vendredi 22 avril 2016

Quand on analyse la relation entre la liberté et la nécessité, on a souvent tendance à les opposer comme si l'on pouvait vivre soit librement, soit nécessairement. Mais la liberté survient sur la nécessité. Elle part de la nécessité, dont l'unicité est le signe de l'appauvrissement, et elle se montre plastique et potentiellement multiple, ce qui est la vraie définition de l'infini (notion mal comprise, d'où son expression négative). Entre parenthèses, c'est la preuve que l'un n'est pas la quintessence de la pensée, mais sa fondation et son point de départ. La pensée est fondationnaliste, au sens où elle confond le fondement et son développement (dans le même mouvement de pensée illusoire, elle estime que le réel a une fin, puisqu'il a un commencement, dans un anthropomorphisme qui lui fait confondre ce qui est fini et ce qui est infini et qu'elle ne peut définir).

mercredi 13 avril 2016

L'être qui disparaît au sein de l'être ne disparaît pas tout à fait : il reste à l'état de ce qu'il a été en tant que le réel se poursuit. Il sert donc de maillon dans la chaîne continuelle qui permet au réel de perdurer. Mais il n'accède pas à un état définitivement parfait et bienheureux, comme on l'entend trop souvent avec l'éternité. Son état serait parfaitement terrifiant et impraticable s'il ne se trouvait pas connecté à la chaîne qui poursuit le réel. Le mécanisme de l'enversion n'est pas créateur au sens où la création est avant tout un acte fondateur, bien plus que continuateur. L'enversion est constamment dans le renouvellement. En ce sens, elle est innovatrice.

mardi 12 avril 2016

Que reste-t-il de chaque être après sa mort? Un instant. Il ne reste donc pas en tant que sa forme changeante nous apparaît, mais sous une réalité homogène qui ne peut perdurer par elle-même. Cette remarque signifie que la réalité telle qu'elle nous apparaît est illusoire, ce qui ne condamne pas le sens commun, car nous pouvons accéder à cette vérité depuis le sens commun.
Le futur signifie la réunion dans la temporalité de tous les temps. Mais il n'y a pas de fin, juste le fait que les temps se confondent tout en se poursuivant. S'ils ne se poursuivaient pas, c'en serait fini du réel.
Pour comprendre comment expliquer l'inexplicable, il convient de chercher un moyen de se passer de ce qui pose problème : la question du début et de la fin. C'est dans une mentalité de l'être que l'on ne peut faire l'économie de cette question, ni l'expliquer. Mais si l'on en sort, cette question s'avère être une question relative à la structure de l'être, mais pas une question absolument réelle ne ce sens. Car si l'on s'avise que le malléable complète l'être fini, alors la structure flottante du malléable supprime le début et l'être en montrant qu'il n'a de sens que par rapport à l'être, précisément dans une structure finie.