vendredi 7 septembre 2012

Il existe une pose esthétisante estimant que l'art serait la fin des valeurs (depuis Schopenhauer et Nietzsche). L'art avant les Lumières se trouvait au service du religieux. Les Lumières instaurent l'avènement de l'immanentisme sous couvert de libéralisme et de kantisme (la rénovation de la métaphysique est le masque de la prise de pouvoir immanentiste). L'art acquiert une suprématie dans la mesure où il se placerait au service de lui-même : le but véritable étant de valoriser ce qui n'est pas rationnel. Dans ce cadre, la philosophie est d'autant plus valorisée qu'elle est irrationaliste. Schopenhauer pose en maître de l'absurde (davantage que du pessimisme). Spinoza avant lui passe pour un rationaliste fervent apologue de la géométrie, alors que toute sa philosophie répète que la substance est incréée : l'on ne peut rationaliser le réel. 
Dans cette optique, l'art sert l'irrationalisme en favorisant un langage symbolique, qui ne soit pas rationaliste. Au contraire, dans le néanthéisme, la philosophie exprime le religieux, au sens où ce dernier passe du prophétisme au rationalisme. La promotion d'Internet va à l'encontre de l'art irrationaliste. Internet promeut l'élargissement de la rationalisation et, s'il rétablit l'expression artistique au service du rationalisme, il change le statut du religieux (le néanthéisme) et de la philosophie. 
Loin de se rapporter au positivisme, la philosophie rejette le factualisme et prône l'interprétation comme possibilité de la connaissance. Il est ardu, mais possible de connaître. La philosophie prend acte de la mutation de la connaissance, qui en physique s'ancre sur l'espace; en technique sur Internet; et en religion transforme le statut du divin : Dieu n'est plus dans le prolongement, mais dans l'enversion. La philosophie devient l'expression religieuse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire