jeudi 24 mars 2016

Poser la question des origines, ce n'est pas cerner un problème valable, car les origines ne valent que dans un cadre fini (l'origine d'un homme, l'origine d'une planète, l'origine de l'univers...). D'une manière générale, poser la question des origines est pertinente dans le cadre de l'être, qui seul est fini. Mais dans le cadre du réel qui excède l'être, cette approche n'a pas de sens, de même que la temporalité ou l'espace... D'une manière générale, la causalité s'égare quand elle sort de l'être. 
L'invoquer dans ces conditions, c'est se montrer hors sujet (ce qui explique que Hume ne parvienne à montrer que les relations entre les choses reposent sur la causalité). De telle sorte que le seul moyen de prendre en compte la question de l'origine est de considérer ce qui peut expliquer qu'on s'en passe dès qu'on sort de l'être. La seule possibilité est qu'on sorte précisément des caractéristiques liées à l'être. Ce qui a causé tant de dommage à la compréhension fut l'amalgame entre l'être et l’Être. 
Du fait que l'être existe de manière insuffisante, on en tire l'idée qu'il est complété par son hypostase identique (que l'hypostase soit identique pose problème...). Cette erreur pousse à chercher l'Origine comme on cherche l'origine et incite à estimer que comprendre le réel, c'est comprendre le mystère des origines. Et on tombe sur un paradoxe logique, la poule et l’œuf, sans réussir à débrouiller l'idée selon laquelle il faut que l'origine des origines soit surnaturelle pour déjouer la régression à l'infini (limite du fondationnalisme).
Alors que le différentialisme est l'approche qui permet de mettre un terme à ce faux problème et d'expliquer pourquoi l'être peut être fini sans avoir pour autant besoin qu'on lui cherche une origine et un statut.

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