lundi 24 décembre 2012

Le schéma de l'enversion diffère de la théorie de la réincarnation, dont la transmigration des âmes est une transplantation pythagoricienne, sans doute influencée par le modèle hindoue. L'enversion pose la croissance de ce qui revient, non le maintien de ce qui demeure. D'une part, l'enversion explique la différence, alors que l'immanentisme se borne à la constater; d'autre part, l'enversion explique la croissance et le changement, alors que l'on voit mal comment l'on pourrait indéfiniment rester dans un cercle et conserver un schéma pérenne. 

lundi 17 décembre 2012

Nietzsche s'est trompé en pariant sur le nihilisme. Il essaye de distinguer le nihilisme réactif du nihilisme divin, rejette le réactif et promeut le divin, dont il serait le codificateur révolutionnaire - à ceci près qu'il n'apportera jamais de précisions fondant la positivité - définissant la spécificité du nihilisme divin. L'échec est ironiquement nihiliste. Le propre du nihilisme est de tenir le négatif pour la fin du réel, tandis que le transcendantalisme répond que la fin du réel est l'être. La queute du nihilisme est condamnée à la négativité, soit la pérennisation impossible. A ce compte, la quête de Nietzsche ne peut que verser dans la folie.
L'art comme fin révèle sa contradiction : s'il porte en lui le symbolisme, comment serait-il fin rationnelle? Hegel propose sa réforme de l'art-idée, qui porterait le concept et servirait la philosophie. Mais l'art-idée est contradictoire, tout comme l'art-fin. Rien d'étonnant à ce que les expressions contemporaines expriment la crise de démarche. L'art passe à côté de sa fin (le symbolisme). Sa visée contradictoire le rend inutile. S'il est dans le symbolisme, il ne poursuit pas l'idée comme fin; s'il la poursuit, il égare sa structure symboliste.
L'art égaré se met à défendre des conceptions dégénérées, qui avouent leur perte de sens. Le problème tient au basculement du rationalisme vers l'irrationalisme. Auparavant, l'art servait le sens religieux; désormais, l'art-fin se veut complet. Il est significatif que la crise survienne au moment où triomphe l'alternative illusoire de complétude. L'irrationalisme implicite, sous-jacent, voire dénié, est connexe de la complétude finaliste : pour clore un objet, le seul moyen de réussite revient à entourer le domaine en question - de néant.
Hegel l'avait pressenti : l'expression qui clôt le réel est la philosophie. Dans cette optique, elle réhabilité le nihilisme. L'art tend à servir l'idée, ce qui dénature l'art et le rend absurde - au moins superfétatoire par rapport à la philosophie. Le néanthéisme défend l'idée selon laquelle le réel n'est pas limité au fini. Ce qui est fini est irrationnel. L'art sert le religieux - ou dégénère. La différence est que l'expression religieuse dans le néanthéisme devient la philosophie, non au sens positiviste qui rendrait les faits fondements du réel, mais de la transformation du religieux en expression rationaliste au service de la connaissance exponentielle.
Le prophétisme indiquait que l'homme ne peut prendre en charge le religieux : il faut qu'il émane du point de vue supérieur (transcendant). Le néanthéisme entérine le progrès de la connaissance : l'homme prend en charge le religieux et se montre capable de l'exprimer. Le rationalisme humain fait un avec le rationalisme divin. La réconciliation de l'homme et du réel se manifeste par la conquête spatiale apprivoisée.
Physiquement, l'abolition de la frontière correspond à la totalité de l'espace. Elle tranche avec le modèle transcendantaliste, dans lequel il faut une limite (arbitraire) entre l'extérieur étranger et l'intérieur identifié. C'est la Terre. Dans l'espace à conquérir, la différence intérieur/extérieur saute et l'homogénéisation de l'espace fait apparaître son problème : l'homogène rend indéchiffrable l'infini et étranger l'extérieur. L'homogène ne peut être infini. Pour comprendre l'infini, il faut en transformer le sens - le problème est mal posé. Tout comme l'art, la philosophie change de statut.
Elle affronte le réel comme totalité. Le prophétisme fait descendre la révélation. L'irrationalisme se révèle à mesure qu'il accompagne le changement religieux. La philosophie exprime le changement de discours : le passage du transcendantalisme au néanthéisme entérine l'évolution de la philosophie comme recherche de la limite au-delà de l'espace total. S'opposant au factualisme, le néanthéisme recherche la limite derrière l'espace et propose sa conception à la place de l'infini.
La philosophie sert l'expression de cette quête, à condition de préciser qu'elle trouve son sens religieux alors qu'elle tâtonnait : l'ontologie restait inféodée au monothéisme, sorte de forme élitiste qu'incarne le platonisme et qui depuis lors peinait à se régénérer. La métaphysique propose au contraire un discours de déni, de religieux anti-religieux, dans lequel le rationnel exprime le réel en tant que fini. C'est contre le rationalisme fini que s'érige le néanthéisme.
La métaphysique avait abouti en fin de course au positivisme factualiste (parmi ses multiples formes terminales). Le néanthéisme s'exprime au moment où la métaphysique disparaît. Le rationalisme défendu défend la possibilité de la connaissance, qui porte sur le réel dans son ensemble et qui intègre l'infini. La philosophie devient religieuse au moment où elle permet de comprendre le réel - quand dans la métaphysique elle se borne à connaître la partie finie, considérée comme la seule part connaissable du réel.

vendredi 30 novembre 2012

Le nihilisme refuse le lien entre toutes les parties du réel. Il décrète qu'importe seulement que le réel est ce qui peut s'isoler, être indépendant. Seul importe ce qui peut s'isoler. Le réel est ce qui peut s'isoler. Le restant est quantité négligeable, dont il convient de se débarrasser. Le désir complet que propose l'immanentisme n'est que la résultante, gradatoire, de cette propension initiale du nihilisme.
Il serait temps de travailler sur le dispositif du négatif chez Nietzsche, en particulier dans ce que sa philosophie comporte de paradoxalement positif - et qui se trouve dénuée de toute proposition, minée par la négativité critique et la recherche dérisoire de la positivité du nihilisme.
La croissance résulte du chaos. C'est à partir de la nécessité (état initial) que se met en place la liberté. La liberté exprime l'état supérieur à la nécessité.
Le changement ne définit pas le réel, mais décrit le processus d'évolution lié à la croissance. Le changement définit la croissance de manière imprécise, extérieure, comme la caractérisation de la forme dont la croissance serait la description précise, de l'intérieur, définie. Le changement constate la croissance, mais sans lui donner de forme intérieure. Il est formaliste au sens ou il décrit de l'extérieur.  

samedi 24 novembre 2012

La faculté totalisante du réel ne signifie pas qu'il y ait l'étendue infinie de manière inexplicable qui recouvre le fini et qui forme le réel, mais que le réel toujours fini dans son instantanéité dispose d'une faculté d'extensibilité, ce qui fait que le total est l'extensible, pas l'étendue infinie. Si on se représente l'infini comme étendue, et non extensibilité, c'est que l'homme se représente l'infini comme l'émanation et le prolongement de son corps plongé dans l'infini.

vendredi 23 novembre 2012

Donner de nouvelles formes de religieux, c'est proposer des définitions de Dieu. De telle sorte que ce qu'on nomme religieux ne renvoie pas à un phénomène balisé et intangible, mais à un rapport au monde, dont la spécificité est d'encourager l'agrandissement par la reconnaissance de l'infini. L'ontologie reconnaissait l'infini, un infini rationalisé, qui  débouchait sur l'impossibilité de définir le rationalisme, ce qui équivaut à une contradiction intenable. De ce point de vue, l'ontologie en tant qu'expression savante du monothéisme montre à quel point elle réintroduit l'irrationalisme en ne parvenant pas à définir le rationalisme. Le néanthéisme essaye de remplacer l'Etre par une définition du réel, qui réfute le nihilisme, tout en conférant à l'infini une définition : ce sera le malléable, qui redéfinit l'infini, au sens où l'infini n'est pas ce qui englobe le fini tout en n'étant pas fini (ce qui pose le problème de sa définition impossible), mais la mauvaise compréhension de la propriété du réel selon laquelle tout domaine fini est extensible, du fait de la texture malléable du fini. Le fini est extensible : cette proposition pourrait être la redéfinition de l'infini mal compris.

Modèle polythéiste : la première conception de la créativité exprime la faiblesse du potentiel de créativité. Elle est assumée par quelques notables, comme des prêtres, pour le compte de l'ensemble. Faiblesse des rares idées et individus ratiocinés derrière le groupe (représenté par quelques têtes synecdoquiques).

Modèle monothéiste : l'individu émerge pour agrandir le cercle des créateurs, des émetteurs d'idées. Mais la montée en puissance de l'individualité a pour corollaire et inconvénient l'avènement de l'individualisme, qui traduit la prééminence du créateur sur l'idée et l'affaiblissement de l'idée par rapport au créateur. Moralité : le modèle monothéiste accroît tout d'abord et de manière majoritaire dans le temps monothéiste les résultats par rapport au polythéisme, pour paradoxalement finir par promouvoir l'individu excessif, égotiste et narcissique, dont l'autofiction évoque l'expression littéraire privilégiée. Au final, la figure de l'artiste est bigarrée : il est le héros de la créativité, autant que le héraut de l'individualisme.

Pour améliorer ce modèle, qui dégénère d'autant plus qu'il arrive en fin de course (ne promouvant quasiment plus que l'individualisme de l'artiste, et presque plus les idées), il convient de régénérer la figure de l'artiste qui offre ses valeurs au grand nombre mimétique et qui accède au statut du prophète en artiste qui voit les idées dépasser son expression individuelle (fût-elle riche et féconde), pour devenir l'apanage du grand nombre. On passe de l'élitisme créateur à l'élitisme accessible à tous, au sens où la créativité n'est plus tenue pour le privilège de quelques élus, dès lors considérés comme supérieurs et différents, mais peut se trouver endossée par n'importe quel individu. La révolution néantheiste est égalitaire. Elle rend accessible à tous la créativité. Pour ce faire, on passe de l'artiste au pouvoir démiurgique (plus que prophétique), au sens où l'artiste dans la modernité prend plus de place que le prophète (obsolète), à la figure du philosophe qui remplace la révélation miraculeuse par l'expression du rationalisme, enfin à sa juste place. Quelle est la différence entre la créativité artiste du monothéisme moderne et la créativité néanthéiste? Le monothéisme tend à rendre irrationnel l'artiste, tandis que le néanthéisme lutte contre cette tendance élitiste en rendant accessible à tous l'expression créative et en remplaçant l'artiste par le philosophe. 
(L'obsolescence de l'artiste et l'émergence alternative et supérieure du philosophe est anti-positiviste, au sens où le rationalisme mène vers l'interprétation à) visée universelle, tandis que le positivisme verse dans l'illusion du factualisme universaliste).

lundi 5 novembre 2012

Les différences internes sont artificielles au sens où elles sont dépourvues de créativité. Elles sont de fausses marques de créativité - masques de marques.
Le créateur interne croit créer, mais, prisonnier des rets de son savoir, il en reste à assembler en interne des éléments d'érudition, qui n'apportent rien de nouveau et qui ne font que charrier du ressassé face au changement externe, dont il ne peut empêcher la persistance.
Choisir l'immédiat, c'est choisir la plus petite part de réel, la plus proche de la contradiction.
Si l'intelligence garantit une certaine réussite sociale, elle n'est pas corrélée au degré de réussite sociale.
Hors du réel, loin de n'y avoir rien, il ne peut qu'y avoir quelque chose. Le réel est investi d'un pouvoir totalisant, qui fait que l'espace ne peut qu'être rempli de quelque chose. Hors de quelque chose, il ne saurait y avoir rien, mais : quelque chose. 

dimanche 4 novembre 2012

Le problème de l'immanence, c'est que c'est une doctrine de la linéarité. Le transcendantalisme est linéaire, mais ouvert de son incomplétude d'être à sa complétude d'Etre. Son erreur de l'homogénéité exprime le linéaire viable, tandis que l'immanentisme caractérise le linéaire dur et figé.

mercredi 31 octobre 2012

Quand on cherche une forme d'éternité, on s'imagine que l'on atteint une forme enfin parfaite et complète, supérieure et inexplicable. Alors que le réel n'a rien de transcendant. Il n'offre que des expressions incomplètes et extensible, fort de son principe de malléabilité. Mais ce qui est incomplet et extensible n'est pas de ce fait soumis et ramené à la finitude. Ce n'est pas d'éternité qu'il faut parler, mais  de lien entre l'être et le faire. C'est ce lien qui perdure. Comme le réel croît, le lien n'est pas seulement le dernier lien, qui reprendrait tous les autres liens en les dépassant, mais l'ensemble des liens, du premier au dernier en date. La différence entre l'éternité et le lien, c'est que l'éternité désigne un état complet et stable, quand le lien désigne la forme qui persiste en progression extensible, qui se trouve en enversion. ni en transcendance, ni en immanence.
Le fond du débat concernant le réel oppose la conception qui tient que le réel est complet à la vision supérieure car intégrante, selon laquelle le réel est extensible.

jeudi 25 octobre 2012

L'immobilité que l'on accorde à la mort par rapport au vivant devrait nous faire songer à ce qu'est le lien : l'immobilité entre ce qui faisant est appelé à être et ce qui étant est appelé à cesser. L'immobilité de l'être signifie le lien. Le lien entre être et faire a besoin de la mobilité éphémère de l'être pour pérenniser le lien et lui donner un débouché, sans quoi il retomberait dans le faire autodestructeur et chaotique.

dimanche 21 octobre 2012

Le moyen pour le réel de résoudre la contradiction et de pallier à la destruction est l'extensibilité.
L'être est la résolution du faire. La contradiction porte en elle les développements ultérieurs du faire, en particulier la dimension cardinale du réel : sa totalisation sous forme d'extensibilité. Dès la contradiction isolée de manière artificielle, il n'est pas possible que le contradictoire accouche du rien, c'est-à-dire que la destruction engendrée libère l'espace du rien en lieu et place de l'être construit, et comme si le faire détruit laissait place à la béance et à l'absence. Le chaos ne débouche pas sur le rien, parce que le rien ne dénote aucun sens et impliquerait que le réel se trouve dénué de sa faculté de résolution. Dieu est résolution. Il est le lien au sens où il lie l'être et le faire, mais il se trouve dénué de liberté en tant que lien. Si la créature est libre, c'est parce que le créateur ne l'est pas. Si on s'étonne autant de l'invisibilité de Dieu, c'est qu'il n'est pas libre. Le réel ne peut déboucher sur rien : le faire ne le peut, car il se résout en être. 
S'il n'existe qu'une possibilité retenue, en fonction du critère de la non-contradiction, pour le réel de se réaliser, c'est qu'il est unique. Le réel crée l'espace pour permettre son unité. L'espace exprime la résolution de la contradiction a posteriori. La postériorité et l'antériorité ne valent qu'intégrées à l'espace (et à sa valeur connexe le temps). Le lien pour inscrire la concomitance de l'être et du faire est l'espace.

dimanche 14 octobre 2012


La forme de réel la plus concrète est chaotique.
Il est toujours du réel, même chaotique ou contradictoire. La propriété première du réel, c'est d'être toujours quelque chose.
En ce sens, le réel est adaptable, recouvrant, malléable. Il est irréaliste de prôner le non-être : ce n'est pas qu'il peut y avoir de l'être, c'est qu'il ne peut y avoir que de l'être. Le réel est totalitaire, au sens de totalisant. La propriété recouvrante suppose que le propre du réel réside dans l'adaptabilité.

L'adaptation à un milieu diffère de l'adaptabilité, dont le propre est de créer les conditions du changement auxquelles s'adapter. Telle est la créativité : adaptabilité. 
Elle implique que l'être ne se développe pas à partir d'un état de contradiction stable, mais que la croissance de l'être soit connexe de la croissance du domaine de contradiction. Chaque domaine stabilisé est soumis à la destruction et ne peut se régénérer que par la croissance. La stabilité signifierait que la contradiction a repris le dessus.
La contradiction délimite et détermine un domaine d'être qui n'est pas viable : raison pour laquelle les nihilistes se réclament de l'être. Ils ne sont pas irréalistes ou illusionnés, mais dans le faux au sens de la réduction. Le non-être signifie la réduction de la qualité d'être à ses bornes finies. 

Le non-être indique par son appellation qu'il est dans le réel un élément fondamental qui n'est pas - de l'être. C'est la reconnaissance de l'impossibilité du réel à ne pas déboucher sur de l'être. 
Il faut forcément que le réel soit. D'ailleurs, il est ardu et malaisé de désigner le réel autrement que par ce qui est. Le réel finit par être. La tradition ontologique reconnaît l'être, mais l'essentialise. La tradition nihiliste reconnaît l'hétérogénéité, mais l'appelle non-être par incompréhension du faire.
La supériorité de l'ontologie sur le nihilisme provient de sa reconnaissance de l'être comme fin, tandis que le nihilisme inféode l'être au non-être et du fait de la carence en sens du négatif exhibe son vice de théorie et de construction.

La loi du plus fort aboutit à l'hétéronomie : si le désir est revendiqué par ses thuriféraires comme la fin du plus fort, sous les termes de l'immanentisme dans la modernité, le désir lui-même n'est viable que s'il est gouverné par l'intelligence. Désir + intelligence : l'hétéronomie est posée. Elle condamne, non pas à améliorer par le doublement la morale (que les immanentistes nomment éthique), mais a au contraire instillé les conditions de la dégénérescence et de l'infériorité.
L'intelligence au service du désir : il s'agit bien de virtuosité changeante, versatile, au sens de soumise aux caprices et qui explique les divisions internes à l'intérieur de l'oligarchie, tout comme le changement interne, qui s'oppose au changement externe/croissant.

Si Dieu est le lien, il est l'anti-définitif : il mute par opposition au changement. Le changement évolue à l'intérieur de la mutation. C'est ce qui fait changer le palier, mais le changement interne ne suffit pas à engendrer la mutation, soit le changement de palier. 
La plate-forme contiendrait plutôt les conditions du changement, tandis que le palier serait lui incapable de muter, seulement de changer. L'homme est créateur, au sens où il peut changer, mais sa limite est dans son incapacité à muter. 
Seul le divin peut muter : l'humain s'empare de la mutation pour opérer le changement, alors que le changement se contente de perpétuer et poursuivre la mutation.
La liberté est supérieure a la nécessite. L'homme est libre au sens ou il crée les conditions de la liberté. Dieu promeut des critères supérieures : sa mutation est supérieure au changement. La nécessité initiale se trouve surmontée par la liberté humaine en tant que facteur de changement. Mais la mutation ne ressortit pas de la liberté au sens où elle développe un ordre supérieur à la créativité. Elle porte sur la possibilité de muter la créativité, soit d'accéder à l'infini. L'homme présente un pouvoir créatif, au sens où il instille les conditions du changement à l'intérieur d'un certain donné, mais il ne peut passer d'un certain stade à un autre. Le lien est supérieur à la créativité, au sens ou il permet de perpétuer le réel, tandis que la créativité crée à partir du lien. Elle change le donné de l'intérieur en modifiant les formes et en accélérant les conditions du processus de lien. La créativité change le donné, la mutation change de donné.
Le faire n'existe pas sans l'être. Le lien fait que les deux sont associés, imbriqués, et qu'ils n'existent pas à l'état séparé, sous la seule forme possible, l'antagonisme. Si l'être croît, c'est parce qu'il contient du faire. Les deux sont indissociables, ce que rappelle le lien consubstantiel. 
On ne tend pas vers un système trinitaire, comme dans le christianisme ou Hegel, ni même à deux, comme dans l'Islam ou le platonisme, mais vers un système unique, dans lequel la spécificité de l'hétérogénéité et de l'enversion autorisent les conditions de la différence sans transcendantalisme - différence néanthéiste.

Le non-être indique par son appellation qu'il est dans le réel un élément fondamental qui n'est pas - de l'être. C'est la reconnaissance de l'impossibilité du réel à ne pas déboucher sur de l'être. 
Il faut forcément que le réel soit. D'ailleurs, il est ardu et malaisé de désigner le réel autrement que par ce qui est. Le réel finit par être. La tradition ontologique reconnaît l'être, mais l'essentialise. La tradition nihiliste reconnaît l'hétérogénéité, mais l'appelle non-être par incompréhension du faire. La supériorité de l'ontologie sur le nihilisme provient de sa reconnaissance de l'être comme fin, tandis que le nihilisme inféode l'être au non-être, et, du fait de la carence en sens du négatif, exhibe son vice de théorie et de construction.
La contradiction délimite et détermine un domaine d'être qui n'est pas viable : raison pour laquelle les nihilistes se réclament de l'être. Ils ne sont pas irréalistes ou illusionnés, mais dans le faux au sens de la réduction. Le non-être signifie la réduction de la qualité d'être à ses bornes finies. 

L'adaptation à un milieu diffère de l'adaptabilité, dont le propre est de créer les conditions du changement auxquelles s'adapter. Telle est la créativité : adaptabilité.
Elle implique que l'être ne se développe pas à partir d'un état de contradiction stable, mais que la croissance de l'être soit connexe de la croissance du domaine de contradiction. Chaque domaine stabilisé est soumis à la destruction et ne peut se régénérer que par la croissance. La stabilité signifierait que la contradiction a repris le dessus.

La forme de réel la plus concrète est chaotique.
Il est toujours du réel, même chaotique ou contradictoire. La propriété première du réel c'est d'être toujours quelque chose. En ce sens, le réel est adaptable, recouvrant, malléable. Il est irréaliste de prôner le non-être : ce n'est pas qu'il peut y avoir de l'être, c'est qu'il ne peut y avoir que de l'être. Le réel est totalitaire, au sens de totalisant. La propriété recouvrante suppose que le propre du réel réside dans l'adaptabilité.
L'incarnation monothéiste n'est pas aussi évidente que son prédécesseur polythéiste : le polythéisme est forcément incarné, au sens ou il s'inscrit dans une opposition de forme concrète et originelle, tandis que le monothéisme se montre plus abstrait. La force du christianisme consiste à proposer une incarnation, alors que le judaïsme oscillait de façon intenable entre tribalisme et universalisme. Le christianisme universalise le judaïsme, au sens où il propose l'incarnation universelle et définitive : sans opposition.
Le nihilisme n'est pas une doctrine fausse de part en part, mais fausse au sens de réductrice. Elle considère que le réel est le donné, si bien que le nihilisme présente l'apparence de la réalité la plus concrète, réaliste, parce que le réel tronqué est le plus apparent.
Aristote réduit le changement au faux : le changement intègre le néant dans l'être, alors que le faux implique la reconnaissance du néant hors de l'être. La reconnaissance du faux légitime le néant nihiliste. Le faux équivaut à l'illusion, à ceci près que l'illusion contient le prisme kantien de la représentation du sujet réduit aux sens, sens compris, quand le faux introduit la supériorité de l'intellect et légitime la démarche métaphysique.
Dieu signifie le lié.
Le lien est l'enversion. Il n'existe rien de transcendant, ce qui explique la proposition immanentiste, mais il manque l'hétérogénéité, l'enversion et le lien, tandis que l'immanentisme ne propose qu'une vision tronquée à partir d'une intuition juste et parcellaire.
Le problème insoluble de l'oligarchie, c'est moins qu'elle détruit son extériorité qu'elle n'est pas viable de l'intérieur. Elle se détruit de l'intérieur, à tel point qu'elle dégénère, à cause de son manque de renouvellement. Faute d'intégrer du sang nouveau, l'oligarchie chute et périclite. C'est de l'intérieur qu'elle se détruit, avant que d'être détruite de l'extérieur. L'oligarchie des incapables : c'est du fait de son incompétence croissante que l'oligarchie se montre inapte à affronter les attaques extérieures.
Il est le fils du Dieu vivant : cette sentence, loin d'être arbitraire ou capricieuse, signifie que le monothéisme s'incarne dans une personne, de telle manière que le dogme soit concret et non désincarné comme le platonisme. L'évolution vers le monothéisme n'a pas été acceptée car elle différait trop de la concrétude polythéiste. Il a fallu commencer par fonder le monothéisme universaliste par l'incarnation divine, tandis que l'Islam survient suite à la consolidation du monothéisme : suite au christianisme, l'Islam se contente de l'incarnation prophétique.

Le futur indique l'incomplétude. L'homogénéité rend impossible le futur et tend à réhabiliter le nihilisme qu'il combat. Pour échapper au nihilisme auquel il s'oppose, le transcendantalisme rétablit l'irrationalisme en opposant à l'antagonisme l'homogène. Le réel présente la caractéristique de chercher la croissance pour résoudre le chaos. Quand il en demeure à une opposition (du style : homogène vs. antagonisme), il ne peut que reproduire le même plan. 
Si le réel suscite la croissance par paliers, c'est pour échapper au chaos, dont la stabilité est la caractéristique principale.
Le lien entre être et faire ne crée pas un terme supérieur qui réconcilierait l'hétérogénéité, mais se limite à un pont et une réconciliation entre l'être et le faire - d'où la nécessite qui crée la liberté comme état de réel supérieur à la nécessité.
La stabilité du réel impliquerait que le réel soit égalitaire. Or, il ne peut que croître ou décroître parce qu'il est forme de malléable. L'égalitarisme ressortit de l'illusion.
La mort réconcilie la vie et l'idée faussée de néant.

samedi 22 septembre 2012

Le néanthéisme traduit le changement de paradigme majeur entre le transcendantalisme, comprenant le monothéisme, et la nouvelle forme religieuse : 
- le transcendantalisme reposait sur la révélation prophétique, inexplicable, dans laquelle le divin se manifeste de manière élue et élitiste par la grâce; 
- le néanthéisme promeut la rationalité comme moyen d'expression du divin. 
N'importe quel individu peut s'en emparer - propager le discours divin. Le rationalisme ne recoupe pas le positivisme, qui attribue au rationalisme une religiosité factuelle : le définitif renvoie aux faits. Le rationalisme néanthéiste s'oppose au rationalisme positiviste, en ce qu'il est plus vaste. Le rationalisme qui s'en tient aux faits dégrade l'expression rationaliste au niveau de sa dimension la plus étriquée et rabougrie : le rationalisme mimétique. 
Tandis que le rationalisme néanthéiste réfute le finalisme factuel et considère que le rationalisme est le meilleur moyen d'améliorer la connaissance par l'interprétation. Ce n'est pas la science qui permettra d'améliorer la connaissance. C'est l'interprétation rationnelle. Elle permettra de perfectionner les moyens scientifiques pour maîtriser l'espace. Le rationalisme est le moyen le plus haut pour l'homme de contacter la dimension mouvante du réel, ce qui explique que le rationalisme positiviste exprime la dégradation du rationalisme néanthéiste. Factualiser le rationalisme, c'est réduire le mouvant au fixe. Diviniser le rationalisme, c'est donner au mouvant un pouvoir accru sur le réel, par rapport au prophétisme. L'homme accède à l'espace dans le moment où il maîtrise l'homogène de l'être en lui adjoignant le faire hétérogène et le lien divin.

jeudi 20 septembre 2012

Le réel est asymétrique. L'être peut être dissymétrique.
Le réel résout sa dissonance asymétrique par l'harmonie : la musique en est le langage et c'est parce qu'elle ne dit rien qu'elle décrit le passage du chaos à l'être.
Une fois que l'on a dit que ce qui n'est pas existe, on est confronté à une alternative : 
1) soit ce qui n'est pas n'est pas, mais alors comment expliquer le paradoxe de l'existence qui n'est pas?;
2) soit ce qui n'est pas est, mais alors comment expliquer que ce qui est soit indéfinissable depuis l'être?
L'enversion offre une réponse : 
1) le non-être définit mal la partie hétérogène du réel, qui existe tout en n'étant pas l'être;
2) l'être cadre mal avec le caractère indéfinissable du réel, tout comme la reconnaissance que le réel puisse ne pas être.
Comment se fait-il que l'homogénéité n'explique pas le réel? Elle impliquerait que le réel soit construit en harmonie et qu'une de ses parties ne puisse en ignorer toute la structure. Pourtant, la structure de la connaissance est lacunaire. Elle implique l'ignorance. Le réel n'a pu se constituer que par la nécessité pour la partie instable et non-viable, artificiellement initiale, de se pérenniser en une projection elle-même friable - l'ensemble assurant la pérennité, non l'harmonie.
L'enversion est dictée par l'impossibilité du reflet symétrique. La symétrie créerait le cercle, que vantent les polythéistes hindous et que Nietzsche essayera de compléter avec sa sphère plus impossible et régressive qu'innovante. L'enversion s'explique par la le fait que le reflet symétrique reproduirait du faire non-viable; tandis que l'enversion permet de rendre cohérent pour un temps le contradictoire : pour transformer l'état donné, il faut le mettre à l'envers, mais cette enversion est passagère et est perpétuelle si elle veut perdurer



Nous tendons à nier la logique : le réel pensable est tissé d'être, domaine dans lequel le principe de non-contradiction s'applique. Le problème de la logique consiste à estimer que les catégories logiques sont fondamentales, soit que le donné est le réel. Or le donné n'est que l'incarnation donnée du réel. Nuance. La logique passe à côté du contradictoire. Du coup, elle passe à côté de la créativité, qui vise, non pas à exprimer ou contacter le chaos du faire, mais à allier le malléable à l'être. Tout non-être est être; tout être est non-être. 
Plus précisément qu'infini (terme négatif et vague), le réel est adaptable et couvrant. Voilà qui explique que l'on ne puisse jamais imaginer aucun espace, y compris le plus marginal, comme l'antithèse de l'être. L'espace se trouve assujetti à l'être. Nos représentations peuvent sortir des normes de l'être, elles recoupent forcément quelque chose, comme s'il n'y avait de réel que du quelque chose et que le tout existait autant que l'infini. Le non-être est une définition négative forgée à partir de l'être, n'apportant rien de nouveau.
L'antithèse de l'être ne serait pas du non-être ou, en termes physiques, du vide. L'antithèse de l'être y ramène furieusement. Ce qui n'est pas de l'être dans le réel pousse vers sa constitution en être, si bien que tout ce qui n'est pas être lui est inférieur et y tend. Le propre de l'unité de toutes les parties du réel est d'empêcher l'antagonisme et de rendre l'hétérogénéité complémentaire. Si le réel est un, il ne peut y avoir que du réel. Autre chose que quelque chose désignerait encore quelque chose.
Le propre du divin est son adaptabilité infinie à n'importe quelle forme, si bien qu'il n'existe pas d'espace qui ne soit du réel (quelque chose). Aussi bien convient-il de sortir de l'espace pour comprendre que la notion d'extérieur n'a pas de sens dans le réel. Elle n'aurait de sens que par rapport à l'espace : en fonction du donné. Si l'on accepte que le réel excède le donné, le réel est une surface couvrante, qui adapte le réel à ses besoins.
L'extériorité pour le réel n'existe pas. L'extériorité n'existe que par rapport à l'espace. L'espace instaure la limite. Cette manière de penser ne peut qu'engendrer le négativisme (l'infini négatif s'opposant au non-être explicite). Abolir la limite consiste à abolir l'espace. Si l'on abolit l'espace, on comprend l'infini. Si on fonde l'espace fondamental, on rend incompréhensible le problème de la limite, qui dégénère en infini.

mercredi 19 septembre 2012

L'enversion est le moyen nécessaire pour empêcher la staticité et instaurer la dynamique.
Le domaine du faire n'existe pas dans une autre dimension spatiale que l'être. L'unité du réel, le fait que toutes ses parties soient reliées entre elles, indique que le divin désigne l'union entre - l'hétérogène. La multiplicité commence avec le 1 et se manifeste à partir du 2; l'unité ne réside pas dans le 1, mais dans le 0 qui devient 1. L'unité signifie la pérennité. Pas un état supérieur, presque indépendant (que ce soit le 0 du faire ou l'ensemble des nombres qui renverrait à l'Etre). Le faire et l'être sont un tout  hétérogènes et complémentaires - pas antagonistes. Quand l'observateur ne distingue pas le faire, c'est du fait de l'enversion. La spatialité est une constante physique : elle est valable dans l'ordre de l'être, amis le propre du réel est de rompre avec la spatialité et la temporalité. Dans l'ordre du réel, qui intègre le faire à l'être, le réel est formé en enversion, ce qui fait que l'homogénéité manque le faire. Le faire n'existe pas à l'état de contradiction, mais en tant que malléable, ce qui implique que le contradictoire est une reconstitution et une dissociation d'un état général dans lequel le complément de l'être fini est nécessairement le malléable compris comme le faire. si on devait le représenter en termes de spatialité, il serait à la fois coexistant et environnant, mais cette distinction est dénué de sens dans l'enversion.
La mort serait définitive si l'être était exclusif. L'être présente la caractéristique d'être autant environné de malléable que de fini. La mort sanctionne le fait que pour accéder à la totalité, le réel a besoin de proposer un donné fini, qui est fractionné du point de vue de l'existence, parce que quand on est, on n'a pas accès au malléable. La mort sanctionne la finitude de l'être. L'éternité implique que la vie ne soit pas la reprise de la vie sensible en une vie qui serait à la fois singulière et éternelle. Au contraire, l'éternité signale que ce qui perdure est lié à toutes les autres parties de réel et en particulier à la dimension malléable à laquelle l'étant n'a pas accès. L'éternité implique un changement de forme, qui contredit la vie singulière éternelle du monothéisme ou la réincarnation du polythéisme (comme l'hindouisme). 
Le plus fort est le plus désirant : le domaine qu'il institue, le donné, est exclusif, à la différence du réel, qui associe au fini le malléable.
Le réel présente la propriété principale d'être - consécutivement adaptable.

mardi 18 septembre 2012

Le donné se trouve privé du pouvoir d'extensibilité, d'adaptabilité et de malléabilité qui lui permet de perdurer.

vendredi 14 septembre 2012

L'unité va de pair avec l'unicité : la preuve que le réel est unique dans le sens de l'ordre, c'est que l'effet est unique quand la cause est multiple. Cette observation va de pair avec la théorie de la contradiction qui pour se résoudre tourne en création d'ordre non-contradictoire. L'unité est création, tandis que l'unicité est son effet. L'unité permet la pérennité, tandis que la multiplicité revient à promouvoir la contradiction non viable, comme le veut la théroie des multivers (les sciences irrationalistes vendent de la contradiction).

dimanche 9 septembre 2012

La différence entre le néanthéisme et le nihilisme, c'est que le nihilisme conçoit le réel comme être fini; quand le néanthéisme conçoit le réel comme être fini nimbé de malléable.

vendredi 7 septembre 2012

Il existe une pose esthétisante estimant que l'art serait la fin des valeurs (depuis Schopenhauer et Nietzsche). L'art avant les Lumières se trouvait au service du religieux. Les Lumières instaurent l'avènement de l'immanentisme sous couvert de libéralisme et de kantisme (la rénovation de la métaphysique est le masque de la prise de pouvoir immanentiste). L'art acquiert une suprématie dans la mesure où il se placerait au service de lui-même : le but véritable étant de valoriser ce qui n'est pas rationnel. Dans ce cadre, la philosophie est d'autant plus valorisée qu'elle est irrationaliste. Schopenhauer pose en maître de l'absurde (davantage que du pessimisme). Spinoza avant lui passe pour un rationaliste fervent apologue de la géométrie, alors que toute sa philosophie répète que la substance est incréée : l'on ne peut rationaliser le réel. 
Dans cette optique, l'art sert l'irrationalisme en favorisant un langage symbolique, qui ne soit pas rationaliste. Au contraire, dans le néanthéisme, la philosophie exprime le religieux, au sens où ce dernier passe du prophétisme au rationalisme. La promotion d'Internet va à l'encontre de l'art irrationaliste. Internet promeut l'élargissement de la rationalisation et, s'il rétablit l'expression artistique au service du rationalisme, il change le statut du religieux (le néanthéisme) et de la philosophie. 
Loin de se rapporter au positivisme, la philosophie rejette le factualisme et prône l'interprétation comme possibilité de la connaissance. Il est ardu, mais possible de connaître. La philosophie prend acte de la mutation de la connaissance, qui en physique s'ancre sur l'espace; en technique sur Internet; et en religion transforme le statut du divin : Dieu n'est plus dans le prolongement, mais dans l'enversion. La philosophie devient l'expression religieuse.

mercredi 29 août 2012

Le sens est ce qui permet de sortir du cercle.
L'idée de néant pose la question, au fond toute simple : si le néant n'existe pas, comment se fait-il que le mot existe? Platon explique que le néant pose mal la question de l'autre : du coup, il l'encastre dans l'Etre. En ne définissant pas l'Etre, il fragilise sa définition du néant et indique à rebours, non que le néant existe, mais qu'il est passé à côté d'un aspect primordial du réel.
Le nihiliste reconnaît d'autant mieux le néant qu'il est incapable de le définir autrement que négativement. Le mérite du nihiliste, qui explique son influence au fil des siècles, de manière majeure et déniée, notamment par la métaphysique, consiste à sentir que le réel est hétérogène. Puis il déforme l'intuition en la formulant sous forme d'antagonisme.
Le néanthéiste reconnaît l'importance de la contribution nihiliste pour en rejeter l'inflexion théorique (le non-être) et sa portée pratique (l'autodestruction). Si le nihilisme désignait une forme mineure et oubliée de philosophie, que l'on s'avise qu'il se trouve au fondement des deux courants principaux de la philosophie moderne : la métaphysique rénovée d'inspiration cartésienne; et l'immanentisme, lancée par l'hérétique Spinoza.
Quand l'ontologue, que l'on a tendance, par souci de pacification veule, à rapprocher du métaphysicien, alors qu'ils sont ennemis irréductibles, rejette la possibilité que le non-être soit, c'est parce qu'il sent que le négatif est la dégradation de l'idée, la forme mal définie de quelque chose, oscillant entre le désir, la volonté, le sentiment et l'intuition. Mais que signifie l'incapacité à définir l'Etre?
Que l'ontologue est passé à côté de l'essentiel du réel : l'hétérogénéité. De ce fait, il ne peut saisir l'enversion et lui oppose, avec une logique imperturbable, l'homogénéité. Si l'Etre englobe l'être, effectivement, l'homogénéité est la seule possibilité. Seul problème : il ne peut démontrer l'Etre pour la raison que le réel n'est pas formé en prolongement homogène, mais en hétérogénéité. L'hétérogénéité pour perdurer est contrainte de former le lien de l'unité dans l'enversion. Si elle s'était formée en reflet symétrique, elle s'appauvrirait, car le contenu de la contradiction donne lieu au fini non-contradictoire.
Si le non-contradictoire était infini, il ne pourrait être in domaine et ne pourrait surgir du contradictoire : si le contradictoire est quelque chose et qu'il a besoin de se réaliser en autre chose de pérenne, il faut bien que sa réalisation non-contradictoire soit finie. Si sa réalisation était infinie, elle n'aurait pas besoin du contradictoire et le tiendrait pour superflu. De telle sorte que l'infini est un terme négatif qui n'existe pas et que le fini ne peut exister seul, sans complément, ainsi qu'y invite une définition d'Ersnt Mach : le réel serait "un être unilatéral dont le complément en miroir n'existe pas" (cité par Clément Rosset).
L'approche philosophique de Mach est nihiliste : l'absence de complément rend l'hypothèse du non-être satisfaisante. Mach déforme la théorie en conférant au complément de l'être stable une symétrie. Le complément serait aussi stable que son élément initial. Le nihiliste ne voit qu'une théorie concurrente : l'ontologie. Elle serait la doctrine de la stabilité de l'Etre, quand le nihilisme considérerait de manière irrationaliste que l'être est stable, et qu'il se trouve opposé au non-être qui lui échappe à toute qualification, puisqu'il n'est pas quelque chose et qu'il est de ne pas être.
Le mot néant existe parce qu'il reconnaît l'hétérogénéité du réel, tout en formulant fort mal le problème. Le nihilisme se trompe d'accepter l'irrationalisme : que le négatif puisse être positif, que le contradictoire puisse être de manière pérenne et inexplicable. Le nihilisme parie sur la possibilité qu'il y ait un réel qui ne soit pas de l'être, qui soit inconnaissable et qui soit contradictoire. Parier sur le négatif de manière contradictoire ne rime à rien, car, de même que l'on ne peut être négativement, l'on ne peut accéder à la réalité négativement. La négation signale une diminution dans l'être et dans la contradiction elle force à la positivité, la contradiction étant forcée de créer de la non-contradiction, comme - X - = +. 
Dans le domaine de l'être, elle exprime la diminution, et dans le domine du réel reconnu comme l'hétérogénéité, elle correspond à la contradiction : elle ne peut en aucun cas existe indépendamment, sauf à penser que nous pouvons penser de manière contradictoire et viable. Le nihilisme explicite n'est pas tenable et n'a jamais pu trouver de viabilité, supportant toujours le rejet et l'opprobre. Mais de nombreuses traditions, comme la métaphysique, s'en sont servi pour une raison : le nihilisme offre l'occasion miraculeuse de se passer de l'effort de connaître. Il décrète que tout ce qui nécessite du changement relève de la poubelle à problèmes, dans laquelle on se débarrasse des difficultés au lieu de les résoudre. Le nihilisme permet de ne pas connaître le plus difficile, et de réduire la connaissance au savoir, soit au donné.

mardi 28 août 2012

L'infini donne lieu à de l'incompréhension :
1) L'infini mériterait plutôt d'être décrit en termes d'adaptabilité : la faculté du fini à croître, parce qu'il est entouré de malléable. 
2) Le malléable n'existerait pas indépendamment de l'être, à ses côtés : il est collé à l'être, dans un lien qui en fait le réel, ce qui fait qu'on peine à comprendre cette texture hétérogène et qu'on prend l'extensibilité du réel pour de l'infini. Il n'existe pas de malléable sans être, mais le malléable est intimement lié à la texture de l'être, de telle sorte que l'être peut constamment s'accroître en recourant à cette qualité du réel.
Qu'est-ce que l'infini? Le terme dans le langage ne recouvre pas de réalité. Il est formé du terme fini, dont nous savons qu'il est, sans jamais savoir ce qu'il est, et du préfixe négatif in. L'infini, c'est ce qui n'est pas fini. Les nihilistes ont suivi le langage, spécifiant l'infini en non-être. Ce qui n'est pas recoupe ce qui n'est pas fini? 
Qu'est-ce qu'est ce qui n'est pas? Question à poser au nihiliste avant qu'il ne vous recouvre de son érudition. L'infini existe sous la forme de malléable et l'idée d'infini est connexe de la représentation finie qui pose le réel en termes d'espace et de temps. L'infini renvoie en fait au préjugé de l'espace : sans infini, comment comprendre l'espace qu'il y aurait à côté de l'être fini? Si l'on admet que ces deux notions, étant relatives, sont postérieures à l'être, il faut en inférer que l'antériorité du malléable implique qu'il ne peut être compris en termes d'espace infini et que la complétude, qui recouperait l'infini, signifierait à la limite, bien que ce terme contienne lui-même ses inconvénients ontomorphiques, l'extensibilité - plus que l'exhaustivité.

mardi 21 août 2012

La vraie image pour décrire l'être, au-delà du morcellement qui touche le réel et l'ordonne en une multitude d'objets, ce serait l'emboîtement, non pas dans un processus d'enclenchements infini, mais avec une explication : la création d'être en enversion implique que ce qui est emboîte ce qui était. Le temps est un emboîtement cylindrique. Le processus d'emboîtement n'est pas infini, car il implique la finitude. Ce que l'on nomme infini est la mauvaise compréhension de ce qui vient compléter en disjonction l'être : le malléable est lui aussi fini, sauf que ce mot ne relaye ni ne relate la différence disjonctive et asymétrique entre le fini et le malléable, qui est extensible et dont seul le lien avec l'être permet la croissance et donne l'impression d'infini.
Le propre de la philosophie est de réconcilier la dualité. Le nihiliste réconcilie en expurgeant son modèle de la partie dont il se débarrasse et qu'il nomme non-être. L'ontologue réconcilie en décrétant que le sensible est englobé dans l'Etre. Mais il échoue à expliquer cette unité mystérieuse, en ne définissant pas l'Etre. L'enversion unit dans cette relation de disjonction et d'asymétrie : la correspondance entre l'être et le faire n'est plus homogène, mais implique qu'il n'y ait qu'un réel, qui soit unifié par le lien en enversion. Loin de créer deux réels, l'enversion implique l'unité par disjonction. C'est le modèle antagoniste qui élabore deux réels inconciliables.

mercredi 15 août 2012

Il n'existe pas de réalité supérieure, indépendant et complète qui pourrait se passer de l'être et qui correspondrait au royaume de Dieu, à l'Etre ou à ce genre de réalité étrangère et parfaite que l'homme désigne depuis les limbes du transcendantalisme et dont il est incapable de préciser la nature. On pourrait parler de complémentarité venant remplacer le mythe de la complétude : il existe quelque chose en complément de ce qui est, sur le mode hétérogène de l'enversion, qui de ce fait ne se donne pas à appréhender, mais ne se dévoile qu'au fur et à mesure que croît la compréhension de l'être. La forme de l'être renseigne sur ce que peut être la réalité en enversion du faire. Mais le faire n'est pas l'Etre, et d'une certaine manière serait plutôt inférieur à l'être, que lui étant supérieur et transcendant. Il lui est inférieur et en enversion, au sens où il complète sa contradiction par l'être. Il est intéressant que l'unité du réel intervienne dans le lien hétérogène qui s'oppose à la déformation nihiliste décelant l'hétérogénéité, mais lui conférant une portée antagoniste. L'enversion unit l'hétérogène : le domaine de contradiction du faire  ne peut que produire le domaine de l'être, ce qui fait qu'au lieu de parler de complétude et de chercher à faire du fini le toit, il conviendrait plutôt de le définir comme le complémentaire et ce qui s'adapte à la production d'un ensemble pérenne, en expansion.

dimanche 12 août 2012

Le faire est le domaine du 0.
Quand on énonce que le réel est X, quand on utilise la référence à la copule être, on se meut dans l'être, qui est une partie du réel, mais qui n'est pas le réel. C'est la résolution du domaine de contradiction - le faire. L'être renvoie à des relations où la contradiction a déjà été résolue, par la croissance, le meilleur moyen de résoudre le contradictoire. Causalité, finalisme, toutes les catégories logiques qu'Aristote met en place après Platon, seraient justes. L'échec d'Aristote, c'est que le domaine de non-contradiction est fini et qu'il ne définit jamais positivement le non-contradictoire - sans quoi il parviendrait à la croissance comme définition positive réunissant le faire et l'être dans un même élan. 
Peut-on éviter d'employer le verbe être quand on vit dans l'être? Soit l'on recourt à des synonymes, qui peuvent préciser le sens, mais qui relèvent de la même démarche; soit l'on utilise implicitement la copule, mais l'on ne peut jamais s'en passer par le recours à une alternative sémantique qui lui serait supérieure. Face à l'usage incontournable de la référence être dans le langage, on se trouve face à deux approches historiques : 
1) selon le nihilisme, la copule est limitée à un objet, pouvant entraîner une action (de ce point de vue, la métaphysique joue comme une extension du nihilisme à tout le réel, quand l'immanentisme prétend instaurer le retour puriste au désir);
2) selon le traition de l'infini. 
La copule est-elle coupée de ce qui n'est pas fini, ce qui réhabilite le dogme du non-être; ou est-elle liée à une réalité différente (au sens de ce qui diffère de l'être)? Ce serait le point de vue transcendantaliste. Sa limite consiste à ne pas réussir à définir le réel, tout en prétendant le définir à partir de la copule. La limite de la copule, c'est l'être. Et la limite de l'être est contenue dans la copule : être, c'est relever du domaine de non-contradiction.
La création, centre de la copule, indique qu'elle est liée à un domaine différent que l'être, mais que l'infini n'existe pas en tant qu'hypothèse indéfinie présentée depuis les origines par le transcendantalisme. La copule nie le nihilisme. Raison pour laquelle les nihilistes et leurs dérivés philosophes les métaphysiciens travaillent tant sur le langage, comme les rhéteurs, dont les sophistes : il s'agit de façonner l'être comme le fini, de couper la relation entre ce qui est fini et ce qui est au-delà du fini. 
Le langage selon les nihilistes est clivé en-deçà du monde de l'homme. Impossible pour le langage d'aller au-delà de son Rubicon. Etre, c'est avoir. Au-delà, être devient non-être.
Le réel désigne le reflet en enversion : la réciprocité implique que l'on puisse connaître la part hétérogène du réel qui ne ressortit pas de l'être, mais que la connaissance soit ardue, du fait de l'enversion. On peut connaître du point de vue de l'être. La connaissance demeure assujettie aux bornes de l'être, ce qui confère une limite à la critique de l'anthropomorphisme selon l'immanentisme. L'immanentisme affirme que l'on peut parvenir à la connaissance de l'être. Mais sa démarche s'arrête à l'indéfinition de l'incréé. Au lieu de suivre cette pente réductrice (le réel = l'être), la connaissance par enversion explique que l'anthropomorphisme relève de la démarche propre à l'immanentisme dans la modernité : identifier le réel comme l'être et biffer la dimension profondément hétérogène du réel en enversion. L'immanentisme avait essayé de s'adapter à l'homogénéité du transcendantalisme, qui expliquait que l'être appartient à l'Etre. Du coup, il avait proposé que l'être = l'être et que l'Etre soit l'illusion, qu'il convient de remplacer par la complétude, dans un réflexe de déni.
L'infini, c'est l'extensible.

vendredi 10 août 2012

Le faire peut se décrire comme le malléable, l'adaptable, le flexible. Si le faire devient l'extensible, c'est que cette malléabilité n'est jamais initiale. Le faire est en phase avec l'être, et le divin devient la somme chronologiquement postérieure au réel, en réalité concomitante. J'entends les critiques fuser : il faut produire une origine du monde. Cette vision réductrice est chronologicocentriste. Si on la corrige, par la question inspirée de l'ontologie moderne : pourquoi quelque chose se développe-t-il? Si l'on tente de sortir du causalisme, on se rend compte qu'on ne peut penser l'acausalisme sans l'associer au quelque chose. 
Il ne peut y avoir rien, au sens où rien est une appréciation relative à autre chose. L'erreur de Platon est d'intégrer le non-être dans l'Etre indéfini, alors que le non-être définit ce qui n'est pas compris et, quand il se trouve compris, revoie au faire. L'autre est relatif : le non-être renvoie à une réalité plus fondamentale que le dérivé de l'Etre. La caractéristique principale du réel est d'associer exclusivement l'être au quelque chose. Si on entend par divin l'idée qu'il n'y a que du quelque chose, que la possibilité qu'il y ait rien est contredite par la propriété recouvrante du réel, la question n'est pas de savoir si le divin existe, mais en quoi il consiste. 
Le quelque chose ne peut non-être ou absenter, au sens où la négation est inférieure à la positivité. La négativité pure est déjà du quelque chose et accouche de la situation de stabilité nécessaire : les contradictions en s'affrontant donnent lieu à l'être. L'être est le complément concomitant et disjonctif du faire, abusivement pris pour du non-être par les nihilistes de tous bords. On ne peut imaginer qu'il y ait pas autre chose que du quelque chose, qui serait non pas de l'être, mais du rien : le propre du réel est de produire une texture adaptable qui lie entre eux tous les éléments. Impossible de penser l'absence : le réel existe, ce qui en fait un contenu sans cadre. On estime, victime de l'influence spatio-temporelle, qu'il faudrait un cadre préexistant pour que le contenu s'y adapte. Mais cette idée se révèle victime du causalisme. 
Si l'on prétend que le contenu précède le cadre, on avance un paradoxe. Il y a un contenu sans cadre, un cadre aussi extensible que le contenu : le contenu forme le tout et englobe le cadre. Le propre du réel est de recouvrir toutes les situations, de s'y adapter et d'être infini : partout du réel, mais pas de panthéisme. Le schéma en enversion découle du transcendantalisme, mais le modifie : de l'homogénéité, on passe à l'hétérogénéité, avec le reflet en enversion. L'on peut définir ainsi le divin : le point qui découle de la résolution de la contradiction et qui finit en adaptation totale et progressive, fort du schéma en enversion. Si le réel croît pour s'adapter, il est inévitable que le réel surgisse d'un point et qu'il s'empare de l'intégralité. En ce sens, le réel soit un point en constante adaptation; Ce que l'on nomme infini n'est pas l'étendue infinie, mais le point en constante mutation.

jeudi 2 août 2012

L'idée d'indivisibilité de l'être sert à définir l'infini quand on décrète que seul compte le fini. Soit que l'être soit fini, comme c'est le cas chez Aristote; soit que le désir soit complétude, comme pour Spinoza. Ce sont les deux grandes propositions de finitude nihiliste, qui à chaque fois cherchent à biffer l'infini, en en faisant une question oiseuse. Seule compterait la finitude. Le seul moyen pour que la division ne concerne pas le réel "en un certain sens", comme se plaît à le rappeler Wittgenstein, c'est qu'existe le non-être. Ce que j'ai appelé l'insécable s'oppose ainsi à cet indivisible, que je relativise parce que Wittgenstein parle bien d'un certain sens. Le travail du nihilisme sert à subvertir l'ontologie en cherchant à montrer qu'il peut proposer un référentiel tout aussi consistant, quand bien même concurrent. L'insécable se trouve lié au contradictoire  : le faire et le malléable. Il n'est pas viable d'être indivisible. C'est l'erreur principal de ceux qui dépendent du nihilisme, comme les métaphysiciens et plus tard les immanentistes. L'insécable s'oppose au non-être indivisible en ce qu'il promeut le caractère nécessaire pour la pérennité de la divisibilité et le fait que l'insécable serait inférieur au divisible, ne serait-ce que parce qu'il débouche sur le divisible.

mercredi 1 août 2012

La réputation de réalisme et de concrétude, que l'on attribue d'ordinaire aux métaphysiciens contre les ontologues réputés idéalistes, abstraits, dans les nuages, s'explique par l'opération que réussit le nihiliste : isoler le dense à condition de l'entourer de contradictoires. C'est la conception de Héraclite : le réel ne perdure qu'à cause de l'opposition des contraires. Le métaphysicien y ajoute la possibilité de théoriser l'être fini, soit de rendre non contradictoire le fini entouré de contradictoires. Le mimétisme se trouve lié à la contradiction, de même que l'exigence de non-contradiction environnée de contradictions ramène au chaos. L'imitation se trouve rivée à la contradiction. La création consiste à sortir de la contradiction et à générer de la pérennité par la production de nouveau. Le réalisme désigne ici le physique comme l'état de réel le plus immédiat et le moins durable. Le réalisme est une appellation lucide à court terme; sur le plus long terme, ce réel-là se dissout. Il est le réel le plus aisé à appréhender pour l'homme, pas le réel le plus large ou profond. Il ne peut pas se définir : les métaphysiciens ne parviennent pas à définir le fini une fois qu'il est confronté à li'nfini. Les nominalistes au Moyen-Age peinent également à s'opposer aux réalistes, qui sont les idéalistes. Rosset n'y parvient pas non plus. Son succès témoigne de la tentative onctemporaine de privilégier le courant le plus dur de l'immanentisme, au moment où toutes ces conceptions voisines tournant autour du nihilisme s'effondre. Le réalisme, comme le courant médiéval l'indique, consiste à privilégier le possible, dont on ne peut comprendre la forme dans l'idéalisme. Le possible n'est pas homogène. Il est le malléable et le faire qui donne lieu par l'enversion à l'être.

lundi 30 juillet 2012

Le rationalisme est mal compris quand il est situé sur un plan d'immanence ou d'homogénéité (ce qui n'est pas la même chose, l'homogénéité pouvant se situer sur un plan de transcendance). Le rationalisme doit être mesuré en regard de l'enversion, qui implique la médiation en lien contraire, à partir du moment où le seul moyen pour les contradictions de se résoudre en être consiste à inventer le schéma de prolongement et de conversion en envers. L'envers n'est pas l'inverse, au sens où il ne s'agit pas de géométrie intervenant sur le même plan, mais elle permet le décalage entre deux plans, ce qui est le seul moyen pour la contradiction de sur monter son processus d'autodestruction; et qui constituerait la définition innovante de la transcendance, au sens où la transcendance hétérogène se démarque de l'homogène, ce que se garde de noter le transcendantalisme, alors que l'on vise pourtant son aspect fondamental. Le rationalisme en enversion est créateur, alors que le rationalisme homogène est figé : il se trouve bientôt tari, tandis que l'enversion garantit le renouvellement, la différence continue qu'instaure la croissance anti-entropique renouvelant le réel. La croissance en changeant les limites modifie la texture : l'être croît sans conserver sa texture, de telle sorte que le réel se poursuit en changeant. La continuité qui s'assoit sur le changement signifie : l'identité que crée la résolution de la contradiction en croissance s'appuie sur le changement. Le changement renvoie à la croissance. Le nihilisme tronquait l'explication quand il proposait que le non-être définisse le même. L'être est le fini, dont la particularité est de croître parce qu'il repose sur la contradiction et qu'il est entouré de malléable. Le rationalisme doit s'appuyer sur l'absence de limite comme la limitation imposée à l'entendement fini. L'infini signifie que la limite n'existe pas en dehors du fini et que le non-être conçu pour combler l'inexplicable découle d'un rationalisme exigu, de facture immanentiste (te qu'il ressort de l'hérésie spinoziste issue du cartésianisme).

mardi 24 juillet 2012

Le possible est dans l'enversion la médiation entre le faire et l'être, qui permet à l'être d'advenir en évitant la destruction. Si l'opération s'effectuait de manière directe et sans enversion, les contradictions ne seraient pas résolues et aboutiraient à leur impéritie. L'immanence est impossible.
Les choses ne se donnent pas dans leur immédiateté, en direct - mais en enversion, ce qui explique la possibilité du faux - que les choses puissent se présenter de manière tronquée, parcellaire, voire à l'inverse de ce qu'elles sont.

lundi 23 juillet 2012

0 + 0 = 1.
Les mathématiques ne rendent pas compte du fait que le 0 renvoie à quelque chose qui n'est pas compris dans l'ordre du 1. 
Si 0 + 1 = 1, c'est le signe que le 0 est déjà compatible avec l'ordre du 1 et qu'il n'empêche pas la production du 1. Donc : 1 appartient à 0, ce qui fait qu'il n'est pas possible d'en rester à une coupure entre 0 et 1. 
Si 0 + 0 = 0, c'est le signe que les mathématiques rendent compte de l'être, sans se soucier de savoir si l'être est le réel, ou si le réel est formé en enversion. Les mathématiques tendent à être linéaires en concevant le réel homogène. 
Selon cette mentalité, on ne parvient pas à comprendre que rien fasse quelque chose, mais le raisonnement mathématique lui-même est plus qu'incomplet au sens de Gödel. Il est lacunaire, au sens où il isole le 1 du 0 et ne se sert du 0 que par rapport au 1. Le 1 est connexe du 0, au sens où le 0 est quelque chose. Le 0 contient le 1 est est 1. Il n'est pas rien.
0 + 0 = 0 + 1.

mardi 17 juillet 2012

Le moyen de passer du 0 comme domaine du faire au 1 comme domaine de l'être (et à sa suite 2, 3, 4, ...) réside dans le fait que l'addition existe dans le domaine de l'être (1+1). Si le 0 existe dans le 1, le 1 existe dans le 0, en vertu du principe de lien. Du coup, l'on peut dire que :
0 + 1 = 1 pour le domaine de l'être
aussi bien que :
0+1=0 pour le domaine du faire.
Si l'on remarque la permanence du 0, perceptible dans l'équation : 
0 X 1 = 0,
on se rend compte que le propre du 0 est de permaner, ce qui implique la contradiction dans le rien : le 0 n'est pas rien, mais le rien, soit quelque chose, et, au contraire du 1, divisible et multipliable à l'infini, le 0 est indivisible. La divisibilité du 1, comme son infinité, indique la présence du 0, qui se décline dans l'infinité des nombres possibles, se combinant à partir du 1 et de sa suite. Dans chaque combinaison (10, 100, 1000, ...), le 0 est présent. Même les combinaisons entre les nombres fondamentaux compris entre 1 et 9 (1+1, 1x1, ...) impliquent le 0, qui permet l'association des nombres, tout comme le vide en physique permet l'agrégat des formes.
Ce n'est pas le 0 qui génère le 1. Les deux sont liés. Le 0 ne précède pas le 1, mais le 1 coexiste avec le 0, du fait que les contradictions pures du 0 accouchent du 1. La compréhension unilatérale des mathématiques, depuis notre perception ordonnée autour du 1, n'est pas valide pour le 0. Les mathématiques s'élaborent dans l'homogénéité : le 1 par rapport au 0. La reconnaissance du 0 se fait dans la perspective du 1, de l'être, pour que la suite des nombres trouve un fondement (qui se manifeste dans le 1 - 1 = 0).
Le 0 est utilisé pour rendre possible la suite complexe dans le domaine du 1. Jamais pour cerner la spécificité du 0 par rapport au 1 : si le 0 est coexistant avec le 1, il n'est pas un nombre comme les autres, qui suivent le 1. Le 0 annule les autres, dans la multiplication ou la division, qui indique que, dans l'espace physique, le vide propose un contenant niant le non-être. 0 est une réalité, un quelque chose, ce que tend à occulter la mathématique, au point que la tradition euclidienne occulte le 0.
Si les pythagoriciens le reconnaissent par viabilité, ce qui aboutira dans l'époque moderne aux travaux de Pascal, le 0 signale le caractère de disjonction et d'hétérogénéité du réel, qui trouve sa viabilité ente le 0 et le 1. C'est ainsi que naît le divin. Dans le fait que le 0 contient déjà le 1 et que le 1 ne se développe qu'avec l'adjonction du 0.
Le réel ne se développe pas de manière multiple et parallèle, avec des multivers, mais sur le modèle des poupées russes : un donné étant englobé dans un autre. Y a-t-il une fin de l'englobement, une structure dernière de la poupée russe? Ce serait de l'ontomorphisme. L'infini n'est pas l'étendue qui préexisterait à l'être, mais la faculté à s'agrandir de manière concentrique et enveloppée. La surface est la conséquence de la faculté à s'agrandir. L'infini définit cette faculté du cercle à s'agrandir, soit à sortir de la complétude. Le réel dépasse la structure circulaire de l'être, de sorte que l'infini est l'excédent malléable en sus du fini. Le propre de ce type de poupée russe sans commencement ni fin, c'est qu'elle est dénuée de dernière peau. Il en existera toujours une entourant la sienne, qui assure le tampon avec le malléable.

dimanche 15 juillet 2012

L'infini, c'est l'égalité de densité.

jeudi 5 juillet 2012

Si la quête d'éternité, d'absolu, de complétude, de perfection a toujours échoué jusque maintenant, c'est parce que le problème est mal posé (où l'on voit que Wittgenstein a posé adéquatement la question du mauvais problème tout en prenant une position qui se veut le prolongement métaphysique et qui repose sur l'erreur). L'éternité n'existe qu'en termes d'être et l'ontologie contribue à ce mythe en l'associant à l'idéalisme. Il faudrait substituer à l'éternité la pérennité, pour comprendre que le réel s'apparente à une structure non appréhendable en termes d'espace (voire de temps).
La preuve que tout donné est soumis au principe de contradictoire, c'est qu'il ne peut durer; en outre, plus son exposition reproduit les éléments les plus physiques du donné, plus il est soumis au principe de contradictoire. Le principe de contradictoire est le propre de tout donné. D'ailleurs, le faire, que le nihilisme nomme improprement le non-être, serait assez proche du donné. Gorgias ne s'y était pas trompé en définissant le réel comme le non-étant, et non comme l'Etre. 
Seul problème de cette définition révolutionnaire : si Gorgias essaie de changer l'essentialisation de l'Etre en singularisation du non-étant, il ne définit nullement son substitut de non-étant. On pourrait avancer que le nihilisme est la doctrine trompeuse qui réduit le réel à l'être et qui du coup édicte des règles juste quand elles sont circonscrites à l'être, mais fausses quand elles sont étendues à l'ensemble du réel, parce que le propre du réel est de demeurer dans la contradiction tant qu'il demeure dans la fixité.
La production d'un donné fixe et stable n'est pas le complément viable au faire - mal compris comme non-être. Le contradictoire s'applique à toute production marquée par le fixe. Tout donné qui est figé est ainsi marqué par le contradictoire. Le propre du non-contradictoire est de se situer dans le non-fixe, soit dans le mouvement physique : dans le malléable qui permet que ce qui est ne soit pas figé, mais au contraire en croissance infinie.
Un débat a existé à propos du vide : comment l'expliquer dans le contexte de l'Etre? Si l'Etre est le plein, le vide peut-il exister? Il y a ceux comme Aristote qui estiment que le vide ne peut exister à l'intérieur de l'être, mais en précisant que l'être est fini et entouré de non-être. Contrairement à ce que racontent les historiens de la philosophie actules, Aristote n'estime pas que le non-être n'existe pas, mais qu'il n'existe pas dans le vide. Il est vrai que les historiens de la philosophie sont des métaphysiciens plus que des ontologues, quand bien même ils prétendent amalgamer les deux conceptions antagonistes.
Le vide s'explique dans un système qui n'est ni ontologique, ni métaphysique : c'est la coexistence de l'être et du faire, le néanthéisme par succession de l'ontologie et opposition au nihilisme, dont la métaphysique essaye d'être la forme accommodante et le compromis. Le propre du mécanisme divin consiste à susciter le complément du contradictoire dans la croissance perpétuelle. Le non-contradictoire s'obtient par la production de donné en croissance. Mais la croissance est adaptée au malléable, qui à la fois est un noeud inextricable de contradictions et le moyen d'en sortir par la production de donné croissant.
Si le donné est à la limite la représentation la plus adéquate du faire contradictoire, c'est qu'il ne contient pas le principe de l'accroissement constant, qui se manifeste dans la présence physique du vide dans l'être. Le principe se produit par dédoublement en enversion : le domaine de contradiction secrète par son impossibilité seule le dédoublement en domaine de non-contradiction; dont on peut dire qu'il est non pas un tout plein, mais un donné dont l'infinité ne signifie pas la totalité, mais la pérennité. 
De ce point de vue, on constate le décalage entre la représentation de l'infini du point de vue de l'être et du point de vue de l'enversion : selon le premier plan, on raisonne en termes d'espace plus que de temps, en assujettissant le temps à l'espace et on conçoit l'infini comme le tout remplissant l'intégralité de l'espace. Du coup, on raisonne en termes de complétude et de totalité. Alors que l'infini désigne la faculté de pérennité dans un domaine qui n'a pas pour vocation la spatialisation et dont la dimension spatiale est relative à l'ordonnation dans l'être.

vendredi 29 juin 2012

Le principe de causalité et le temps sont des fils dénoués et déroulés qui rendent pérennes les contradictions inscrites dans le faire malléable.

jeudi 28 juin 2012

Toute force qui est dans l'être fini est créatrice. Le divin n'est pas créateur parce qu'il lie l'être et le faire. Les créatures sont créatrices, avec cette précision que la création n'est pas toute-puissance pour le divin, mais limitée pour la créature. La création se donne pour ce qu'elle est : limitée pour l'expression de la créature qui est créatrice. Seul l'homme est créatif, ce qui explique son statut particulier au sein des créatures qu'il connaît : assurer le lien vers la disjonction. En attendant de parvenir à ce point qui n'est pas inaccessible, l'homme doit s'emparer de la conquête spatiale, et se montrer capable de comprendre comment l'être fonctionne. Puis il pourra approfondir la question de la relation disjonctive entre l'être et le faire.
Le 0 n'est pas le rien, mais le domaine du contradictoire. L'ordre de l'être est tenu pour le seul domaine. Il correspond au 1. Son problème est son incomplétude : il se révèle indéfiniment divisible ou extensible. La complétude s'opère entre ce qui est contradictoire et ce qui résout la contradiction de manière incomplète. Tout ce qui est réel perdure : le contradictoire ne peut s'effacer au profit du non-contradictoire, mais tout est non-contradictoire et contradictoire (Gorgias n'a retenu que la seconde moitié de l'énoncé).
Le contradictoire est infini. Le non-contradictoire est fini. L'espace du non-contradictoire revient à définir le néant, dont le propre est de demeurer accepté en tant qu'indéfini (définition de l'irrationalisme). Le nihilisme est un sentiment atavique. Le nihilisme se rapporte à un élément concret, prégnant, peu dicible. C'est le domaine du contradictoire, qui engendre son prolongement en non-contradictoire. Le 0 n'engendre pas le 1, au sens où l'engendrement ressortir du domaine causal. 
Les deux sont en concomitance, au sens où ils ne sont pas incréés, mais donnent naissance au divin. Le divin résulte de l'impossibilité qu'il y ait rien ou que le quelque chose ne soit pas. On se demande si le quelque chose peut ne pas occuper tout l'espace, mais c'est une interrogation qui est assujettie à un entendement fini. Le point rendrait mieux compte de ce qu'est le réel en tant qu'association disjonctive entre ce qui est et ce qui fait, en précisant que le point n'est pas un élément fixe environné de néant, comme le Dasein de Heidegger, mais un point extensible et malléable.
Le 1 n'est pas le terme du réel. Le terme de l'être tient à la compréhension du 0, non en tant que rien (le nihilisme indique qu'il mésinterprète le néant), mais en tant que qu'impossible (le contradictoire) contenant sa résolution concomitante. Le 0 ne peut perdurer sans le 1 et ne précède pas le 1, pas davantage que le divin ne crée le 0 et le 1. La création tient à la faculté d'assurer le lien constant entre le 0 et le 1, en aucun cas à la faculté de remonter miraculeusement les pendules de l'univers. Il est illusoire de se poser la question de l'origine, car le propre du réel n'est pas de se produire de manière causale, mais de ne pas se trouver en concurrence avec un autre élément : le réel est l'exclusif sans double.
Il n'est possible que coexiste avec le réel un autre élément complémentaire ou compatible, sans quoi le propre du réel serait d'assurer le lien et la connexion avec cette partie. Raison pour laquelle l'antagonisme être/non-être n'est pas possible, car l'antagonisme est changé en complément disjonctif et croissant. L'antagonisme se produit dans le domaine limité et restreint, qui implique sa résolution par le complément disjonctif. Le divin est le créé qui assure le lien entre ses deux parties disjonctive set qui réunit ses deux parties disjonctives.
Il n'y a pas d'antériorité; mais la présentation du divin comme Création est attachée au transcendantalisme. S'il est aberrant d'en revenir à une première cause finie qu'Aristote dénomme Premier Moteur, l'impuissance généralement observée par le divin, dont la difficulté pour l'homme à le connaître en termes d'homogénéité et de prolongement, s'explique en fait parce que le divin n'est pas ce Créateur supérieur, parfois tellement exagéré qu'on le répute incompréhensible, mais par le fait que sa création s'apparente à un acte non pas impuissant, mais dont il n'a pas les rênes absolues.
Le divin est plus le lien entre deux grandes textures hétérogènes, dont il assure le lien, que le maître de ses créatures. La liberté, loin d'être un supplément inexplicable et inutile, s'explique par le fait que les créatures ne sont pas soumises à un Créateur, mais qu'elles font partie de ce qui est une création dont le divin fait partie, non pas d'un créature qui existerait avant l'acte de création, et qui aurait une supériorité sur sa création, mais un créateur qui surgit en même temps que la création et qui dépend autant de ses créatures que ces dernières ne dépendent de lui.
Le divin naît de l'union entre le 0 et le 1. C'est lui qui assure sa continuité sans avoir de prérogatives. Les créatures dont nous sommes en tant qu'individus concourent à la création tandis que e divin en serait le produit et n'aurait de pouvoir nécessaire que dans la nécessité de quelque chose. Le divin n'est pas le miracle de 1+1 = 3, mais plutôt la création résulte de l'union entre le 0 et le 1, du constat selon lequel le O ne peut demeurer dans son domaine de contradiction, ainsi que Frege l'avait remarqué, et sort de son domaine intenable afin de susciter en complémentarité le domaine de l'être qui le rend viable et pérenne.
Le 1 est pris à tort par les ontologues comme le terme du réel (l'Etre). Le passage du 0 au 1 s'explique parce que le 0 n'est pas l'absence de quelque chose, la négativité en tant que ce qui est une limite idéale, mais une puissance de malléabilité infinie qui n'est possible que parce que le contradictoire est une source inépuisable de production. Le 0 n'est pas un domaine d'infiniment petit cohérent, mais un domaine de densité exceptionnelle qui est marqué par la contradiction. Le 0 est contradictions en ce que les force sont centripètes et trouvent un complément centrifuge dans l'être. On note la croissance de l'être, qui contredit la physique entropique, parce que la physique, en s'attachant à un domaine, nie la dynamique de l'être, qui illustre la force centrifuge. 
Le propre de la contradiction est de susciter un mouvement interne, qui suscite l'explosion vers l'ordre. La croissance est connexe de l'entropie propre au domaine 0. La non-contradiction est connexe de la contradiction. Le divin est le surgissement de ce mouvement de perpétuation entre le 0 et le 1, le passage entre le 0 et le 1. On peur le baptiser va-et-vient, mais avec deux spécificités : 
1) l'enversion définit le va-et-vient comme la disjonction entre le 1, qui pourrait se formuler en paliers, et le 0, qui mal compris par le nihilisme est dénommé non-être et qui pourrait se traduire en termes de point; 
2) la croissance comme produit de la relation disjonctive 1 et 0 rappelle que le rapport entre l'être et le faire n'est pas définie par la stabilité, car celle-ci en tant que force continue s'expliquerait par l'antagonisme entre les contraires (selon Héraclite); chaque palier se trouve condamné à se déliter et à retourner à l'état de destruction (chaque forme est promise à la mort). Cette caractéristique engendre la croissance, où chaque palier quand il se détruit suscite la création d'un niveau supérieur, suscité par la conjonction entre le faire contradictoire et explosif et le donné sans cesse situé à un niveau supérieur au faire et engendrant la croissance générale.