mercredi 29 décembre 2010

Une correction dans ce qui a été écrit : le néant ne désigne pas l'infini en tant que tel, mais ce que l'on nomme néant ressortit d'une notion finie. Il y aurait un néant pur, qui serait fini - et le reflet, qui serait infini. Du fait de la création du reflet par le faire-néant, le néant s'éparpille et participe à la création de l'être telle qu'elle est répercutée dans le monothéisme. On tient une explication plausible à la cosmogonie néo-platonicienne, selon laquelle il existe deux néants : l'Un, qui est au-dessus de l'Etre; et l'un, qui désigne la matière inférieure à l'Etre. La présence du néant à tous les stades de la création vient du fait que le néant pur est utilisé en tant qu'élément de création concomitant à l'être. Raison pour laquelle on trouve autant de signes d'incompréhensions, de failles, de béances, de non-sens dans l'être. La mort, le temps (le devenir, le changement), l'être-au-monde, tous ces mystères du point de vue (univoque) de l'être sont explicables parce que l'être n'est pas univoque, mais qu'il est crée à partir du néant pur et qu'il est constitué à tous les niveaux de sa création par l'association avec le non-être. L'explication profonde de Platon, selon laquelle le non-être désignerait l'autre, se trouve contredite en ce que l'Etre n'englobe pas le néant, mais que le rapport entre être et néant est formé par un rapport d'enversion, avec la création entre ces deux éléments finis d'un rapport de reflet de nature infinie.

samedi 18 décembre 2010

Il y aura toujours un courant plus ou moins nihiliste pour affirmer que le réel désigne ce qui est l'immédiat, l'ici et le maintenant, le plus proche et le plus appréhendable.
Qu'est-ce qui est impossible? Ce qui échappe au reflet. Le possible est ce qui découle du reflet. L'homme participe du reflet en ce qu'il appartient à cette catégorie d'êtres qui se peuvent entre les finis et l'infini - qui ont conscience de l'infini.
Au fond, quel est tout le discours du nihilisme? Si l'être existe en regard antagoniste du néant, alors il convient toutes affaires cessantes d'en revenir à la considération nécessaire et exclusive de l'être. Donc : le réalisme prêté aux nihilistes provient de cette urgence ontologique. Il a tout pour être déstabilisant, car l'observateur perspicace se rend compte que l'exigence nihiliste n'est pas réaliste, mais qu'elle conduit au contraire à la destruction des valeurs humaines. Paradoxalement, le nihilisme conduit à la destruction du réel humain sous prétexte d'en revenir aux questions les plus concrètes et les plus immédiates (brûlantes). L'erreur du nihilisme est de croire en la certitude.. Comme il n'existe pas de certitude, le nihilisme se trouve rapidement coincé entre deux paradoxes :
1) le seul réel certain est l'immédiat;
2) l'immédiat est si réducteur du réel qu'il génère plus d'incertitude encore que l'incertitude positive prêtée au transcendantalisme.
Le discours réaliste du nihilisme n'est pas réaliste. C'est un discours mensonger qui n'a qu'un mérité - insigne : découvrir et rappeler que le réel n'est pas univoque.
Quand on veut appréhender le débat autour des multivers, soit de l'infinité d'univers différents, il faut se demander si l'on parle de plusieurs univers regroupés dans l'unité d'un seul réel - ou de plusieurs réels qui constituent plusieurs univers indépendants les uns des autres. Le scientifique Vernadski distingue au sein du sensible trois sphères qui s'englobent, à ceci près que la dernière des trois sphères englobe les deux autres : la noosphère englobe la lithosphère qui englobe la stratosphère.
Voilà l'erreur : ce qu'on prend pour des ensembles complets signale la structure du réel, qui fonctionne par entrecroisement et englobement d'univers interdépendants et finis, et non par unité stable et homogénéité. Dans l'univers de l'homme, Vernadski distingue trois sphères, et l'on peut parier que d'autres scientifiques en découvriraient d'autres. Mais ce sont seulement des éléments physiques qui se trouvent distingués. La notion d'infini implique que l'homme a accès à une infinité d'état physiques discontinus et que le propre de la texture du réel est d'être composée par une infinité d'éléments finis et différents qui s'entrecroisent.
C'est cette hétérogénéité qui explique l'erreur réductrice des scientistes d'aujourd'hui, qui trop souvent s'abritent derrière le masque de la science. Ils prennent l'être immédiat (le sensible ou le physique) pour le réel, et, par dérivation, les indéfinis ensembles enchevêtrés pour des réels indépendants et complets. Ils ignorent ce qu'est la complétude, comme ce qu'est l'indépendance. Leurs multivers constatent qu'il existe une indéfinité de parties, à ceci près que l'erreur est de prendre les parties pour des touts en les isolant et en dénaturant leur lien.
L'erreur est de croire que la complétude existe, soit que l'infini existe en tant qu'état ou lieu. Du coup, on prend la partie pour le tout, car le lieu est toujours partie. Et le tout n'existe pas. Sauf quand on se trompe sur sa nature de fini et qu'o lui confère l'indépendance (de ce point de vue, Aristote est honnête quand il attribue au réel les caractères du fini). Le tout n'existe pas parce que le propre de la structure du fini est de créer le réel en tant que reflet d'enversion entre le néant et l'être. L'être provient de l'incomplétude explosive et intenable du faire (néant). Ce que d'aucuns prennent pour des multivers n'est jamais que l'enchevêtrement du réel tel qu'il apparaît à l'homme dans l'ordre physique.

vendredi 17 décembre 2010

Dieu est reflet.
Derrière cette définition simple, ce qu'on nomme réel n'est enversion que parce que le mécanisme de création se trouve dans le reflet. C'est par ce reflet que l'univers existe. La seule définition de l'infini tient au reflet. Cela implique qu'il n'existe pas un lieu stable, fixe et fini, mais que tout ce qui est fini résulte de la scission (séparation) du reflet, que le réel soit à l'image du reflet, un mouvement indéfini et incessant entre des lieus qui n'ont pas d'indépendance autonome.
Quand on prend un lieu stable, fixe pour autonome, on opère une réduction, à l'instar du nihilisme qui estime que le fini est le réel. L'infini désigne le mouvement constant entre les finis, qui est la définition de l'infini et qui implique que le néant soit le complément de l'être. Mais aussi : que l'on comprenne bien que la véritable définition de l'infini réside dans le reflet, pas dans le néant, qui est fini et qui est contraint de susciter l'être en reflet pour atteindre à la viabilité.
L'infini exprime la viabilité du réel. Quant à l'être, il est le complément fini du néant (fini). L'infini est obtenu seulement par le mécanisme du reflet. Si l'on suit ce processus, fini + fini = infini, au sens où l'infini ne désigne pas un état, mais un lien. On ne peut localiser l'infini, non parce que la raison humaine n'est pas capable d'appréhender ce lieu, mais parce que tout lieu est incompatible avec l'infini.
Le lieu est l'être, le lien ne peut être effectué entre deux ou plusieurs lieux que par le néant. Si l'on peut distinguer deux lieux dans l'être et le néant, tant l'être que le néant sont indissociables l'un de l'autre, au sens où c'est le reflet d'envers entre les deux états qui forment les infinies structures du réel. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il existe un lieu néant dans ce réel, qui désigne la possibilité d'un néant pur et d'un lieu qui soit supplément en sus du néant compris dans le reflet.