dimanche 20 mars 2011

Le reflet crée l'un, alors que j'en étais arrivé à la conclusion que le réel s'arrêtait au deux. Ce que le nihilisme apporte par rapport au transcendantalisme, c'est la notion d'état. Soit le fait que le réel parvient à créer deux état antithétiques et jumeaux, l'être et le non-être. Le deux s'arrête à la notion d'état. Deux états : l'être et le non-être. Longtemps, l'interprétation transcendantaliste a achoppé à propos de la question de l'infini. Car si le transcendantalisme reconnaît l'infini de quelque chose, au contraire du nihilisme d'Aristote, le plus abouti de l'Antiquité, selon lequel l'être est fini, quand le non-être multiple est infini d'une manière assez paradoxale (par le vide et l'inexplicable); ce même transcendantalisme connaît les pires peines à définir l'infini en connexion avec l'Etre, quand le fini se définit assez clairement en connexion avec l'étant (selon le vocabulaire heideggerrien inspiré des Grecs).
Dans le schéma néanthéiste, l'infini correspond au reflet. L'Un est le reflet. L'Un n'est pas un état et c'est le détail (significatif et majeur) qui égare, tant pour le transcendantaliste qui y voit l'Etre (notion finalement assez vague, puisque indéfinissable) - que pour le nihiliste qui y discerne le néant de manière tout aussi vague (le néant et l'infini étant peu compatibles, si tant est que l'infini désigne une réalité). Si l'on considère que le réel est un état, on ne distingue pas l'existence du reflet. Le réel n'est pas formé sur une texture homogène et unique, mais sur une hétérogénéité ou une discursivité.
L'Etre était l'Un, mais Un indéfini et assez vague, car c'était un Etat supérieur à l'état. Plotin ne s'y est pas trompé, qui proposa que l'Un corresponde au néant supérieur à l'Etre. Le reflet permet en introduisant l'idée d'hétérogénéité du réel d'échapper à ce point théorique contestable du transcendantalisme. Le reflet est l'Un en ce qu'il n'est pas un état, mais un processus.

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