vendredi 30 novembre 2012

Le nihilisme refuse le lien entre toutes les parties du réel. Il décrète qu'importe seulement que le réel est ce qui peut s'isoler, être indépendant. Seul importe ce qui peut s'isoler. Le réel est ce qui peut s'isoler. Le restant est quantité négligeable, dont il convient de se débarrasser. Le désir complet que propose l'immanentisme n'est que la résultante, gradatoire, de cette propension initiale du nihilisme.
Il serait temps de travailler sur le dispositif du négatif chez Nietzsche, en particulier dans ce que sa philosophie comporte de paradoxalement positif - et qui se trouve dénuée de toute proposition, minée par la négativité critique et la recherche dérisoire de la positivité du nihilisme.
La croissance résulte du chaos. C'est à partir de la nécessité (état initial) que se met en place la liberté. La liberté exprime l'état supérieur à la nécessité.
Le changement ne définit pas le réel, mais décrit le processus d'évolution lié à la croissance. Le changement définit la croissance de manière imprécise, extérieure, comme la caractérisation de la forme dont la croissance serait la description précise, de l'intérieur, définie. Le changement constate la croissance, mais sans lui donner de forme intérieure. Il est formaliste au sens ou il décrit de l'extérieur.  

samedi 24 novembre 2012

La faculté totalisante du réel ne signifie pas qu'il y ait l'étendue infinie de manière inexplicable qui recouvre le fini et qui forme le réel, mais que le réel toujours fini dans son instantanéité dispose d'une faculté d'extensibilité, ce qui fait que le total est l'extensible, pas l'étendue infinie. Si on se représente l'infini comme étendue, et non extensibilité, c'est que l'homme se représente l'infini comme l'émanation et le prolongement de son corps plongé dans l'infini.

vendredi 23 novembre 2012

Donner de nouvelles formes de religieux, c'est proposer des définitions de Dieu. De telle sorte que ce qu'on nomme religieux ne renvoie pas à un phénomène balisé et intangible, mais à un rapport au monde, dont la spécificité est d'encourager l'agrandissement par la reconnaissance de l'infini. L'ontologie reconnaissait l'infini, un infini rationalisé, qui  débouchait sur l'impossibilité de définir le rationalisme, ce qui équivaut à une contradiction intenable. De ce point de vue, l'ontologie en tant qu'expression savante du monothéisme montre à quel point elle réintroduit l'irrationalisme en ne parvenant pas à définir le rationalisme. Le néanthéisme essaye de remplacer l'Etre par une définition du réel, qui réfute le nihilisme, tout en conférant à l'infini une définition : ce sera le malléable, qui redéfinit l'infini, au sens où l'infini n'est pas ce qui englobe le fini tout en n'étant pas fini (ce qui pose le problème de sa définition impossible), mais la mauvaise compréhension de la propriété du réel selon laquelle tout domaine fini est extensible, du fait de la texture malléable du fini. Le fini est extensible : cette proposition pourrait être la redéfinition de l'infini mal compris.

Modèle polythéiste : la première conception de la créativité exprime la faiblesse du potentiel de créativité. Elle est assumée par quelques notables, comme des prêtres, pour le compte de l'ensemble. Faiblesse des rares idées et individus ratiocinés derrière le groupe (représenté par quelques têtes synecdoquiques).

Modèle monothéiste : l'individu émerge pour agrandir le cercle des créateurs, des émetteurs d'idées. Mais la montée en puissance de l'individualité a pour corollaire et inconvénient l'avènement de l'individualisme, qui traduit la prééminence du créateur sur l'idée et l'affaiblissement de l'idée par rapport au créateur. Moralité : le modèle monothéiste accroît tout d'abord et de manière majoritaire dans le temps monothéiste les résultats par rapport au polythéisme, pour paradoxalement finir par promouvoir l'individu excessif, égotiste et narcissique, dont l'autofiction évoque l'expression littéraire privilégiée. Au final, la figure de l'artiste est bigarrée : il est le héros de la créativité, autant que le héraut de l'individualisme.

Pour améliorer ce modèle, qui dégénère d'autant plus qu'il arrive en fin de course (ne promouvant quasiment plus que l'individualisme de l'artiste, et presque plus les idées), il convient de régénérer la figure de l'artiste qui offre ses valeurs au grand nombre mimétique et qui accède au statut du prophète en artiste qui voit les idées dépasser son expression individuelle (fût-elle riche et féconde), pour devenir l'apanage du grand nombre. On passe de l'élitisme créateur à l'élitisme accessible à tous, au sens où la créativité n'est plus tenue pour le privilège de quelques élus, dès lors considérés comme supérieurs et différents, mais peut se trouver endossée par n'importe quel individu. La révolution néantheiste est égalitaire. Elle rend accessible à tous la créativité. Pour ce faire, on passe de l'artiste au pouvoir démiurgique (plus que prophétique), au sens où l'artiste dans la modernité prend plus de place que le prophète (obsolète), à la figure du philosophe qui remplace la révélation miraculeuse par l'expression du rationalisme, enfin à sa juste place. Quelle est la différence entre la créativité artiste du monothéisme moderne et la créativité néanthéiste? Le monothéisme tend à rendre irrationnel l'artiste, tandis que le néanthéisme lutte contre cette tendance élitiste en rendant accessible à tous l'expression créative et en remplaçant l'artiste par le philosophe. 
(L'obsolescence de l'artiste et l'émergence alternative et supérieure du philosophe est anti-positiviste, au sens où le rationalisme mène vers l'interprétation à) visée universelle, tandis que le positivisme verse dans l'illusion du factualisme universaliste).

lundi 5 novembre 2012

Les différences internes sont artificielles au sens où elles sont dépourvues de créativité. Elles sont de fausses marques de créativité - masques de marques.
Le créateur interne croit créer, mais, prisonnier des rets de son savoir, il en reste à assembler en interne des éléments d'érudition, qui n'apportent rien de nouveau et qui ne font que charrier du ressassé face au changement externe, dont il ne peut empêcher la persistance.
Choisir l'immédiat, c'est choisir la plus petite part de réel, la plus proche de la contradiction.
Si l'intelligence garantit une certaine réussite sociale, elle n'est pas corrélée au degré de réussite sociale.
Hors du réel, loin de n'y avoir rien, il ne peut qu'y avoir quelque chose. Le réel est investi d'un pouvoir totalisant, qui fait que l'espace ne peut qu'être rempli de quelque chose. Hors de quelque chose, il ne saurait y avoir rien, mais : quelque chose. 

dimanche 4 novembre 2012

Le problème de l'immanence, c'est que c'est une doctrine de la linéarité. Le transcendantalisme est linéaire, mais ouvert de son incomplétude d'être à sa complétude d'Etre. Son erreur de l'homogénéité exprime le linéaire viable, tandis que l'immanentisme caractérise le linéaire dur et figé.