mardi 27 octobre 2009

Dieu est un, serinent les monothéistes. Comme cet un tend vers le deux, les nihilistes claironnent qu'il ne s'agit pas d'un véritable et que leur un est le vénérable véritable et retrouvé. L'un nihiliste, c'est l'être - immanent; l'un transcendantaliste, c'est l'un transcendant. Hélas, un examen des thèses nihilistes nous indique que l'un nihiliste est le dualisme véritable, soit l'opposition irréconciliable du sensible et du néant. A partir du moment où l'on postule que le réel est la totalité incréée sans définir ce postulat, on libère l'espace du néant. C'est Spinoza. Les nihilistes se montrent plus explicites à mesure que l'on remonte l'échelle de leur apparition. C'est Gorgias. Au risque de titiller les monistes que le deux insupporte, à l'image d'un Rosset, j'aimerais opposer le deux prolongement au deux antithétique. Le premier est un deux constructif, quand le second est un deux destructeur. Le premier est le deux du prolongement, quand le second est le deux du déni. Où mène le deux du déni, c'est évident. Par contre, le deux du prolongement mène vers sa reformation, à partir du moment où la définition de ce deux s'avère dépassé. Le prolongement est dépassé parce que le modèle religieux du monde-sensible ne correspond plus à l'expérience humaine. Il est temps de remplacer ce modèle par un modèle adéquat, qui est le reflet. Dieu est deux : deux est jumeau. Dieu est jumeau, au sens où ce que l'on nomme Dieu n'est ni l'un, ni l'autre, mais le produit de leur interaction.

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