mercredi 28 mars 2012

L'idée d'être ne reconnaît que la partie homogène du réel - la reconnaissance de l'Etre pose que l'ensemble de l'être soit homogène, soit que le seul réel reconnu soit la partie homogène.

samedi 10 mars 2012

La liberté est prouvée par les conséquences de la nécessité : si l'univers est donné à l'avance et qu'il se trouve planifié, soit par une cause supérieure et agissante, le divin; soit par le hasard (qui pose plus de problèmes qu'il n'en résout), alors l'univers serait planifié à l'avance et serait total : cette totalisation n'est pas concevable, alors que la conception de la nécessité l'est. Donc la contradiction logique indique que la nécessité n'est pas conforme à la structure du réel, mais implique que ce soit une conception dégénérée et inférieure à la liberté qui s'exprime. La contradiction autour de la totalisation le démontre. Le total mène au totalitarisme.

lundi 5 mars 2012

L'interprétatif est supérieur au factuel. L'interprétatif indique que le donné est en constant changement et qu'il n'est pas subordonné aux faits. Le positivisme n'a rien découvert, mais a repris des positions antiques dégradées. Le factuel de la méthode journalistique semblerait proposer le réel le plus dense, le plus sûr. Il n'en est rien. Le plus pur est aussi le moins sûr. Du fait de la structure hétérogène du réel, le seul moyen pour la connaissance d'atteindre à l'infini est d'interpréter. Sinon elle en reste à la seule possibilité de savoir à l'intérieur de son donné et elle se condamne à l'erreur. Cas d'un Aristote, qui devenu irréfutable, sombre dans la référence scolastique. La connaissance permet à l'homme de sortir de son monde et de découvrir un modèle de réalité qui englobe son modèle de mode mais dont le fonctionnement lui est supérieur et différent. Elle n'en comprend qu'une partie et progresse dans cette compréhension de manière laborieuse et incertaine. Voilà qui explique le succès du scepticisme et le caractère si pénible de l'entreprise de connaissance quand elle largue les amarres du savoir aussi impressionnant que paresseux dans le fond. 

dimanche 4 mars 2012

L'infini exprime la réunion du contradictoire et de l'ordre - du faire et de l'être. Il convient de réfuter l'attente du complément tel que le satisfait l'ontologie avec son Etre (et le monothéisme avec Dieu). Résultat : le prolongement accouche de l'indéfinition. L'impossibilité à définir l'Etre signale que l'approche est biaisée, soit que la complétude est un leurre. Mais l'incomplétude n'est pas le résultat auquel parvient le nihilisme qui en considérant de manière lucide que la complétude n'existe pas propose l'antagonisme : le non-être renvoie à ce qui est incompris. Si la complétude n'existe pas, la compréhension est possible. Mais elle ne s'opère pas à partir du prolongement, mais à partir de l'enversion, soit de la distorsion. Le faire n'est pas le complément de l'être fini qui se déroulerait sur le même mode. Le modèle du complément n'est envisageable qu'avec la distorsion, soit l'idée selon laquelle la complétude perçue depuis le mode de l'être n'est pas le résultat auquel le réel est assujetti, mais le produit du fini en expansion avec l'insécable un et infime, générateur de l'être pour résoudre sa contradiction intrinsèque. La complétude en distorsion implique que le monde de l'homme n'obéisse pas à la structure universelle du réel, mais que le réel soit formé de multiples niveaux qui s'emboîtent sur le modèle des poupées russes. Le niveau supérieur comprend l'inférieur, avec la précision que l'englobement n'est pas homogène, le réel n'est pas homogène, mais que l'hétérogénéité recoupe la disjonction. La contraction complète l'expansion : ce modèle n'est pas compréhensible pour l'entendement humain se mouvant dans le fini, mais contredit l'hypothèse de Platon selon laquelle le réel est un corps comprenant plusieurs univers, dans lequel l'homme vivrait au dernier niveau. Si tel était le cas, la disjonction n'existerait pas et l'homogénéité garantirait la compréhension du modèle de complétude.
Le nihilisme considère qu'on peut sortir du cadre de l'expérience du donné : quand la connaissance ajoute au savoir constitué l'idée qu'on peut connaître au-delà de l'être fini, qu'on peut définir en partie et provisoirement l'infini. Dans l'apport néanthéiste, l'infini est le non-être défini comme le lien de l'hétérogénéité malléable - le faire. L'ajout du néanthéisme par rapport au transcendantalisme ne porte pas sur la possibilité de connaissance, mais sur l'hétérogénéité du réel. La disjonction prend un sens différent : car si l'Etre n'existe plus en prolongement de l'être, le faire qui prend la place de l'Etre existe comme la source de l'expansion ordonnée, l'insécable qui opère dans une dimension non assujetti à l'espace et au temps (qui en termes d'être lui serait antérieur).
Quel est le principe unitaire qui permet au réel de s'agrandir avec pour effet le changement (l'accroissement) du même principe? Qu'est-ce qui rend le faire possible? Le principe actif à l'oeuvre dans le réel relève du décalage (ou dédoublement). Le faire n'est pas ce qui complète l'être au point de former un tout (l'idée de tout n'est pas adéquate car la représentation de la complétude laisse toujours place à la béance). Le faire représente plus l'unité insécable et incomplète qui a besoin d'expansion pour perdurer. L'être exprime la viabilité du faire. Le principe unitaire est la résolution par l'expansion. Quant au quelque chose que représente le malléable, il convient de comprendre que ce qui est créé ajoute quelque chose à ce qui était contenu dans le faire comme unité infime en termes d'espace : en dehors de l'être, il n'est que le faire, ce qui implique que le faire d'une certaine manière est le tout qui complète l'incomplétude croissante de l'être et qu'il existe une distorsion entre le faire et l'être : l'être en expansion, le faire en contraction. L'expansion permet de résoudre la contradiction de la contraction. La distorsion permet de comprendre que le complément de l'être est le faire; mais que ce qui complète le fini n'est pas le complément qui en termes finis est infini. C'est le faire, ce qui implique que l'infini est en distorsion avec le fini et que de ce fait ce qu'on nomme le total ou le complet n'existe pas car il se trouverait en prolongement de la représentation finie et que la représentation par distorsion rend caduque le mythe du complément infini qui viendrait compléter le donné fini et incomplet. Il n'existe pas de résidu malléable et chaotique que l'être pourrait former et ordonner. Il existe un être en expansion qui se forme à partir d'un faire en contraction : la contraction accouche de l'expansion. La présence nécessaire de l'informel malléable n'est valable que dans une conception d'être en expansion où il faut que quelque chose corresponde à de l'espace et du temps. Mais le faire renvoie à l'état précédant le temps et l'espace, soit le temps de l'expansion. Sans temps et sans espace, la question du complément et de la complétude (totalité) ne se pose pas. Le réel est formé selon l'unité, mais selon sa disjonction : le modèle supérieur n'est pas accessible totalement à la compréhension du niveau inférieur. Cela ne signifie pas que l'homme ne puisse comprendre le modèle divin au sens où il y aurait un antagonisme incompréhensible, mais que ce qu'il comprendra sera toujours une partie du divin et comme telle une déformation/réduction. En attendant, le total existe moins que jamais et ce qui existe dans notre représentation déformée et assujettie aux normes sensibles laisse paraître un modèle incomplet, qui libérerait l'espace du non-être. Le non-être est plus que jamais incompréhension de la structure du réel. On comprend l'émergence du nihilisme, pour qui si le réel est le sensible la représentation adéquate, alors le non-être existe du point de vue du fini (point de vue d'un Aristote dans l'Antiquité, d'un Nietzsche récemment; quant à Kant, qu'est-il lui qui réduit le réel aux bornes étriquées de la représentation subjective?).