lundi 23 septembre 2013

Il est temps que la philosophie s’empare du religieux et délaisse l’artistique. L’art est l'application du religieux dans des formes d'expression, et quand le religieux s’effondre, comme c’est le cas du monothéisme, l’art s’effondre d’une manière arrogante : au lieu de disparaître, il prétend s’affranchir et devenir indépendant, supérieur. Mais la philosophie est appelée à rendre obsolètes les formes artistiques. A partir du moment où le religieux de type transcendantaliste disparaît au profit du néanthéisme, les formes dérivées vont peu devenir secondaires. Celles qui expriment un rapport au réel qui n’est pas transcendant vont subir de profondes modifications. Je pense à la musique.
Le chaos ne signifie pas que l’on puisse parvenir au néant au sens où il existerait l’état néant dans un certain espace et un certain temps, ou même en dehors, bien que le fait ne soit ni imaginable, ni pensable d’une autre manière. La contradiction recèle en son sein la possibilité de l’être au point qu’il n’est pas de contradiction sans être - finalement que seul l’être contient la contradiction. Qu’appelle-t-on le chaos si ce terme et ses synonymes expriment la mauvaise formulation du problème crucial qui nous empêche de comprendre la structure du réel (pour le moment, car il se peut que plus tard ce soit une formulation supérieure qui prenne le pas sur celle actuelle, qui n’est pas encore reconnue à son juste titre)? Possible et chaos relèvent du même domaine. Dans la contradiction existe déjà le possible, au sens où le positif ne s’obtient pas à partir du négatif, mais constitue une positivité, non pas existante, mais potentielle. Qu’est-ce que le possible? Le possible est ce qui suscite l‘être. Le possible ne peut exister, mais il n’est pas différent du contradictoire. Le problème du possible, c’est qu’il est perçu du point de vue de l’existence, comme moindre existant, proche de l’illusoire; alors qu’il constitue ce qui façonne l’être et qui indique la nature du chaos : non pas ce qui s’oppose à l’être, mais ce qui le fonde. Tout ça parce que l’être n’est pas l’antagonisme du non-être, mais parce qu’il en est la continuation. La négativité est une dégradation de la positivité, pas son contraire. Tout ce qui se présente comme positif part du principe de son extensibilité/malléabilité, tandis que le négatif conçoit le reél en terme de découpage d'une extension (de l’extensibilité). L’extension signifie plutôt que le réel est extensible, et que l’opposition n’y est pas possible. Le réel n’a pas d’opposition à surmonter, même comme étape au sens où Hegel entendait.

vendredi 20 septembre 2013

L'erreur exprime la forme du mécanisme d'enversion. Elle empêche de lier de manière homogène les parties du réel.
L'erreur existe bien en ce qu'elle constitue la figure de l'enversion. Elle est erreur par rapport à l’être. Elle possède son utilité par rapport à l'enversion en ce qu'elle est l'étape qui, suivant la contradiction, mène à l'être.
Le principe de non-contradiction est une condition nécessaire, mas non suffisante de l'être, en ce que le réel est à la fin extensible, ce que ledit principe ne rend pas suffisamment.
La philosophie en est arrivée au moment où son histoire va lui donner le premier rôle : le religieux. Jusqu’alors, elle tenait un personnage trop abscons, abstrait, insaisissable. Elle se trouvait reléguée au rang de démonstration, elle avait pour expression dominante la métaphysique. Si elle lorgnait vers le religieux, c’était avec deux conceptions divergentes : l’ontologie la voulait comme religion élitiste et complémentaire du monothéisme de l’Etre; la métaphysique comme religion antireligieuse (au sens de centrée sur le monde de l’homme) de la raison. Dans les deux cas, le langage philosophique était difficile d’accès, comme si la réalité était difficile d’accès. Mais la réalité était seulement difficile d’accès pour l’optique philosophique, du fait de son dévoiement méthodologique. Pourquoi la démarche religieuse est-elle simple quand celle philosophique deveniat complexe, voire compliquée? Pourquoi cette difficulté à trouver le sens, qui va en croissant avec le temps (Kant, Hegel, Heidegger, Wittgenstein...)? Non parce que la technique philosophique serait difficile mais juste, ce qui impliquerait que le réel soit façonné selon le mode tortueux, mais parce que cette technique réclame une faculté mal conçue : la raison - et s’applique à quelque chose de faux : le fini. La philosophie recèle dans sa démarche une spécificité qui a été mal comprise au moment de sa venue, quand le monothéisme ébroue le polythéisme déclinant. Les philosophes ont cru que la philosophie signait la forme cultivée du monothéisme (et pas que le platonisme) ou qu’elle permettait une alternative au religieux commun par la production élitiste de rationalisme. Dans le premier cas, la philosophie serait une expression monothéiste; dans le second, elle serait l’expression du nihilisme. Mais la philosophie survient comme l’expression du religieux qui est au-delà du transcendantalisme.