lundi 29 février 2016

Quand on se demande quel point commun existe entre tous les objets dans le monde, on trouve que tous promeuvent la malléabilité, au sens où ils la conservent ou l'accroissent (en ce sens, le sens de l'homme apparaît : il accroît le réel vers de nouvelles dimensions). Cette indication prouve que tous les objets sont connectés les uns aux autres, et que leur disparition en être ne signe pas leur disparition. Le fait qu'ils demeurent à l'état de ce qu'ils ont été constitue le seul moyen pour le malléable d'assurer sa pérennité (si le malléable existait à l'état pur, l'être n’existerait pas; en outre, le malléable pur signifie non pas un état viable alternatif à l'être, mais la contradiction à l'état inextricable, domaines de contradiction contre domaines de contradiction). Le fait que ce qu'on nomme éternité ne puisse exister à l'état seul, comme si l'éternité se trouvait séparée de l'existence du présent montre que son articulation se produit en direction du futur et que la persistance du passé se fait par rapport à l'avènement du futur. On n'existe qu'à l'état de transition entre les états de l'être, c'est la définition même de l'éternité.

dimanche 21 février 2016

L'infini signifie l'illimité. Le malléable signifie que toute limite sera immédiatement recouverte. Il n'est pas possible d'envisager cette question comme un problème autre que fini. Si l'on essaye d'expliquer ce problème en le traitant comme ce qui relève du malléable, alors il n'est plus possible de l’envisager en termes d’origine, mais selon un processus qui sonne comme une résolution, portant sur une situation intenable, qui n'a donc jamais existé à l'état pur - autrement que comme reconstitution selon notre entendement. Le début se trouve remplacé par l'état de contradiction, qui ne peut qu'être levé. Dès lors, il faut comprendre l'existence comme l'état de possibilité, de viabilité, de continuité et de pérennité, quand ce qui est auparavant est seulement l'impossibilité qui n'aurait pas pu survenir. Le réel est conformé de telle manière qu'il est nécessaire qu'il soit possible, ce qui n'implique pas que la nécessité soit l'unique voie de son déploiement ultérieur. On peut donc dire que l'origine est remplacée par l'impossible. Ou que le réel est ce qui est nécessairement, à partir du moment où ce qui n'est pas est impossible (où l'on ne peut envisager que son inexistence ou sa disparition soient, ce qui, dit ainsi, constitue une contradiction dans les termes).
La question des origines est une question finie.

mercredi 3 février 2016

Le passé n'a de valeur que dans l'être. L'histoire est causaliste en ce qu'elle cherche le début. Mais il y a un début à ce qui est créé au sein de l'être. Il n'y a pas de début à ce qui est réel, parce qu'il n'y a pas de création. Au moyen de l'outil néanthéiste, qui apporte le critère nouveau de la malléabilité, nous ne pouvons penser avant la contradiction, qui est en ce sens irréductible; mais nous pouvons nous rendre compte que nous inversons l'ordre de l'être avec celui du réel, à partir du moment où c'est vers le futur qu'il convient de se projeter quand on veut comprendre que le propre de Dieu est d'émerger de la contradiction et de se construire, selon le privilège de la liberté.
Dieu est ce qui suit de la situation initiale qui est elle de la contradiction. Pour comprendre pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien, il suffit de s'aviser que la contradiction initiale ne permet pas d'aller en arrière. Soit elle construit quelque chose à partir de la situation explosive qu'elle construit, soit elle est incompréhensible. L'idée qu'elle puisse s’autodétruire est impensable. On peut donc estimer que Dieu se construit de ce qui ne peut être autrement, que la nécessité est la base incontournable sur laquelle se forge l’expérience de la liberté, qui n'est autre que la faculté de croître à partir de ce qui est contradictoire. La nécessité est le contradictoire. La liberté est le malléable. Dieu est le sens qui s’élabore et se forme à partir de ce qu'au créé l'irréductibilité. L'homme fait partie des formes d'être qui contribuent activement à forger Dieu en construisant de l'être. Il est en ce sens créatif.
La manière de raisonner causaliste est une manière correcte de penser, à condition de préciser qu'il s'agit de la manière qui concerne l'être et qui se révèle depuis l'époque moderne. Mais ce n'est pas une manière correcte de penser le réel. Elle revient en particulier à estimer que ce qui est supérieur se trouve dans le passé et accompagne le présent, donc que Dieu est parfait depuis toujours. Il faut au contraire inverser cette manière de penser et estimer que Dieu se construit à partir du contradictoire, qui est l'inférieur.