dimanche 11 décembre 2016

Dieu n'est pas ce qui existe déjà, mais ce qui devrait être représenté comme ce qui est à venir, et qui n'existe donc pas. Le propre du réel n'est pas d'avoir été ou d'être en ce moment (ici et maintenant), ce qui n'est qu'une présence soumise à la négativité ou promise à l'être bientôt. Le plus intrigant est que ce qui est se situe devant, au sens où il n'est pas déjà, mais où il s'avance en promesse indubitable, quoique incertaine. Au sens propre, l'être est un terme impropre, puisque seul l'être au futur existe, un sera aussi nécessaire qu'imprévisible (sa liberté réside dans ce deuxième attribut).
Mais l'être qui est devant n'est pas déjà écrit au futur, ce qui n'a guère plus de sens que la croyance selon laquelle l'être est déjà écrit au passé. Cela signifie tout simplement qu'il n'existe pas d'origine, mais qu'il convient plutôt de supprimer la quête des origines, comme un mythe introuvable - raison pour laquelle on l'a tant cherché et on ne l'a jamais trouvé.
L'être n'existe qu'à l'état de succédané instantané et ne vaut donc que si on le conçoit au futur. Si on le conçoit au passé on recrée une situation qui est artificiellement concevable, mais qui a l'inconvénient majeur de l'isoler, au sens chimique, de la manière complexe dont il se déploie et se manifeste : car l'être ne se manifeste que de manière simultanée et concomitante (cet terme convenant peut-être mieux), selon un processus dans lequel il n'est pas d'être sans l'adjonction de la faculté différente de malléabilité.

mardi 22 novembre 2016

Qu'est-ce que les premiers temps? Si c'est le début, c'est de l'être, marqué par le temps. Qu'est-ce que le temps? C'est précisément ce qui définit l'être. Donc le début des temps n'existe pas, puisqu'il y a temps dès qu'il y a être. Par contre, l'avènement de l'être ne vient pas d'autre chose qui lui préexiste et lui est donc supérieur - le raisonnement de Descartes est aussi celui de toute la mentalité du transcendantalisme, selon laquelle l’Être vient compléter l'être (le parfait l'imparfait), car dans le règne de l'homogénéité, il ne peut y avoir d'autre option. Il s'explique par la concomitance ou simultanéité de l'être/malléabilité, selon laquelle il ne peut y avoir de malléabilité sans être, ni vice versa. Du coup, l'être survient sur la malléabilité, ce qui fait qu'il n'y a plus besoin de début, d'origine, puisqu'il est remplacé par le caractère flottant et toujours en ajustement. Cela explique que l'être n'ait pas besoin de début, puisque le début inhérent au temps est remplacé par l'indétermination.
Reste à préciser que cette explication ressortit de l'approximation autant que de la reconstitution. Car si l'on se situe dans la simultanéité, ce que l'on décortique tient en réalité dans le même moment, ce qui rend encore plus explicable l'absence de début et de fin. La malléabilité permet vraiment d'expliquer que l'infini n'ait pas de fin, comme de sortir de la régression à l'infini, sur la rengaine : l’œuf ou la poule? Mais nous ne pouvons pas expliquer la malléabilité sans l’être, soit dissocier les deux compléments l'un de l'autre, d'autant qu'en régime de malléabilité, il ne peut y avoir de complément qui fonctionne que s'il n'est pas prolongement de type homogène, mais différence de type hétérogène. Dès lors, on tient une explication qui change par rapport à l'hypothèse transcendantaliste, qui n'a jamais été une certitude, quoi qu'elle prétende, mais qui empêche de comprendre le positif au-delà du fini.

dimanche 30 octobre 2016

Qu'est-ce que Dieu? C'est celui qui s'il existe donne du sens. Mais il n'est pas nécessaire qu'il y ait un Dieu pour qu'il y ait quelque chose. Ainsi, Dieu n'est pas nécessaire, mais la nécessité serait qu'il y ait un ordre matériel dont le principe de perpétuation serait inhérent si l'on veut. C'est étrange, mais ce serait possible. Dès lors, Dieu viendrait se surajouter au nécessaire et ne serait pas le nécessaire, mais l'améliorateur. Il serait celui qui pourrait ne pas être et dont le but serait d'être plus que le minimum nécessaire.
Il n'est pas besoin de chercher à définir un début à l'être, dans une forme de régression à l'infini, car la conception d'un début et d'une fin ressortit typiquement du raisonnement interne au fini, donc à l'être. Il convient en conséquence que l'être ne soit pas causé par une cause, mais par une substance complémentaire qui fonctionne comme quelque chose qui se contracte et s'étend sans début ni fin. Autrement dit, il importe qu'il n'y ait ni début ni fin au réel, mais qu'il faille changer de conception pour mieux l'appréhender.
Qu'est-ce que l'idée de châtiment après la mort? Si l'être existe de manière concomitante avec la malléabilité, alors l'être qui est libre de mal faire se détruit en tant que forme, c'est-à-dire qu'il perdure à l'état de forme détruite et qu'il empêche une telle forme de s'insérer dans le processus d'unification ultérieur. La punition est donc terrible. 
Elle n'émane pas d'une instance qui serait toute-puissante et qui n'aurait pas besoin de ses créatures, mais d'un processus qui s'est constituée autour de la nécessité de perdurer et de la liberté d'en donner la forme la plus adéquate. De la même manière qu'il existe de nombreuses lois qui régissent de manière constatable le réel, il est normal que des lois régissent la malléabilité. 
 
Si l'on conçoit la malléabilité comme le complément à l'être fini, alors il y a concomitance des deux ordres, celui que l'on prend pour l'éternité et celui que l'on nomme être. Pendant que nous vivons, nous connaissons en regard ou en miroir une forme articulée, qui n'est pas de l'indéfini, mais de la construction. Chaque forme part d'une situation morcelée et s'unifie, ce qui fait que Dieu est ce qui s'unifie, le processus d'unification, il n'est pas ce qui est parfait et qui crée en plus. L'éternité n'est pas après l'être, mais pendant. Chaque forme d'être existe parce qu'elle est imbriquée à de la malléabilité. Autrement dit, elle prépare le futur, qui signifie l'unification des formes actualisées en être, et elle reste ce qu'elle a été et qu'elle ne cessera pas d'être. 
Dieu est en construction, en élaboration, dans un grand jeu dans lequel chaque forme qui est constitue la fine pointe de ce qu'il est et dont la liberté est le garant de l'existence de Dieu. Sans liberté, le réel ne pourrait se déployer de manière pérenne, puisque il n'est pas constitué de manière parfaite à l'avance et existe en plus de manière inexplicable (en quoi l’Être aurait-il besoin de l'être?). Le rôle de chaque forme est donc décisif.

mardi 18 octobre 2016

La liberté est ce qui suit la nécessité. Qu'est-ce que la nécessité? Elle exprime l'idée selon laquelle il ne peut y avoir de non-être. Autrement dit, le réel est fait de telle texture qu'il est incompressible. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Parce qu'il n'est pas possible que la structure du réel disparaisse. Si on la recompose, elle est constituée de malléable. Or le malléable peut aller du minimum au maximum, se tendre ou se distendre, mais il ne peut se réduire à néant, car le minimum reste quelque chose qui au lieu de poursuivre dans la décroissance vers le rien rebondit vers du plus, comme un ressort. Il faudrait estimer que si un tel état advenait, ce qui ressortit de la reconstitution, il faudrait parler de contradiction. La contradiction s'avère indestructible, car incompressible.
La liberté est ce qui suit la nécessité. Qu'est-ce que la nécessité? Elle exprime l'idée selon laquelle il ne peut y avoir de non-être. Autrement dit, le réel est fait de telle texture qu'il est incompressible. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Parce qu'il n'est pas possible que la structure du réel disparaisse. Si on la recompose, elle est constituée de malléable. Or le malléable peut aller du minimum au maximum, se tendre ou se distendre, mais il ne peut se réduire à néant, car le minimum reste quelque chose qui au lieu de poursuivre dans la décroissance vers le rien rebondit vers du plus, comme un ressort. Il faudrait estimer que si un tel état advenait, ce qui ressortit de la reconstitution, il faudrait parler de contradiction. La contradiction s'avère indestructible, car incompressible.

jeudi 28 juillet 2016

Dieu est le dédoubleur.

mardi 31 mai 2016

Le problème de l'origine vient du fait que nous en restons à une conception unilatéralement ontologique. Mais il convient de relier cette insuffisance au nihilisme. Autrement dit, l'ontologie implique le nihilisme. Il n'est pas possible de concevoir le problème de l'origine dans le cadre de l'ontologie sans reconnaissance, même souvent déniée, du nihilisme. Car ce qui est ne peut être fondé sans que le non-être soit reconnu. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut trouver une explication à l'ineptie de l'origine et sortir de l'alternative du nihilisme, étant entendu que le terme ne veut rien dire d'autre que reconnaître la faiblesse de l'être unilatéral. Donc il faut admettre que l'être ne peut être le seul élément qui constitue le réel et qu'il faut qu'une substance complémentaire recouvre l'être et rende caduque l'interrogation au sujet de l'être. Il n'y a pas d'origine de l'être, mais une propriété recouvrante qui empêche le problème de l'être de survenir.

vendredi 22 avril 2016

Quand on analyse la relation entre la liberté et la nécessité, on a souvent tendance à les opposer comme si l'on pouvait vivre soit librement, soit nécessairement. Mais la liberté survient sur la nécessité. Elle part de la nécessité, dont l'unicité est le signe de l'appauvrissement, et elle se montre plastique et potentiellement multiple, ce qui est la vraie définition de l'infini (notion mal comprise, d'où son expression négative). Entre parenthèses, c'est la preuve que l'un n'est pas la quintessence de la pensée, mais sa fondation et son point de départ. La pensée est fondationnaliste, au sens où elle confond le fondement et son développement (dans le même mouvement de pensée illusoire, elle estime que le réel a une fin, puisqu'il a un commencement, dans un anthropomorphisme qui lui fait confondre ce qui est fini et ce qui est infini et qu'elle ne peut définir).

mercredi 13 avril 2016

L'être qui disparaît au sein de l'être ne disparaît pas tout à fait : il reste à l'état de ce qu'il a été en tant que le réel se poursuit. Il sert donc de maillon dans la chaîne continuelle qui permet au réel de perdurer. Mais il n'accède pas à un état définitivement parfait et bienheureux, comme on l'entend trop souvent avec l'éternité. Son état serait parfaitement terrifiant et impraticable s'il ne se trouvait pas connecté à la chaîne qui poursuit le réel. Le mécanisme de l'enversion n'est pas créateur au sens où la création est avant tout un acte fondateur, bien plus que continuateur. L'enversion est constamment dans le renouvellement. En ce sens, elle est innovatrice.

mardi 12 avril 2016

Que reste-t-il de chaque être après sa mort? Un instant. Il ne reste donc pas en tant que sa forme changeante nous apparaît, mais sous une réalité homogène qui ne peut perdurer par elle-même. Cette remarque signifie que la réalité telle qu'elle nous apparaît est illusoire, ce qui ne condamne pas le sens commun, car nous pouvons accéder à cette vérité depuis le sens commun.
Le futur signifie la réunion dans la temporalité de tous les temps. Mais il n'y a pas de fin, juste le fait que les temps se confondent tout en se poursuivant. S'ils ne se poursuivaient pas, c'en serait fini du réel.
Pour comprendre comment expliquer l'inexplicable, il convient de chercher un moyen de se passer de ce qui pose problème : la question du début et de la fin. C'est dans une mentalité de l'être que l'on ne peut faire l'économie de cette question, ni l'expliquer. Mais si l'on en sort, cette question s'avère être une question relative à la structure de l'être, mais pas une question absolument réelle ne ce sens. Car si l'on s'avise que le malléable complète l'être fini, alors la structure flottante du malléable supprime le début et l'être en montrant qu'il n'a de sens que par rapport à l'être, précisément dans une structure finie.

jeudi 24 mars 2016

Poser la question des origines, ce n'est pas cerner un problème valable, car les origines ne valent que dans un cadre fini (l'origine d'un homme, l'origine d'une planète, l'origine de l'univers...). D'une manière générale, poser la question des origines est pertinente dans le cadre de l'être, qui seul est fini. Mais dans le cadre du réel qui excède l'être, cette approche n'a pas de sens, de même que la temporalité ou l'espace... D'une manière générale, la causalité s'égare quand elle sort de l'être. 
L'invoquer dans ces conditions, c'est se montrer hors sujet (ce qui explique que Hume ne parvienne à montrer que les relations entre les choses reposent sur la causalité). De telle sorte que le seul moyen de prendre en compte la question de l'origine est de considérer ce qui peut expliquer qu'on s'en passe dès qu'on sort de l'être. La seule possibilité est qu'on sorte précisément des caractéristiques liées à l'être. Ce qui a causé tant de dommage à la compréhension fut l'amalgame entre l'être et l’Être. 
Du fait que l'être existe de manière insuffisante, on en tire l'idée qu'il est complété par son hypostase identique (que l'hypostase soit identique pose problème...). Cette erreur pousse à chercher l'Origine comme on cherche l'origine et incite à estimer que comprendre le réel, c'est comprendre le mystère des origines. Et on tombe sur un paradoxe logique, la poule et l’œuf, sans réussir à débrouiller l'idée selon laquelle il faut que l'origine des origines soit surnaturelle pour déjouer la régression à l'infini (limite du fondationnalisme).
Alors que le différentialisme est l'approche qui permet de mettre un terme à ce faux problème et d'expliquer pourquoi l'être peut être fini sans avoir pour autant besoin qu'on lui cherche une origine et un statut.

lundi 21 mars 2016

S'il fallait, au nom d'un certain anthropomorphisme, édicter un début aux choses, on dirait : au début était le malléable.

dimanche 20 mars 2016

Ce que nous voyons en termes de principes premiers nous empêche de voir qu'il s'agit en fait de potentialité (et de différence).

lundi 7 mars 2016

Quand on constate comment se forme un être, comment il naît en particulier, on se rend compte que l'être ne naît pas de rien, mais d'autres êtres, qui portent en eux les formes embryonnaires pour former des êtres qui vont se développer ensuite. Du coup, l'être ne se crée jamais à partir de rien, mais à partir d'autres êtres, dans un processus de transmission incomplète dont le caractère intrigant vient du fait que l'on comprend mal comment un être fini peut transmettre de l'être fini. Ce n'est possible que si une "manifestation" ou "expression" assure cette continuité au sein de l'être. C'est le malléable ou la malléabilité si l'on s'avise que le malléable s'exprime sous forme de faculté et de potentialité. Mais on remarque qu'il n'y a pas d'avant l'être, un stade par exemple ou il y aurait une alternative à l'être, une antériorité qui expliquerait l'être. Cette approche est intrinsèque au déploiement de l'être. Mais si l'on s'avise que l'être n'est pas la seule texture mais qu'il n'y a pas d'avant l'être, cela signifie que cette dualité est une reconstitution qui engendre la conaturalité ou coextensivité au fondement de toute chose, et l’impossibilité de remonter à une origine fantasmatique, qui n'a pas de sens. Ce qui se passe, c'est que la temporalité et la spatialité sont postérieures à l'installation dans l'être, donc la notion d'avant, tout comme celle d'origine, sont des illusions. Il n'est pas possible de remonter au-delà de cette symbiose dont l'extensivité détruit la possibilité de ces caractéristiques inhérentes à l'être. De ce fait, chaque être que l'on isole porte en son sein, d'une manière spécifique, l'histoire de l'être et du malléable, et l'explication à l'inexistence de l'origine, puisqu'il y aura toujours de l'être créé en antériorité par le mécanisme du malléable qui suscite de l'être à chaque fois que la logique entend discerner un début ou une fin. L'infini en ce sens est soit la compréhension du malléable comme potentialité de malléabilité - soit l'indéfini dans le cadre de l'être, ce que Descartes avait bien compris.

lundi 29 février 2016

Quand on se demande quel point commun existe entre tous les objets dans le monde, on trouve que tous promeuvent la malléabilité, au sens où ils la conservent ou l'accroissent (en ce sens, le sens de l'homme apparaît : il accroît le réel vers de nouvelles dimensions). Cette indication prouve que tous les objets sont connectés les uns aux autres, et que leur disparition en être ne signe pas leur disparition. Le fait qu'ils demeurent à l'état de ce qu'ils ont été constitue le seul moyen pour le malléable d'assurer sa pérennité (si le malléable existait à l'état pur, l'être n’existerait pas; en outre, le malléable pur signifie non pas un état viable alternatif à l'être, mais la contradiction à l'état inextricable, domaines de contradiction contre domaines de contradiction). Le fait que ce qu'on nomme éternité ne puisse exister à l'état seul, comme si l'éternité se trouvait séparée de l'existence du présent montre que son articulation se produit en direction du futur et que la persistance du passé se fait par rapport à l'avènement du futur. On n'existe qu'à l'état de transition entre les états de l'être, c'est la définition même de l'éternité.

dimanche 21 février 2016

L'infini signifie l'illimité. Le malléable signifie que toute limite sera immédiatement recouverte. Il n'est pas possible d'envisager cette question comme un problème autre que fini. Si l'on essaye d'expliquer ce problème en le traitant comme ce qui relève du malléable, alors il n'est plus possible de l’envisager en termes d’origine, mais selon un processus qui sonne comme une résolution, portant sur une situation intenable, qui n'a donc jamais existé à l'état pur - autrement que comme reconstitution selon notre entendement. Le début se trouve remplacé par l'état de contradiction, qui ne peut qu'être levé. Dès lors, il faut comprendre l'existence comme l'état de possibilité, de viabilité, de continuité et de pérennité, quand ce qui est auparavant est seulement l'impossibilité qui n'aurait pas pu survenir. Le réel est conformé de telle manière qu'il est nécessaire qu'il soit possible, ce qui n'implique pas que la nécessité soit l'unique voie de son déploiement ultérieur. On peut donc dire que l'origine est remplacée par l'impossible. Ou que le réel est ce qui est nécessairement, à partir du moment où ce qui n'est pas est impossible (où l'on ne peut envisager que son inexistence ou sa disparition soient, ce qui, dit ainsi, constitue une contradiction dans les termes).
La question des origines est une question finie.

mercredi 3 février 2016

Le passé n'a de valeur que dans l'être. L'histoire est causaliste en ce qu'elle cherche le début. Mais il y a un début à ce qui est créé au sein de l'être. Il n'y a pas de début à ce qui est réel, parce qu'il n'y a pas de création. Au moyen de l'outil néanthéiste, qui apporte le critère nouveau de la malléabilité, nous ne pouvons penser avant la contradiction, qui est en ce sens irréductible; mais nous pouvons nous rendre compte que nous inversons l'ordre de l'être avec celui du réel, à partir du moment où c'est vers le futur qu'il convient de se projeter quand on veut comprendre que le propre de Dieu est d'émerger de la contradiction et de se construire, selon le privilège de la liberté.
Dieu est ce qui suit de la situation initiale qui est elle de la contradiction. Pour comprendre pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien, il suffit de s'aviser que la contradiction initiale ne permet pas d'aller en arrière. Soit elle construit quelque chose à partir de la situation explosive qu'elle construit, soit elle est incompréhensible. L'idée qu'elle puisse s’autodétruire est impensable. On peut donc estimer que Dieu se construit de ce qui ne peut être autrement, que la nécessité est la base incontournable sur laquelle se forge l’expérience de la liberté, qui n'est autre que la faculté de croître à partir de ce qui est contradictoire. La nécessité est le contradictoire. La liberté est le malléable. Dieu est le sens qui s’élabore et se forme à partir de ce qu'au créé l'irréductibilité. L'homme fait partie des formes d'être qui contribuent activement à forger Dieu en construisant de l'être. Il est en ce sens créatif.
La manière de raisonner causaliste est une manière correcte de penser, à condition de préciser qu'il s'agit de la manière qui concerne l'être et qui se révèle depuis l'époque moderne. Mais ce n'est pas une manière correcte de penser le réel. Elle revient en particulier à estimer que ce qui est supérieur se trouve dans le passé et accompagne le présent, donc que Dieu est parfait depuis toujours. Il faut au contraire inverser cette manière de penser et estimer que Dieu se construit à partir du contradictoire, qui est l'inférieur.

dimanche 17 janvier 2016

Le néant signifie la contradiction.

samedi 9 janvier 2016

Une fois qu'on s'est avisé que rien ne disparaît du réel, puisque toute disparition de la moindre de ses parties équivaudrait à la remise en question de ce qu'est le malléable par rapport à l'être (l'être est le moyen de perdurer que suscite le malléable), on se rend compte que la mort ne peut pas signifier la disparition, mais qu'elle est une transition. Non pas du présent vers le passé, d'où cette peur de la disparition, mais du présent, qui est le seul temps de l'être, vers le futur, ce qui assure qu'elle ne disparaîtra jamais (le futur étant cette indication temporelle dont la relativité est liée à l'expression de l'être).