samedi 30 avril 2011

La mort indique que l'incomplétude de l'état fini fait surgir un complément d'une autre texture (ou tessiture) par rapport à l'état fini présent. La mort signifie la disparition de l'état, mais on peut être certain que perdure ce qui relie l'état au restant réel. Quelle est cette disparition de l'état fini? A partir du moment où cet état n'est que la partie visible (au sens figuré) de l'intégralité du réel, dont nous est masquée la part en enversion - et le reflet, il y a fort à parier que l'état qui disparaît peut tout à fait demeurer sous une forme d'existence dans le processus du reflet et conserver des traces dans l'état de non-être ou de chaos. Le thème de la résurrection chrétienne, qui préexistait au christianisme dans d'autres traditions religieuses, en particulier polythéistes, pourrait trouver une correspondance avec cette idée que le reflet, surtout avec la forme en enversion du réel, empêche la disparition de ce qui est ou de ce qui n'est pas, au sens où ce qui n'est pas est de manière contradictoire et impossible.
La résurrection exprime l'idée selon laquelle les formes finies vivront de nouveau à la fin des temps, sans qu'on sache bien l'état auquel correspond cette fin des temps. Infini reprenant le fini ou infini différant du fini? Pour qu'il y ait résurrection, encore convient-il que ce qui est mort d'une certaine manière ne soit pas tout à fait mort et survive de manière éternelle, de telle sorte que ce qui est non seulement est, mais est tout à fait. Dans le schéma néanthéiste, la résurrection correspond à l'idée selon laquelle l'état fini accède à l'éternité en tant qu'état fini, ce qui constitue l'acmé de l'affirmation selon laquelle ce qui est est. Par contre, cette fin des temps signifie que l'état au sens ontologique est révolu et se trouve remplacé par l'éternité absolue et nouvelle, un ordre parfait imposé par Dieu (en langage monothéiste).
Mais si l'on vit mal comment le fini en tant que fini pourrait devenir infini et fini, ce qui constituerait à la limite une contradiction dans les termes, voire du nihilisme de forme impossible et contradictoire; par contre, il est plausible que les états demeurent à jamais enregistrés dans le processus dynamique de reflet et que l'éternité désigne cet infini de reflet. Quant à la nature de cette résurrection, il semblerait qu'il convienne de privilégier l'idée selon laquelle l'état vient s'additionner à tous les états au sein du reflet, soit qu'il ne s'agit pas de résurrection au sens monothéiste, mais d'enversion (addition des contraires au sein du processus d'infini).

dimanche 17 avril 2011

Le changement pose problème, car l'on cherche un fondement stable pour expliquer le réel, non pas le changement en tant que principe explicatif et finaliste. Pourtant, l'on pourrait énoncer de manière pseudo mathématique que :
Changement = croissance (néguentropie) + incomplétude.
Si les néoplatoniciens ont promu le changement comme définition du néant subsumant l'Etre (dans un sens plotinien), c'est parce qu'ils se rendent compte que le réel est mû par la dynamique et que la stabilité ne se retrouve nulle part, nulle part non seulement dans l'expérience, mais surtout dans les principes. Nul principe stable. Mais ce changement que l'on remarque dans l'observation ontologique se réduplique dans l'observation de la néguentropie (anti-entropie) physique qui implique que la dynamique du réel contredise la dimension figée du réel et que le réel soit en constante croissance.
Au passage, c'est un démenti cuisant pour tous ceux qui aimeraient tant transposer une loi physique de la thermodynamique en loi ontologique, alors que l'on sait très bien que les application physiques sont particulières au réel, pas universelles (ontologiques), et qu'elles sont appelées comme tout principe scientifique à évoluer. De quelle manière l'évolution scientifique se manifeste-t-elle? De manière entropique, c'est-à-dire que la nouvelle théorie scientifique explique un prisme du réel de plus en plus élargi, mais néanmoins toujours particulier.
Autant dire que la théorie de la thermodynamique est promise à évoluer, à changer, à croître. Cependant toujours scientifiquement. Seul le scientisme le plus explicite caractérise la tentation de conférer à une théorie physique une teneur ontologique. Dans ce contexte scientiste et néo-positiviste, il convient de distinguer dans la théorie entropique adaptée à l'ontologie, non pas une théorie ontologique au sens où l'ontologie est la science de l'Etre, mais une théorie méontologique (selon le néologisme forgé par Démocrite d'Abdère).
L'entropie méontologique réfutée en tant qu'expression du nihilisme de facture immanentiste (terminale), il convient de préciser ce qui constitue la carence explicite de l'ontologie : l'indéfinition de l'Etre. Autrement dit, l'ontologie ne peut définir sa clé de voûte parce qu'elle la tient pour l'expression de la complétude. Mais si l'on réfute le mythe de la complétude? Si l'on préfère l'incomplétude à la complétude? Si l'on comprend que l'unité n'a pas besoin de la complétude, mais s'accommode de l'incomplétude? Le reflet explique cette incomplétude compatible avec l'Un.
Car l'Un n'est plus un état fixe (l'Etre). C'est un va-et-vient, une dynamique qui explique que le réel ne soit pas formé en structure de prolongement, mais en structure d'enversion. Sans doute la dimension ontologique la plus importante du va-et-vient réside-t-elle dans le fait que le va-et-vient exprime un mouvement constant entre deux états finis. D'où la difficulté à cerner le changement et à prendre la mesure de l'infini. Pour définir le changement, il convient d'introduire l'idée d'hétérogénéité (ou de différence).

samedi 16 avril 2011

L'antagonisme du nihilisme définir la lutte de deux forces opposées. Le problème de l'antagonisme, c'est qu'il crée un conflit au coeur du réel que l'on ne parvient ni à expliquer ni à résoudre. Le conflit permanent de l'être et du non-être est irrationnel et insoluble. Le modèle du réel en tant qu'opposition relève de la gageure impossible. Cette erreur de modèle provient de l'erreur initiale de l'état, soit du réel fixiste. L'immobilisme engendre l'antagonisme. Pour une raison : l'immobilisme rend impossible la complétude. Pour combler le manque, l'adjonction du néant se révèle obligatoire. La complétude s'obtient au prix d'une impossibilité de définition de l'immobilisme (du fixisme). Le néant se voudrait le complément de l'être - nihiliste. Tout comme l'être, c'est un état, mais la supercherie logique tient au fait qu'il complète dans la mesure où il est indéfini.
N.B. : la théorie d'Héraclite pourrait sembler ingénieuse en ce qu'elle échappe à l'ontologie comme au nihilisme. Il n'en est rien. Elle penche dangereusement du côté du nihilisme en se débarrassant du problème des contraires livrés à eux-mêmes : qu'en opposant le contraire, on parvient au statu quo du réel signifie que l'on adhère au principe de stabilité du nihilisme.
Le nihilisme : comment parvient-il à trouver un écho qui perdure, voire une fascination récurrente? Le nihilisme en promettant le néant et la destruction (son visage premier et effectif) ne présenterait rien d'attrayant ni de positif. Le caractère attrayant du nihilisme tient à son identification de l'état. C'est le nihilisme qui réalise le rêve de l'ontologie de proposer un état fixe et immuable; à ceci près que le résultat de l'ontologie est l'Etre, quand le résultat du nihilisme est le rien, le néant - ou le vide (le terme physique de vide réduit la question ontologique à la représentation physique). Comment le nihilisme parvient-il à isoler l'état? Son erreur consiste précisément à isoler l'état. Car il n'y parvient qu'au prix de l'adjonction du néant irrationnel et inexplicable. La structure du réel se délivre ici, dans cette remarque antinihiliste. Alors que le transcendantalisme, quelles que soient ses propres approximations, sent que l'état n'est qu'une approximation faussée du réel et que le réel ne correspond pas à la définition de l'état, mais à la dynamique qui lui échappe. D'où la définition fausse du nihilisme concernant le réel, qui correspond à un fantasme de définir de manière fixiste au niveau ultime et suprême (fondamental). Du coup, comme le réel n'est pas fixiste, cette définition sclérosante aboutit à créer un manque qu'il convient de réparer de manière désespérée, voire désinvolte, par la production irrationaliste du vide. La fascination du nihilisme est de proposer l'état simple et palpable. Ce qui fait que la fascination perdure malgré l'erreur manifeste et intenable du schéma théorique, c'est que le nihilisme part de l'intuition selon laquelle le réel n'est pas uniforme ni homogène; mais protéiforme - hétérogène. Problème : le nihilisme parvient à isoler le réel en lui adjoignant le néant. L'erreur du nihilisme consiste moins à postuler l'existence paradoxale du néant, cohérente avec la définition de l'état, que l'existence expérimentable (par les sens) de l'état, avec en outre une universalisation paradoxale de l'état : car l'état ne se trouve pas agrandi, mais complet. D'où le fait que l'état n'est pas complet puisqu'il en l'est qu'avec l'adjonction inavouable du néant et que le nihilisme ne parvient jamais à dépasser le deux antagonismes.
Si le temps existe dans l'état de finitude, c'est la preuve irréfutable de l'hétérogénéité du réel et du fait qu'il existe autre chose que l'état fini (le sensible). Sans quoi l'état serait gouverné par l'immuabilité. Le temps indique que l'état fini se trouve changé par un autre état ou par la rencontre de l'infini (le va-et-vient).
Le réel est un, mais incomplet, d'où l'erreur de la nécessité qui prétend réunir l'un et la complétude avec son antériorité. Selon l'optique de la nécessité, le développement de ce qui est existe depuis son commencement, est prévu depuis son commencement. Mais de manière aveugle et hasardeuse : pas de téléologie ou de providence absolues, un mécanisme froid et implacable. Du coup, les plus grands partisans de la complétude ne sont pas les transcendantalistes, mais les nihilistes; tout comme les plus grands soutiens du dualisme ne sont pas les transcendantalistes (n'en déplaise à Nietzsche), mais les nihilistes. L'incomplétude permet d'expliquer la liberté et l'unité, tandis que la nécessité se révèle incapable de faire face au changement et à l'infini.

dimanche 10 avril 2011

Transcender la contradiction n'est pas prolonger le réel dans une structure être/Être (Heidegger dirait : étants/Être). L'état initial de contradiction, de néant et de chaos ne peut être surmonté et résolu que par l'usage du reflet. Le reflet crée en enversion un état complémentaire de non contradiction : l'identité, par l'opération de complémentarité entre le domaine fini de la contradiction et la production du domaine fini de la non contradiction. La résolution de la non contradiction ne peut s'envisager et se produire que par l'augmentation de l'être, ce qui implique que la croissance de l'être provienne d'une diminution du non-être et que le reflet soit le mouvement trouvé pour proposer un équilibre, soit une pérennité au réel en tant qu'unité. Ce qui résout la contradiction est le reflet. Ce qui produit l'identité est le reflet. Raison pour laquelle depuis le reflet l'on en puisse comprendre l'enversion du reflet et que l'on aboutisse à l'identité quais tautologique de l'être. Entre diminution quantitative et augmentation quantitative, on parvient à une stabilité qualitative, mais cette stabilité qui est la définition du réel et la condition de l'Un n'est pas un état figé et fixe. C'est un reflet structuré en enversion.