dimanche 28 avril 2013

A partir du développement du développement de sa conscience, l’enfant se rend compte de l’expérience de la mort. La finitude l’étreint. Il se montre capable de dépasser ce stade de la finitude. Mais ce n’est pas la raison qui permet ce dépassement. La raison, comme Platon le montre par le déploiement de la dialectique et de son personnage transcendantal Socrate, est une faculté qui décortique le fini et qui a pour caractéristique de découvrir l’infini à partir d’un petit domaine de finitude. Du coup, on aboutit à la déformation transcendantaliste : le prolongement. Par la raison, on prolonge du fini vers l’infini. Mais la raison n’est pas capable d’aller au-delà de sa faculté d’analyse par réduction, puis prolongement. Tel est le transcendantalisme, telle est l’ontologie. Mais la raison a mal été identifié par le transcendantalisme et la philosophie comme son instrument principale, celle qui forge la pensée. La raison est trop limitée pour ne pas être au service d’une faculté supérieure, qui concorde avec la quête de l’infini. C’est ce qu’a senti Spinoza, quand il place l’intelligence au service du désir, sauf qu’il le fait dans une optique immanentiste qui nie l’infini et le remplace par l’incréé. Mais l’intelligence sent l’infini, quand la raison est une faculté intéressante, mais limitée, qui est capable d’analyser des domaines de fini et de sentir que ces domaines sont trop restreints et contiennent une dimension autre que le fini. La preuve de la limite de la raison, c’est que c’est elle qui forge le terme d’infini, qui est un terme négatif et vague. L’infini est une conception qui ne peut provenir que d’une faculté finie et restreinte, qui comprend qu’il y a autre chose que sa restriction et que la finitude, mais depuis l’extérieur, sans comprendre ce qu’est l’infini. La raison est au service de la faculté qui est en mesure de nommer l’infini. Cette faculté, c’est la créativité. Le nom de l’infini, c’est le faire.

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