mardi 8 janvier 2013

Il n'y aurait de possible que le réel, le possible existant a posteriori et étant une illusion rétroactive du réel. Cette thèse, défendue par Bergson au vingtième siècle, est l'adaptation contemporaine de la vieille thèse nihiliste, que les métaphysiciens ont toujours fait leur (il n'est qu'à penser à l'actualisation chère à Aristote et à la puissance). Bergson se montre encore moins clair, puisqu'il n'explique pas vraiment pourquoi le réel est et qu'il est si le possible n'existe pas, Aristote ayant au moins le mérite d'établir une zone-tampon, entre l'être multiple et le non-être multiple, à charge pour lui de nous expliciter ce qu'est cette mystérieuse puissance et son articulation entre être et non-être. Bersgon nous entretient de l'illusion du possible, illusion rétroactive? Fort bien, mais cela ne nous explique nullement la création de l'être, sauf à reprendre le dogme spinoziste de l'incréé. Dans l'enversion, on peut s'aviser que le possible s'apparente au contradictoire se distinguant de la contradiction ce qu'il contient les éléments de la croissance et l'impossibilité de l'anéantissement. Le possible désigne ce qui précède la constitution en être, mais qui relève de la réalisation. Le possible n'est pas de l'être et s'en distingue par son aspect contradictoire et moins fini. Le fini est bien ce qui est fini dans tous les sens du terme : il est ce qui finit le contradictoire et permet au réel d'être achevé provisoirement. Le possible existe bien comme la pluralité des contradictions desquelles sort un seul être, qui est le possible le plus achevé. Mais le possible n'est ni une illusion rétroactive, comme le prétend Bergson, ni un élément à part entière de l'Etre, qui le placerait sur le même plan que l'être et qui de ce fait introduit une homogénéité inexistante et illusoire - selon le schéma de Leibniz, qui distingue dans le réel les vérités contingentes des vérités nécessaires.

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