lundi 25 juin 2012

La création se manifeste par l'enversion, à condition de préciser que la caractéristique de l'enversion consiste à croître pour se perpétuer. L'enversion en croissance s'oppose au mécanisme fixe, qui anti-créerait, de manière régulière et stable, dans une forme d'enversion monotone. Au contraire, la création est dynamique au sens où elle croît. On croît pour créer. L'acte de création résulte de la résolution de l'état initial du malléable soumis au principe de contradiction : pour sortir de la contradiction, qui est le propre de tout état, le réel crée. L'ordre soumis à cette croissance lui donne pour rôle de sortir de la contradiction. 
L'ordre oublie son statut de donné régulé par la contradiction quand il escompte être soumis plutôt au principe de non-contradiction fixiste. Mais la non-contradiction existe dans la croissance sous forme dynamique. Sinon, l'état retourne à sa contradiction (qui explique pourquoi les nihilistes en arrivent à soutenir que l'être est du non-être). 
La nécessité qui frappe la création est la preuve du caractère passif du divin : si le divin était le Créateur, la nécessité n'existerait pas. Le principe actif serait définissable. Personne n'est parvenu à définir le divin de manière active? Parce que le divin n'est pas un principe actif. La nécessité sanctionne le caractère passif, anti-créatif, du réel, en particulier du donné tel qu'il apparaît. 
Les nihilistes attachent tant d'importance à la nécessité, qui remplace le divin. Comme dans le non-être, ils ont mal compris ce qu'est la nécessité : selon l'état de nature chronologique, le divin résulte de la création, bien que le Créateur ne crée pas la création. Il en est le produit en rappelant que ce point de vue est soumis à la contrainte du temps et que le réel supérieur à l'ordre entend le temps comme le principe d'ordonnation qui permet de comprendre la création du divin comme connexe de la création.
Le réel n'est pas anti-créatif. Il est créatif à partir du moment où le divin crée à partir de l'état initial - en même temps. En termes de succession temporelle, le créateur apparaîtrait après le malléable. La simultanéité disjonctive du réel lui rend son unité. Le changement de représentation évite l'inexplicable de l'Etre/Créateur, qui depuis Descartes était devenu le deus ex machina pour éviter de poser la question qui clôt le transcendantalisme : en tant que Créateur et principe actif, l'Etre inexpliqué existe-t-il?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire