dimanche 4 mars 2012

Quel est le principe unitaire qui permet au réel de s'agrandir avec pour effet le changement (l'accroissement) du même principe? Qu'est-ce qui rend le faire possible? Le principe actif à l'oeuvre dans le réel relève du décalage (ou dédoublement). Le faire n'est pas ce qui complète l'être au point de former un tout (l'idée de tout n'est pas adéquate car la représentation de la complétude laisse toujours place à la béance). Le faire représente plus l'unité insécable et incomplète qui a besoin d'expansion pour perdurer. L'être exprime la viabilité du faire. Le principe unitaire est la résolution par l'expansion. Quant au quelque chose que représente le malléable, il convient de comprendre que ce qui est créé ajoute quelque chose à ce qui était contenu dans le faire comme unité infime en termes d'espace : en dehors de l'être, il n'est que le faire, ce qui implique que le faire d'une certaine manière est le tout qui complète l'incomplétude croissante de l'être et qu'il existe une distorsion entre le faire et l'être : l'être en expansion, le faire en contraction. L'expansion permet de résoudre la contradiction de la contraction. La distorsion permet de comprendre que le complément de l'être est le faire; mais que ce qui complète le fini n'est pas le complément qui en termes finis est infini. C'est le faire, ce qui implique que l'infini est en distorsion avec le fini et que de ce fait ce qu'on nomme le total ou le complet n'existe pas car il se trouverait en prolongement de la représentation finie et que la représentation par distorsion rend caduque le mythe du complément infini qui viendrait compléter le donné fini et incomplet. Il n'existe pas de résidu malléable et chaotique que l'être pourrait former et ordonner. Il existe un être en expansion qui se forme à partir d'un faire en contraction : la contraction accouche de l'expansion. La présence nécessaire de l'informel malléable n'est valable que dans une conception d'être en expansion où il faut que quelque chose corresponde à de l'espace et du temps. Mais le faire renvoie à l'état précédant le temps et l'espace, soit le temps de l'expansion. Sans temps et sans espace, la question du complément et de la complétude (totalité) ne se pose pas. Le réel est formé selon l'unité, mais selon sa disjonction : le modèle supérieur n'est pas accessible totalement à la compréhension du niveau inférieur. Cela ne signifie pas que l'homme ne puisse comprendre le modèle divin au sens où il y aurait un antagonisme incompréhensible, mais que ce qu'il comprendra sera toujours une partie du divin et comme telle une déformation/réduction. En attendant, le total existe moins que jamais et ce qui existe dans notre représentation déformée et assujettie aux normes sensibles laisse paraître un modèle incomplet, qui libérerait l'espace du non-être. Le non-être est plus que jamais incompréhension de la structure du réel. On comprend l'émergence du nihilisme, pour qui si le réel est le sensible la représentation adéquate, alors le non-être existe du point de vue du fini (point de vue d'un Aristote dans l'Antiquité, d'un Nietzsche récemment; quant à Kant, qu'est-il lui qui réduit le réel aux bornes étriquées de la représentation subjective?).

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