samedi 18 décembre 2010

Quand on veut appréhender le débat autour des multivers, soit de l'infinité d'univers différents, il faut se demander si l'on parle de plusieurs univers regroupés dans l'unité d'un seul réel - ou de plusieurs réels qui constituent plusieurs univers indépendants les uns des autres. Le scientifique Vernadski distingue au sein du sensible trois sphères qui s'englobent, à ceci près que la dernière des trois sphères englobe les deux autres : la noosphère englobe la lithosphère qui englobe la stratosphère.
Voilà l'erreur : ce qu'on prend pour des ensembles complets signale la structure du réel, qui fonctionne par entrecroisement et englobement d'univers interdépendants et finis, et non par unité stable et homogénéité. Dans l'univers de l'homme, Vernadski distingue trois sphères, et l'on peut parier que d'autres scientifiques en découvriraient d'autres. Mais ce sont seulement des éléments physiques qui se trouvent distingués. La notion d'infini implique que l'homme a accès à une infinité d'état physiques discontinus et que le propre de la texture du réel est d'être composée par une infinité d'éléments finis et différents qui s'entrecroisent.
C'est cette hétérogénéité qui explique l'erreur réductrice des scientistes d'aujourd'hui, qui trop souvent s'abritent derrière le masque de la science. Ils prennent l'être immédiat (le sensible ou le physique) pour le réel, et, par dérivation, les indéfinis ensembles enchevêtrés pour des réels indépendants et complets. Ils ignorent ce qu'est la complétude, comme ce qu'est l'indépendance. Leurs multivers constatent qu'il existe une indéfinité de parties, à ceci près que l'erreur est de prendre les parties pour des touts en les isolant et en dénaturant leur lien.
L'erreur est de croire que la complétude existe, soit que l'infini existe en tant qu'état ou lieu. Du coup, on prend la partie pour le tout, car le lieu est toujours partie. Et le tout n'existe pas. Sauf quand on se trompe sur sa nature de fini et qu'o lui confère l'indépendance (de ce point de vue, Aristote est honnête quand il attribue au réel les caractères du fini). Le tout n'existe pas parce que le propre de la structure du fini est de créer le réel en tant que reflet d'enversion entre le néant et l'être. L'être provient de l'incomplétude explosive et intenable du faire (néant). Ce que d'aucuns prennent pour des multivers n'est jamais que l'enchevêtrement du réel tel qu'il apparaît à l'homme dans l'ordre physique.

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