dimanche 17 avril 2011

Le changement pose problème, car l'on cherche un fondement stable pour expliquer le réel, non pas le changement en tant que principe explicatif et finaliste. Pourtant, l'on pourrait énoncer de manière pseudo mathématique que :
Changement = croissance (néguentropie) + incomplétude.
Si les néoplatoniciens ont promu le changement comme définition du néant subsumant l'Etre (dans un sens plotinien), c'est parce qu'ils se rendent compte que le réel est mû par la dynamique et que la stabilité ne se retrouve nulle part, nulle part non seulement dans l'expérience, mais surtout dans les principes. Nul principe stable. Mais ce changement que l'on remarque dans l'observation ontologique se réduplique dans l'observation de la néguentropie (anti-entropie) physique qui implique que la dynamique du réel contredise la dimension figée du réel et que le réel soit en constante croissance.
Au passage, c'est un démenti cuisant pour tous ceux qui aimeraient tant transposer une loi physique de la thermodynamique en loi ontologique, alors que l'on sait très bien que les application physiques sont particulières au réel, pas universelles (ontologiques), et qu'elles sont appelées comme tout principe scientifique à évoluer. De quelle manière l'évolution scientifique se manifeste-t-elle? De manière entropique, c'est-à-dire que la nouvelle théorie scientifique explique un prisme du réel de plus en plus élargi, mais néanmoins toujours particulier.
Autant dire que la théorie de la thermodynamique est promise à évoluer, à changer, à croître. Cependant toujours scientifiquement. Seul le scientisme le plus explicite caractérise la tentation de conférer à une théorie physique une teneur ontologique. Dans ce contexte scientiste et néo-positiviste, il convient de distinguer dans la théorie entropique adaptée à l'ontologie, non pas une théorie ontologique au sens où l'ontologie est la science de l'Etre, mais une théorie méontologique (selon le néologisme forgé par Démocrite d'Abdère).
L'entropie méontologique réfutée en tant qu'expression du nihilisme de facture immanentiste (terminale), il convient de préciser ce qui constitue la carence explicite de l'ontologie : l'indéfinition de l'Etre. Autrement dit, l'ontologie ne peut définir sa clé de voûte parce qu'elle la tient pour l'expression de la complétude. Mais si l'on réfute le mythe de la complétude? Si l'on préfère l'incomplétude à la complétude? Si l'on comprend que l'unité n'a pas besoin de la complétude, mais s'accommode de l'incomplétude? Le reflet explique cette incomplétude compatible avec l'Un.
Car l'Un n'est plus un état fixe (l'Etre). C'est un va-et-vient, une dynamique qui explique que le réel ne soit pas formé en structure de prolongement, mais en structure d'enversion. Sans doute la dimension ontologique la plus importante du va-et-vient réside-t-elle dans le fait que le va-et-vient exprime un mouvement constant entre deux états finis. D'où la difficulté à cerner le changement et à prendre la mesure de l'infini. Pour définir le changement, il convient d'introduire l'idée d'hétérogénéité (ou de différence).

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