lundi 7 mars 2016

Quand on constate comment se forme un être, comment il naît en particulier, on se rend compte que l'être ne naît pas de rien, mais d'autres êtres, qui portent en eux les formes embryonnaires pour former des êtres qui vont se développer ensuite. Du coup, l'être ne se crée jamais à partir de rien, mais à partir d'autres êtres, dans un processus de transmission incomplète dont le caractère intrigant vient du fait que l'on comprend mal comment un être fini peut transmettre de l'être fini. Ce n'est possible que si une "manifestation" ou "expression" assure cette continuité au sein de l'être. C'est le malléable ou la malléabilité si l'on s'avise que le malléable s'exprime sous forme de faculté et de potentialité. Mais on remarque qu'il n'y a pas d'avant l'être, un stade par exemple ou il y aurait une alternative à l'être, une antériorité qui expliquerait l'être. Cette approche est intrinsèque au déploiement de l'être. Mais si l'on s'avise que l'être n'est pas la seule texture mais qu'il n'y a pas d'avant l'être, cela signifie que cette dualité est une reconstitution qui engendre la conaturalité ou coextensivité au fondement de toute chose, et l’impossibilité de remonter à une origine fantasmatique, qui n'a pas de sens. Ce qui se passe, c'est que la temporalité et la spatialité sont postérieures à l'installation dans l'être, donc la notion d'avant, tout comme celle d'origine, sont des illusions. Il n'est pas possible de remonter au-delà de cette symbiose dont l'extensivité détruit la possibilité de ces caractéristiques inhérentes à l'être. De ce fait, chaque être que l'on isole porte en son sein, d'une manière spécifique, l'histoire de l'être et du malléable, et l'explication à l'inexistence de l'origine, puisqu'il y aura toujours de l'être créé en antériorité par le mécanisme du malléable qui suscite de l'être à chaque fois que la logique entend discerner un début ou une fin. L'infini en ce sens est soit la compréhension du malléable comme potentialité de malléabilité - soit l'indéfini dans le cadre de l'être, ce que Descartes avait bien compris.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire