mardi 5 janvier 2010

Dans le processus d'ordonnation, la finitudisation n'est jamais possible si elle englobe l'entièreté du champ du réel. Il importe que le réel déborde toujours de manière incalculable et infini le processus d'ordonnation fini. Justement, quel est ce débordement? C'est le signe que le réel est toujours pris entre le processus d'ordonnation de nature finie et la nature du réel qui ne saurait en aucun cas se limiter au fini. Dans le champ du fini, on a l'infinie réduplication des indéfinis horizons finis, cette structure d'univers parallèles infinis s'emboîtant à la manière des poupées russes. Mais le cadre d'un horizon fini implique pour être pérenne que l'infini soit reconnu et traduit dans le cadre fini de cet horizon. Tout cadre fini comporte son infini. C'est la raison pour laquelle l'horizon immanentiste n'est pas viable et ne fait que donner un sens fini à la fin de l'horizon transcendantaliste. Alors que le transcendantalisme reconnaissait l'infini au-delà de son horizon fini, l'immanentisme finitudise l'infini en rapportant l'infini à l'indéfini des processus finis. Spinoza évoque l'infinité des attributs et des modes en s'en tenant à une définition irrationaliste et indéfinissable de l'infini : l'incréé. Ce qui n'est pas créé est ainsi réductible au processus de finitudisation, car seule la création peut respecter la constante imbrication des horizons finis avec la présence de l'infini. Le refus de l'acte de création indique le refus de l'infini, autrement dit sa réduction à du fini infini.

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