samedi 22 septembre 2012

Le néanthéisme traduit le changement de paradigme majeur entre le transcendantalisme, comprenant le monothéisme, et la nouvelle forme religieuse : 
- le transcendantalisme reposait sur la révélation prophétique, inexplicable, dans laquelle le divin se manifeste de manière élue et élitiste par la grâce; 
- le néanthéisme promeut la rationalité comme moyen d'expression du divin. 
N'importe quel individu peut s'en emparer - propager le discours divin. Le rationalisme ne recoupe pas le positivisme, qui attribue au rationalisme une religiosité factuelle : le définitif renvoie aux faits. Le rationalisme néanthéiste s'oppose au rationalisme positiviste, en ce qu'il est plus vaste. Le rationalisme qui s'en tient aux faits dégrade l'expression rationaliste au niveau de sa dimension la plus étriquée et rabougrie : le rationalisme mimétique. 
Tandis que le rationalisme néanthéiste réfute le finalisme factuel et considère que le rationalisme est le meilleur moyen d'améliorer la connaissance par l'interprétation. Ce n'est pas la science qui permettra d'améliorer la connaissance. C'est l'interprétation rationnelle. Elle permettra de perfectionner les moyens scientifiques pour maîtriser l'espace. Le rationalisme est le moyen le plus haut pour l'homme de contacter la dimension mouvante du réel, ce qui explique que le rationalisme positiviste exprime la dégradation du rationalisme néanthéiste. Factualiser le rationalisme, c'est réduire le mouvant au fixe. Diviniser le rationalisme, c'est donner au mouvant un pouvoir accru sur le réel, par rapport au prophétisme. L'homme accède à l'espace dans le moment où il maîtrise l'homogène de l'être en lui adjoignant le faire hétérogène et le lien divin.

jeudi 20 septembre 2012

Le réel est asymétrique. L'être peut être dissymétrique.
Le réel résout sa dissonance asymétrique par l'harmonie : la musique en est le langage et c'est parce qu'elle ne dit rien qu'elle décrit le passage du chaos à l'être.
Une fois que l'on a dit que ce qui n'est pas existe, on est confronté à une alternative : 
1) soit ce qui n'est pas n'est pas, mais alors comment expliquer le paradoxe de l'existence qui n'est pas?;
2) soit ce qui n'est pas est, mais alors comment expliquer que ce qui est soit indéfinissable depuis l'être?
L'enversion offre une réponse : 
1) le non-être définit mal la partie hétérogène du réel, qui existe tout en n'étant pas l'être;
2) l'être cadre mal avec le caractère indéfinissable du réel, tout comme la reconnaissance que le réel puisse ne pas être.
Comment se fait-il que l'homogénéité n'explique pas le réel? Elle impliquerait que le réel soit construit en harmonie et qu'une de ses parties ne puisse en ignorer toute la structure. Pourtant, la structure de la connaissance est lacunaire. Elle implique l'ignorance. Le réel n'a pu se constituer que par la nécessité pour la partie instable et non-viable, artificiellement initiale, de se pérenniser en une projection elle-même friable - l'ensemble assurant la pérennité, non l'harmonie.
L'enversion est dictée par l'impossibilité du reflet symétrique. La symétrie créerait le cercle, que vantent les polythéistes hindous et que Nietzsche essayera de compléter avec sa sphère plus impossible et régressive qu'innovante. L'enversion s'explique par la le fait que le reflet symétrique reproduirait du faire non-viable; tandis que l'enversion permet de rendre cohérent pour un temps le contradictoire : pour transformer l'état donné, il faut le mettre à l'envers, mais cette enversion est passagère et est perpétuelle si elle veut perdurer



Nous tendons à nier la logique : le réel pensable est tissé d'être, domaine dans lequel le principe de non-contradiction s'applique. Le problème de la logique consiste à estimer que les catégories logiques sont fondamentales, soit que le donné est le réel. Or le donné n'est que l'incarnation donnée du réel. Nuance. La logique passe à côté du contradictoire. Du coup, elle passe à côté de la créativité, qui vise, non pas à exprimer ou contacter le chaos du faire, mais à allier le malléable à l'être. Tout non-être est être; tout être est non-être. 
Plus précisément qu'infini (terme négatif et vague), le réel est adaptable et couvrant. Voilà qui explique que l'on ne puisse jamais imaginer aucun espace, y compris le plus marginal, comme l'antithèse de l'être. L'espace se trouve assujetti à l'être. Nos représentations peuvent sortir des normes de l'être, elles recoupent forcément quelque chose, comme s'il n'y avait de réel que du quelque chose et que le tout existait autant que l'infini. Le non-être est une définition négative forgée à partir de l'être, n'apportant rien de nouveau.
L'antithèse de l'être ne serait pas du non-être ou, en termes physiques, du vide. L'antithèse de l'être y ramène furieusement. Ce qui n'est pas de l'être dans le réel pousse vers sa constitution en être, si bien que tout ce qui n'est pas être lui est inférieur et y tend. Le propre de l'unité de toutes les parties du réel est d'empêcher l'antagonisme et de rendre l'hétérogénéité complémentaire. Si le réel est un, il ne peut y avoir que du réel. Autre chose que quelque chose désignerait encore quelque chose.
Le propre du divin est son adaptabilité infinie à n'importe quelle forme, si bien qu'il n'existe pas d'espace qui ne soit du réel (quelque chose). Aussi bien convient-il de sortir de l'espace pour comprendre que la notion d'extérieur n'a pas de sens dans le réel. Elle n'aurait de sens que par rapport à l'espace : en fonction du donné. Si l'on accepte que le réel excède le donné, le réel est une surface couvrante, qui adapte le réel à ses besoins.
L'extériorité pour le réel n'existe pas. L'extériorité n'existe que par rapport à l'espace. L'espace instaure la limite. Cette manière de penser ne peut qu'engendrer le négativisme (l'infini négatif s'opposant au non-être explicite). Abolir la limite consiste à abolir l'espace. Si l'on abolit l'espace, on comprend l'infini. Si on fonde l'espace fondamental, on rend incompréhensible le problème de la limite, qui dégénère en infini.

mercredi 19 septembre 2012

L'enversion est le moyen nécessaire pour empêcher la staticité et instaurer la dynamique.
Le domaine du faire n'existe pas dans une autre dimension spatiale que l'être. L'unité du réel, le fait que toutes ses parties soient reliées entre elles, indique que le divin désigne l'union entre - l'hétérogène. La multiplicité commence avec le 1 et se manifeste à partir du 2; l'unité ne réside pas dans le 1, mais dans le 0 qui devient 1. L'unité signifie la pérennité. Pas un état supérieur, presque indépendant (que ce soit le 0 du faire ou l'ensemble des nombres qui renverrait à l'Etre). Le faire et l'être sont un tout  hétérogènes et complémentaires - pas antagonistes. Quand l'observateur ne distingue pas le faire, c'est du fait de l'enversion. La spatialité est une constante physique : elle est valable dans l'ordre de l'être, amis le propre du réel est de rompre avec la spatialité et la temporalité. Dans l'ordre du réel, qui intègre le faire à l'être, le réel est formé en enversion, ce qui fait que l'homogénéité manque le faire. Le faire n'existe pas à l'état de contradiction, mais en tant que malléable, ce qui implique que le contradictoire est une reconstitution et une dissociation d'un état général dans lequel le complément de l'être fini est nécessairement le malléable compris comme le faire. si on devait le représenter en termes de spatialité, il serait à la fois coexistant et environnant, mais cette distinction est dénué de sens dans l'enversion.
La mort serait définitive si l'être était exclusif. L'être présente la caractéristique d'être autant environné de malléable que de fini. La mort sanctionne le fait que pour accéder à la totalité, le réel a besoin de proposer un donné fini, qui est fractionné du point de vue de l'existence, parce que quand on est, on n'a pas accès au malléable. La mort sanctionne la finitude de l'être. L'éternité implique que la vie ne soit pas la reprise de la vie sensible en une vie qui serait à la fois singulière et éternelle. Au contraire, l'éternité signale que ce qui perdure est lié à toutes les autres parties de réel et en particulier à la dimension malléable à laquelle l'étant n'a pas accès. L'éternité implique un changement de forme, qui contredit la vie singulière éternelle du monothéisme ou la réincarnation du polythéisme (comme l'hindouisme). 
Le plus fort est le plus désirant : le domaine qu'il institue, le donné, est exclusif, à la différence du réel, qui associe au fini le malléable.
Le réel présente la propriété principale d'être - consécutivement adaptable.

mardi 18 septembre 2012

Le donné se trouve privé du pouvoir d'extensibilité, d'adaptabilité et de malléabilité qui lui permet de perdurer.

vendredi 14 septembre 2012

L'unité va de pair avec l'unicité : la preuve que le réel est unique dans le sens de l'ordre, c'est que l'effet est unique quand la cause est multiple. Cette observation va de pair avec la théorie de la contradiction qui pour se résoudre tourne en création d'ordre non-contradictoire. L'unité est création, tandis que l'unicité est son effet. L'unité permet la pérennité, tandis que la multiplicité revient à promouvoir la contradiction non viable, comme le veut la théroie des multivers (les sciences irrationalistes vendent de la contradiction).

dimanche 9 septembre 2012

La différence entre le néanthéisme et le nihilisme, c'est que le nihilisme conçoit le réel comme être fini; quand le néanthéisme conçoit le réel comme être fini nimbé de malléable.

vendredi 7 septembre 2012

Il existe une pose esthétisante estimant que l'art serait la fin des valeurs (depuis Schopenhauer et Nietzsche). L'art avant les Lumières se trouvait au service du religieux. Les Lumières instaurent l'avènement de l'immanentisme sous couvert de libéralisme et de kantisme (la rénovation de la métaphysique est le masque de la prise de pouvoir immanentiste). L'art acquiert une suprématie dans la mesure où il se placerait au service de lui-même : le but véritable étant de valoriser ce qui n'est pas rationnel. Dans ce cadre, la philosophie est d'autant plus valorisée qu'elle est irrationaliste. Schopenhauer pose en maître de l'absurde (davantage que du pessimisme). Spinoza avant lui passe pour un rationaliste fervent apologue de la géométrie, alors que toute sa philosophie répète que la substance est incréée : l'on ne peut rationaliser le réel. 
Dans cette optique, l'art sert l'irrationalisme en favorisant un langage symbolique, qui ne soit pas rationaliste. Au contraire, dans le néanthéisme, la philosophie exprime le religieux, au sens où ce dernier passe du prophétisme au rationalisme. La promotion d'Internet va à l'encontre de l'art irrationaliste. Internet promeut l'élargissement de la rationalisation et, s'il rétablit l'expression artistique au service du rationalisme, il change le statut du religieux (le néanthéisme) et de la philosophie. 
Loin de se rapporter au positivisme, la philosophie rejette le factualisme et prône l'interprétation comme possibilité de la connaissance. Il est ardu, mais possible de connaître. La philosophie prend acte de la mutation de la connaissance, qui en physique s'ancre sur l'espace; en technique sur Internet; et en religion transforme le statut du divin : Dieu n'est plus dans le prolongement, mais dans l'enversion. La philosophie devient l'expression religieuse.