mardi 2 février 2010

Ce que les transcendantalistes nomment Dieu correspond à la clé de voûte de leur conception du réel. Leur réel est à la fois infini et parfait. C'est l'affirmation de Leibniz qui reprend Saint Augustin : le réel est parfait. Le néanthéisme apporte une conception de Dieu qui est en phase avec la conquête spatiale. Le Dieu parfait ne peut pas dépasser le stade de la Terre. Le transcendantalisme ne peut dépasser la limite terrestre. Le mythe d'Adam et Ève tourne autour de la Terre. Le transcendantalisme ne dépasse pas la Terre parce que le sens qu'il propose (sa structure explicative) s'arrête à la Terre. L'infini comme perfection est une abstraction qui prolonge le sensible. Quand le sensible transcendantaliste est dépassé, cette abstraction devient inopérante. Or cette abstraction ne fonctionne que jusqu'à la maîtrise de la Terre. La connaissance des sens doit être redéfinie après l'avènement de cette maîtrise terrestre si l'on veut que la croissance humaine se poursuive et que le monde continue à faire sens. Il est temps pour ce faire d'amorcer un bouleversement religieux qui se nomme néanthéisme et dont la clé de voûte est religieuse. Le religieux est le fondement de toute culture humaine. Supprimer le religieux revient à déculturer et à asphyxier l'homme. Le bouleversement n'est pas le pompeux bouleversement épistémologique ou scientifique. Il est religieux. Il tient à la conception transcendantaliste du religieux : la complétude de Dieu. Pour le transcendantaliste, Dieu est complet.
Pour le néanthéiste, Dieu est incomplet.

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