dimanche 6 novembre 2011

Pourquoi n'a-t-on jamais reconnu que le nihilisme était la question récurrente du non-être qui parcourt non seulement l'histoire de la philosophie, mais l'histoire de la pensée humaine, en incluant dans ce terme de pensée la question religieuse de type transcendantaliste? Parce que le nihilisme pose le problème de l'univocité et de l'homogénéité du réel. La doctrine de l'Etre, qui s'ancre dans le transcendantalisme polythéiste et accompagne le monothéisme suivant implique de facto l'homogénéité du réel, alors que le nihilisme revendique de manière irrationaliste l'hétérogénéité antagoniste du réel. Derrière l'erreur de l'antagonisme, le nihilisme pose la question cruciale : le réel est composé d'une texture hétérogène - mais non antagoniste, entre être et faire, entre l'être identifié comme fini par Aristote et le faire qui est abusivement appelé non-être en tant qu'incompréhension. C'est au néanthéisme de rétablir la correction, au sens où pour toucher la question de l'hétérogénéité complémentaire et antagoniste, il faut comprendre que le non-être ne peut exister (au sens où l'être est connoté comme le domaine de l'être, tandis que l'existence engloberait l'être et le faire), mais qu'il ne peut y avoir que du quelque chose, et pas seulement de l'être. Le nihilisme exprime la dégénérescence d'une théorie qui se bornerait à théoriser le réel à partir de son seul donné, soit du réel le plus concret et sensible. A ceci près que cette réduction du réel au donné intervient en premier, non en réaction de la théorie transcendantaliste par exemple, mais comme théorisation des sens ou théorisation immédiate.

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