jeudi 30 mai 2013

L’erreur du nihilisme consiste à chercher la totalité du réel, sa finitude ou sa complétude. Du coup, il en arrive à formuler l’erreur que transmet Descartes : le réel est forcément l’antérieur, puisqu’il est donné. S’il a été donné, ce qui compte est ce qui est antérieur au donné : Dieu. Cette conception du réel et de Dieu fonde l’erreur du nihilisme. L’erreur de la métaphysique revient à estimer que l’on peut théoriser ce donné, en cherchant la perfection dans la cause.

jeudi 23 mai 2013

Le réel est enveloppant au sens où à la différence de la créature qui est stable et fixe, le réel est doté du pouvoir et de la faculté d’extensibilité et de plasticité. L’entreprise de Descartes est faussée par l’optique métaphysique : se réfugier dans l’intériorité et rendre l’extériorité aussi indéfinissable que certaine. Tout le problème de Descartes provient d’une déformation métaphysique qui omet la propriété d’extensibilité et de plasticité du reél. On comprend que Pascal ait pu déclarer : Descartes inutile et incertain.

lundi 13 mai 2013

Le problème du cogito c'est qu'il cherche l'indépendance comme fondement du réel et qu'il abandonne l'unité : la stabilité au lieu de l'extensibilité. Descartes veut initier une démarche qui aille de l'intérieur vers l'extérieur. C'est sa méthode pour trouver la certitude. Il oublie que l'on ne peut disséquer le réel sans le déformer ni le réduire.

mercredi 8 mai 2013

La question de l'origine du réel est une problématique enfermée dans le fini. Le fini a une origine autant qu'une fin. Il n'est pas possible de comprendre le réel à partir de l’optique finie, car cela supposerait que le réel soit façonné de manière homogène, comme Platon l’y entend, tandis que cette manière de penser se heurte à des contradictions logiques, exhibées avec la satire de l'oeuf et de la poule. La contradiction indique que le raisonnement s'en tient au donné, sans prendre en compte la faculté malléable du réel, qui est extérieure au problème de l'origine. L'origine constitue la déformation de ce qui constitue la texture du réel. Pour qu'une origine soit édictée, il faut opérer un découpage artificiel. C'est ainsi que l'on forme le fini et qu’il se montre kaléidoscopique, multiple : la théorie des multivers s'explique par cette déformation du réel.
Cette tendance est déboussolée, en ce qu'elle inverse dans sa chronologie biaisée l'avant et l'après, confondant l'avant et la propriété malléable "atemporelle". Du coup, on prend l'après pour l'avant : l'origine est la conséquence de la malléabilité, instaurant le mécanisme de l'indéfini (reculer pour mieux sauter), en lieu et place de la mauvaise compréhension que dénote le terme infini. L'indéfini signalerait qu'il faut butter contre le fini en guise d'infini, ce qu’évoque chez Nietzsche la proposition de l'Eternel Retour. L'infini implique par son négativisme -in que le réel ne soit pas fini, mais soit formé sur le modèle fini, qu'il conviendrait d'étendre et de prolonger, en obtenant des résultats absurdes, comme la question de l'origine.
Si l'on veut restaurer la disjonctivité du réel, il faudrait oser que l'origine se dégage du malléable. Le malléable n'est pas le premier, car le premier est une question posée à partir du prisme de l'être. Pour comprendre le réel, la question à poser est : qu'est-ce qui se trouve en complément de l'être, une fois que l'on a mesuré que la complétude est fausse? Le complément est le malléable. Encore convient-il de préciser que le complément ne se situe pas à côté, mais est imbriqué dans l'être.
Le schéma de l'enversion est disjonctif, au sens où il repart sans cesse du point 0 pour construire son extensibilité, selon le schéma de l’enversion. L'existence du 0 dans le système mathématique indique que l'on ne peut former une suite numérique sans le complément du 0. Le 0 n'est pas placé à côté de la suite totale, mais il en fait partie intégrante. Les multivers se constituent de manière indéfinie (plus qu’infinie), à partir du moment où l'on enlève le 0 de la comptabilité. Le 0 est le facteur d'unité et de stabilité de la suite.
L’être se construit grâce au 0.