samedi 9 janvier 2010

Le secret du néanthéisme, c'est que l'infini n'existe pas. Seul le fini existerait? En un sens - oui. En un sens seulement, car l'infini existe à l'état d'abstraction. Il n'est pas question de sombrer dans les errances du nihilisme, selon lequel le réel est fini. Il s'agit de constater que l'infini n'est pas définissable parce qu'il n'existe pas en tant que tel. On ne peut comprendre l'infini qu'à l'aune de l'incomplétude. Dans le raisonnement transcendantaliste, l'infini est l'un. Ce qui n'est pas divisible et qui échappe aux critères de la représentation finie. Le réel n'est pas fini, parce que l'infini correspond à l'incomplétude. On représenta l'infini comme le complet par excellence. C'est la thèse de Platon, gardien hellène des traditions égyptiennes. Thèse simple : si l'infini ne se laisse pas définir, c'est qu'il n'existe pas en tant que tel. Thèse complémentaire : l'univers n'est pas entropique. Il est antientropique, c'est-à-dire qu'il se développe pour pallier à l'incomplétude. Le principe inexplicable de l'invisibilité de l'incomplétude, voire de son caractère incompréhensible, s'explique par le fait que la complétude n'existe pas. L'infini n'existe pas. Dieu est absolu en ce qu'il a créé l'infinité des mondes pour pallier à son incomplétude. Le synonyme d'infini est incomplétude - pas complétude.

mardi 5 janvier 2010

Dans le processus d'ordonnation, la finitudisation n'est jamais possible si elle englobe l'entièreté du champ du réel. Il importe que le réel déborde toujours de manière incalculable et infini le processus d'ordonnation fini. Justement, quel est ce débordement? C'est le signe que le réel est toujours pris entre le processus d'ordonnation de nature finie et la nature du réel qui ne saurait en aucun cas se limiter au fini. Dans le champ du fini, on a l'infinie réduplication des indéfinis horizons finis, cette structure d'univers parallèles infinis s'emboîtant à la manière des poupées russes. Mais le cadre d'un horizon fini implique pour être pérenne que l'infini soit reconnu et traduit dans le cadre fini de cet horizon. Tout cadre fini comporte son infini. C'est la raison pour laquelle l'horizon immanentiste n'est pas viable et ne fait que donner un sens fini à la fin de l'horizon transcendantaliste. Alors que le transcendantalisme reconnaissait l'infini au-delà de son horizon fini, l'immanentisme finitudise l'infini en rapportant l'infini à l'indéfini des processus finis. Spinoza évoque l'infinité des attributs et des modes en s'en tenant à une définition irrationaliste et indéfinissable de l'infini : l'incréé. Ce qui n'est pas créé est ainsi réductible au processus de finitudisation, car seule la création peut respecter la constante imbrication des horizons finis avec la présence de l'infini. Le refus de l'acte de création indique le refus de l'infini, autrement dit sa réduction à du fini infini.