mardi 23 mars 2010

La mort néanthéiste nous confronte à l'incomplétude de tout ordre doublé de l'incomplétude fondamentale de Dieu. Contrairement à ce qu'estime une nouvelle recherche scientifique soudain investie des pouvoirs de la science-fiction fantasmatique, nous ne nous situons pas dans un dédale d'univers parallèles superposés et/ou coexistants, qui constitueraient le tout présent (simultané) du réel. Au contraire, nous vivons dans un ordre qui est présentement le tout de notre expérience et qui ne se déroule pas en même temps que la myriade infinie et indéfinie des autres ordres. L'incomplétude suppose que l'ordre incomplet donné soit le seul ordre donné en même temps que l'incomplétude viscérale du néant que nous appelons divin et qui ne cesse d'exister par-delà les nécessaires ordonnations. Quant aux autres ordres, ils existent en nombre infini. Mais pas en coexistence. Les uns indépendamment des autres - à la suite les uns des autres, pour s'exprimer en termes de temps. Nous passons d'un ordre à un autre. C'est le principe de la réincarnation. La réincarnation néanthéiste ne se déroule pas dans le même monde ou dans le monde unique. Elle intervient dans le déroulement infini et non superposable des ordres/mondes. On passe d'un monde à un autre, indéfiniment. C'est le principe de l'éternité. L'éternité est le couplage de l'ordonnation finie et incessante avec l'existence incomplète et éternelle d'un ordre de néant pur, le divin. La seule coexistence se déroule entre cet ordre unique quoique appelé à toujours changer et ce néant toujours incomplet. C'est l'état auquel correspond la simultanéité de l'éternité chère aux théologiens chrétiens.

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