mardi 3 novembre 2009

Dans le processus d'ordonnation néanthéiste, la question que l'on peut poser, c'est : les processus d'ordonnation sont-ils identiques ou divergent-ils de manière croissante? Selon la deuxième hypothèse, notre condition sensible qui ignore le néant indique que nous nous mouvons dans un morcèlement particulièrement ordonné. Le changement d'un morcèlement vers un autre, qui correspond à un changement de dimension, pourrait tout aussi bien déboucher sur des morcèlements plus que moins ordonnés. Laissons là des hypothèses qui pour spéculatives n'en demeurent pas moins passionnantes. Les morcèlements ne sont pas indépendants, mais au contraire s'interpénètrent. C'est ce qu'a compris le scientifique Vernadski avec sa théorie de la noosphère. De ce point de vue, l'interdépendance des états impliquent que les états de morcèlement ne soient pas identiques, mais qu'ils croissent en fonction de leur rapport à l'état de réel. Plus on est dans le décroissant, plus on se situe proche du sensible, soit de la partie la plus évidente de l'ordonnation. Plus on croît, plus on s'approche de l'unité - plus on croît, plus on a accès au néant. Mais cet accès implique en même temps que l'on perçoive ce néant comme autre chose de différent du sensible et de complémentaire. Dans le processus d'ordonnation, on assimile le néant au chaos ou à la violence désordonnée. Sans estimer comme les nihilistes que le désordre prévaut, il est urgent de constater la complémentarité du désordre et de l'ordre. Le désordre engendre l'ordre, car le désordre pur n'existe pas. Le désordre engendre l'ordre : ce que l'on appelle violence n'est pas viable sans que cette violence accouche d'une forme d'ordre. D'où le morcèlement, le temps et la mort. Derrière cet état des choses, le néanthéisme ne peut aller au-delà du deux. Il est ce qui lie la partie au tout et qui fait évoluer le tout de la Terre vers l'espace. Il demeure à l'intérieur du deux transcendantaliste en conférant une dimension plus convenable aux besoins humains - toujours en évolution. Il identifie et détruit la prétention du nihilisme en particulier immanentiste à atteindre l'unité. Cette unité est fausse, mensongère et repose sur le véritable dualisme. Définir le réel d'un point de vue néanthéiste signifie : le réel est ce qui fait sens.

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