mercredi 31 octobre 2012

Quand on cherche une forme d'éternité, on s'imagine que l'on atteint une forme enfin parfaite et complète, supérieure et inexplicable. Alors que le réel n'a rien de transcendant. Il n'offre que des expressions incomplètes et extensible, fort de son principe de malléabilité. Mais ce qui est incomplet et extensible n'est pas de ce fait soumis et ramené à la finitude. Ce n'est pas d'éternité qu'il faut parler, mais  de lien entre l'être et le faire. C'est ce lien qui perdure. Comme le réel croît, le lien n'est pas seulement le dernier lien, qui reprendrait tous les autres liens en les dépassant, mais l'ensemble des liens, du premier au dernier en date. La différence entre l'éternité et le lien, c'est que l'éternité désigne un état complet et stable, quand le lien désigne la forme qui persiste en progression extensible, qui se trouve en enversion. ni en transcendance, ni en immanence.
Le fond du débat concernant le réel oppose la conception qui tient que le réel est complet à la vision supérieure car intégrante, selon laquelle le réel est extensible.

jeudi 25 octobre 2012

L'immobilité que l'on accorde à la mort par rapport au vivant devrait nous faire songer à ce qu'est le lien : l'immobilité entre ce qui faisant est appelé à être et ce qui étant est appelé à cesser. L'immobilité de l'être signifie le lien. Le lien entre être et faire a besoin de la mobilité éphémère de l'être pour pérenniser le lien et lui donner un débouché, sans quoi il retomberait dans le faire autodestructeur et chaotique.

dimanche 21 octobre 2012

Le moyen pour le réel de résoudre la contradiction et de pallier à la destruction est l'extensibilité.
L'être est la résolution du faire. La contradiction porte en elle les développements ultérieurs du faire, en particulier la dimension cardinale du réel : sa totalisation sous forme d'extensibilité. Dès la contradiction isolée de manière artificielle, il n'est pas possible que le contradictoire accouche du rien, c'est-à-dire que la destruction engendrée libère l'espace du rien en lieu et place de l'être construit, et comme si le faire détruit laissait place à la béance et à l'absence. Le chaos ne débouche pas sur le rien, parce que le rien ne dénote aucun sens et impliquerait que le réel se trouve dénué de sa faculté de résolution. Dieu est résolution. Il est le lien au sens où il lie l'être et le faire, mais il se trouve dénué de liberté en tant que lien. Si la créature est libre, c'est parce que le créateur ne l'est pas. Si on s'étonne autant de l'invisibilité de Dieu, c'est qu'il n'est pas libre. Le réel ne peut déboucher sur rien : le faire ne le peut, car il se résout en être. 
S'il n'existe qu'une possibilité retenue, en fonction du critère de la non-contradiction, pour le réel de se réaliser, c'est qu'il est unique. Le réel crée l'espace pour permettre son unité. L'espace exprime la résolution de la contradiction a posteriori. La postériorité et l'antériorité ne valent qu'intégrées à l'espace (et à sa valeur connexe le temps). Le lien pour inscrire la concomitance de l'être et du faire est l'espace.

dimanche 14 octobre 2012


La forme de réel la plus concrète est chaotique.
Il est toujours du réel, même chaotique ou contradictoire. La propriété première du réel, c'est d'être toujours quelque chose.
En ce sens, le réel est adaptable, recouvrant, malléable. Il est irréaliste de prôner le non-être : ce n'est pas qu'il peut y avoir de l'être, c'est qu'il ne peut y avoir que de l'être. Le réel est totalitaire, au sens de totalisant. La propriété recouvrante suppose que le propre du réel réside dans l'adaptabilité.

L'adaptation à un milieu diffère de l'adaptabilité, dont le propre est de créer les conditions du changement auxquelles s'adapter. Telle est la créativité : adaptabilité. 
Elle implique que l'être ne se développe pas à partir d'un état de contradiction stable, mais que la croissance de l'être soit connexe de la croissance du domaine de contradiction. Chaque domaine stabilisé est soumis à la destruction et ne peut se régénérer que par la croissance. La stabilité signifierait que la contradiction a repris le dessus.
La contradiction délimite et détermine un domaine d'être qui n'est pas viable : raison pour laquelle les nihilistes se réclament de l'être. Ils ne sont pas irréalistes ou illusionnés, mais dans le faux au sens de la réduction. Le non-être signifie la réduction de la qualité d'être à ses bornes finies. 

Le non-être indique par son appellation qu'il est dans le réel un élément fondamental qui n'est pas - de l'être. C'est la reconnaissance de l'impossibilité du réel à ne pas déboucher sur de l'être. 
Il faut forcément que le réel soit. D'ailleurs, il est ardu et malaisé de désigner le réel autrement que par ce qui est. Le réel finit par être. La tradition ontologique reconnaît l'être, mais l'essentialise. La tradition nihiliste reconnaît l'hétérogénéité, mais l'appelle non-être par incompréhension du faire.
La supériorité de l'ontologie sur le nihilisme provient de sa reconnaissance de l'être comme fin, tandis que le nihilisme inféode l'être au non-être et du fait de la carence en sens du négatif exhibe son vice de théorie et de construction.

La loi du plus fort aboutit à l'hétéronomie : si le désir est revendiqué par ses thuriféraires comme la fin du plus fort, sous les termes de l'immanentisme dans la modernité, le désir lui-même n'est viable que s'il est gouverné par l'intelligence. Désir + intelligence : l'hétéronomie est posée. Elle condamne, non pas à améliorer par le doublement la morale (que les immanentistes nomment éthique), mais a au contraire instillé les conditions de la dégénérescence et de l'infériorité.
L'intelligence au service du désir : il s'agit bien de virtuosité changeante, versatile, au sens de soumise aux caprices et qui explique les divisions internes à l'intérieur de l'oligarchie, tout comme le changement interne, qui s'oppose au changement externe/croissant.

Si Dieu est le lien, il est l'anti-définitif : il mute par opposition au changement. Le changement évolue à l'intérieur de la mutation. C'est ce qui fait changer le palier, mais le changement interne ne suffit pas à engendrer la mutation, soit le changement de palier. 
La plate-forme contiendrait plutôt les conditions du changement, tandis que le palier serait lui incapable de muter, seulement de changer. L'homme est créateur, au sens où il peut changer, mais sa limite est dans son incapacité à muter. 
Seul le divin peut muter : l'humain s'empare de la mutation pour opérer le changement, alors que le changement se contente de perpétuer et poursuivre la mutation.
La liberté est supérieure a la nécessite. L'homme est libre au sens ou il crée les conditions de la liberté. Dieu promeut des critères supérieures : sa mutation est supérieure au changement. La nécessité initiale se trouve surmontée par la liberté humaine en tant que facteur de changement. Mais la mutation ne ressortit pas de la liberté au sens où elle développe un ordre supérieur à la créativité. Elle porte sur la possibilité de muter la créativité, soit d'accéder à l'infini. L'homme présente un pouvoir créatif, au sens où il instille les conditions du changement à l'intérieur d'un certain donné, mais il ne peut passer d'un certain stade à un autre. Le lien est supérieur à la créativité, au sens ou il permet de perpétuer le réel, tandis que la créativité crée à partir du lien. Elle change le donné de l'intérieur en modifiant les formes et en accélérant les conditions du processus de lien. La créativité change le donné, la mutation change de donné.
Le faire n'existe pas sans l'être. Le lien fait que les deux sont associés, imbriqués, et qu'ils n'existent pas à l'état séparé, sous la seule forme possible, l'antagonisme. Si l'être croît, c'est parce qu'il contient du faire. Les deux sont indissociables, ce que rappelle le lien consubstantiel. 
On ne tend pas vers un système trinitaire, comme dans le christianisme ou Hegel, ni même à deux, comme dans l'Islam ou le platonisme, mais vers un système unique, dans lequel la spécificité de l'hétérogénéité et de l'enversion autorisent les conditions de la différence sans transcendantalisme - différence néanthéiste.

Le non-être indique par son appellation qu'il est dans le réel un élément fondamental qui n'est pas - de l'être. C'est la reconnaissance de l'impossibilité du réel à ne pas déboucher sur de l'être. 
Il faut forcément que le réel soit. D'ailleurs, il est ardu et malaisé de désigner le réel autrement que par ce qui est. Le réel finit par être. La tradition ontologique reconnaît l'être, mais l'essentialise. La tradition nihiliste reconnaît l'hétérogénéité, mais l'appelle non-être par incompréhension du faire. La supériorité de l'ontologie sur le nihilisme provient de sa reconnaissance de l'être comme fin, tandis que le nihilisme inféode l'être au non-être, et, du fait de la carence en sens du négatif, exhibe son vice de théorie et de construction.
La contradiction délimite et détermine un domaine d'être qui n'est pas viable : raison pour laquelle les nihilistes se réclament de l'être. Ils ne sont pas irréalistes ou illusionnés, mais dans le faux au sens de la réduction. Le non-être signifie la réduction de la qualité d'être à ses bornes finies. 

L'adaptation à un milieu diffère de l'adaptabilité, dont le propre est de créer les conditions du changement auxquelles s'adapter. Telle est la créativité : adaptabilité.
Elle implique que l'être ne se développe pas à partir d'un état de contradiction stable, mais que la croissance de l'être soit connexe de la croissance du domaine de contradiction. Chaque domaine stabilisé est soumis à la destruction et ne peut se régénérer que par la croissance. La stabilité signifierait que la contradiction a repris le dessus.

La forme de réel la plus concrète est chaotique.
Il est toujours du réel, même chaotique ou contradictoire. La propriété première du réel c'est d'être toujours quelque chose. En ce sens, le réel est adaptable, recouvrant, malléable. Il est irréaliste de prôner le non-être : ce n'est pas qu'il peut y avoir de l'être, c'est qu'il ne peut y avoir que de l'être. Le réel est totalitaire, au sens de totalisant. La propriété recouvrante suppose que le propre du réel réside dans l'adaptabilité.
L'incarnation monothéiste n'est pas aussi évidente que son prédécesseur polythéiste : le polythéisme est forcément incarné, au sens ou il s'inscrit dans une opposition de forme concrète et originelle, tandis que le monothéisme se montre plus abstrait. La force du christianisme consiste à proposer une incarnation, alors que le judaïsme oscillait de façon intenable entre tribalisme et universalisme. Le christianisme universalise le judaïsme, au sens où il propose l'incarnation universelle et définitive : sans opposition.
Le nihilisme n'est pas une doctrine fausse de part en part, mais fausse au sens de réductrice. Elle considère que le réel est le donné, si bien que le nihilisme présente l'apparence de la réalité la plus concrète, réaliste, parce que le réel tronqué est le plus apparent.
Aristote réduit le changement au faux : le changement intègre le néant dans l'être, alors que le faux implique la reconnaissance du néant hors de l'être. La reconnaissance du faux légitime le néant nihiliste. Le faux équivaut à l'illusion, à ceci près que l'illusion contient le prisme kantien de la représentation du sujet réduit aux sens, sens compris, quand le faux introduit la supériorité de l'intellect et légitime la démarche métaphysique.
Dieu signifie le lié.
Le lien est l'enversion. Il n'existe rien de transcendant, ce qui explique la proposition immanentiste, mais il manque l'hétérogénéité, l'enversion et le lien, tandis que l'immanentisme ne propose qu'une vision tronquée à partir d'une intuition juste et parcellaire.
Le problème insoluble de l'oligarchie, c'est moins qu'elle détruit son extériorité qu'elle n'est pas viable de l'intérieur. Elle se détruit de l'intérieur, à tel point qu'elle dégénère, à cause de son manque de renouvellement. Faute d'intégrer du sang nouveau, l'oligarchie chute et périclite. C'est de l'intérieur qu'elle se détruit, avant que d'être détruite de l'extérieur. L'oligarchie des incapables : c'est du fait de son incompétence croissante que l'oligarchie se montre inapte à affronter les attaques extérieures.
Il est le fils du Dieu vivant : cette sentence, loin d'être arbitraire ou capricieuse, signifie que le monothéisme s'incarne dans une personne, de telle manière que le dogme soit concret et non désincarné comme le platonisme. L'évolution vers le monothéisme n'a pas été acceptée car elle différait trop de la concrétude polythéiste. Il a fallu commencer par fonder le monothéisme universaliste par l'incarnation divine, tandis que l'Islam survient suite à la consolidation du monothéisme : suite au christianisme, l'Islam se contente de l'incarnation prophétique.

Le futur indique l'incomplétude. L'homogénéité rend impossible le futur et tend à réhabiliter le nihilisme qu'il combat. Pour échapper au nihilisme auquel il s'oppose, le transcendantalisme rétablit l'irrationalisme en opposant à l'antagonisme l'homogène. Le réel présente la caractéristique de chercher la croissance pour résoudre le chaos. Quand il en demeure à une opposition (du style : homogène vs. antagonisme), il ne peut que reproduire le même plan. 
Si le réel suscite la croissance par paliers, c'est pour échapper au chaos, dont la stabilité est la caractéristique principale.
Le lien entre être et faire ne crée pas un terme supérieur qui réconcilierait l'hétérogénéité, mais se limite à un pont et une réconciliation entre l'être et le faire - d'où la nécessite qui crée la liberté comme état de réel supérieur à la nécessité.
La stabilité du réel impliquerait que le réel soit égalitaire. Or, il ne peut que croître ou décroître parce qu'il est forme de malléable. L'égalitarisme ressortit de l'illusion.
La mort réconcilie la vie et l'idée faussée de néant.