dimanche 13 janvier 2013

Dieu complète le cercle vicieux du donné. Tout donné est contradictoire et chaotique. La contradiction est incomplète puisqu'elle mène à l'autodestruction. En instituant le reflet par enversion gradatoire, Dieu complète. Il est le compléteur, mais il ne complète pas de manière définitive le réel. Il complète de manière provisoire le donné. Ce que l'observateur engoncé dans sa représentation finie prendrait pour du définitif est en réalité du provisoire, de l'incomplet, de l'inachevé. C'est l'erreur du nihilisme que de s'en tenir aux bornes du fini et de juger qu'à cette aune le réel est tel. Le raisonnement pourrait être : nous devons nous concentrer sur ce que nous pouvons connaître. Ce qui est connaissable est fini et de ce fait peut être connu. La variante spinoziste consiste à feindre que l'on reconnaît l'infini, tout en s'en désintéressant, pour se concentrer sur le désir connaissable - accessible. Quand l'infini est inconnaissable, il revient au non-être, qui lui est inconnaissable et se trouve déniée par la métaphysique moderne (de Descartes à Bergson). L'infini est connaissable. Cela signifie que la connaissance est en progrès sur le modèle de Dieu. Dieu n'est pas complet, et s'il complète le donné, c'est la preuve de l'incomplétude : ce qu'on nomme complétude est ce qui complète le fini.

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