dimanche 11 décembre 2016

Dieu n'est pas ce qui existe déjà, mais ce qui devrait être représenté comme ce qui est à venir, et qui n'existe donc pas. Le propre du réel n'est pas d'avoir été ou d'être en ce moment (ici et maintenant), ce qui n'est qu'une présence soumise à la négativité ou promise à l'être bientôt. Le plus intrigant est que ce qui est se situe devant, au sens où il n'est pas déjà, mais où il s'avance en promesse indubitable, quoique incertaine. Au sens propre, l'être est un terme impropre, puisque seul l'être au futur existe, un sera aussi nécessaire qu'imprévisible (sa liberté réside dans ce deuxième attribut).
Mais l'être qui est devant n'est pas déjà écrit au futur, ce qui n'a guère plus de sens que la croyance selon laquelle l'être est déjà écrit au passé. Cela signifie tout simplement qu'il n'existe pas d'origine, mais qu'il convient plutôt de supprimer la quête des origines, comme un mythe introuvable - raison pour laquelle on l'a tant cherché et on ne l'a jamais trouvé.
L'être n'existe qu'à l'état de succédané instantané et ne vaut donc que si on le conçoit au futur. Si on le conçoit au passé on recrée une situation qui est artificiellement concevable, mais qui a l'inconvénient majeur de l'isoler, au sens chimique, de la manière complexe dont il se déploie et se manifeste : car l'être ne se manifeste que de manière simultanée et concomitante (cet terme convenant peut-être mieux), selon un processus dans lequel il n'est pas d'être sans l'adjonction de la faculté différente de malléabilité.

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