vendredi 23 novembre 2012


Modèle polythéiste : la première conception de la créativité exprime la faiblesse du potentiel de créativité. Elle est assumée par quelques notables, comme des prêtres, pour le compte de l'ensemble. Faiblesse des rares idées et individus ratiocinés derrière le groupe (représenté par quelques têtes synecdoquiques).

Modèle monothéiste : l'individu émerge pour agrandir le cercle des créateurs, des émetteurs d'idées. Mais la montée en puissance de l'individualité a pour corollaire et inconvénient l'avènement de l'individualisme, qui traduit la prééminence du créateur sur l'idée et l'affaiblissement de l'idée par rapport au créateur. Moralité : le modèle monothéiste accroît tout d'abord et de manière majoritaire dans le temps monothéiste les résultats par rapport au polythéisme, pour paradoxalement finir par promouvoir l'individu excessif, égotiste et narcissique, dont l'autofiction évoque l'expression littéraire privilégiée. Au final, la figure de l'artiste est bigarrée : il est le héros de la créativité, autant que le héraut de l'individualisme.

Pour améliorer ce modèle, qui dégénère d'autant plus qu'il arrive en fin de course (ne promouvant quasiment plus que l'individualisme de l'artiste, et presque plus les idées), il convient de régénérer la figure de l'artiste qui offre ses valeurs au grand nombre mimétique et qui accède au statut du prophète en artiste qui voit les idées dépasser son expression individuelle (fût-elle riche et féconde), pour devenir l'apanage du grand nombre. On passe de l'élitisme créateur à l'élitisme accessible à tous, au sens où la créativité n'est plus tenue pour le privilège de quelques élus, dès lors considérés comme supérieurs et différents, mais peut se trouver endossée par n'importe quel individu. La révolution néantheiste est égalitaire. Elle rend accessible à tous la créativité. Pour ce faire, on passe de l'artiste au pouvoir démiurgique (plus que prophétique), au sens où l'artiste dans la modernité prend plus de place que le prophète (obsolète), à la figure du philosophe qui remplace la révélation miraculeuse par l'expression du rationalisme, enfin à sa juste place. Quelle est la différence entre la créativité artiste du monothéisme moderne et la créativité néanthéiste? Le monothéisme tend à rendre irrationnel l'artiste, tandis que le néanthéisme lutte contre cette tendance élitiste en rendant accessible à tous l'expression créative et en remplaçant l'artiste par le philosophe. 
(L'obsolescence de l'artiste et l'émergence alternative et supérieure du philosophe est anti-positiviste, au sens où le rationalisme mène vers l'interprétation à) visée universelle, tandis que le positivisme verse dans l'illusion du factualisme universaliste).

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