lundi 23 novembre 2009

L'incomplétude de Dieu va de pair avec sa faculté à créer l'ordonnation. "Dieu est incomplet" ne signifie pas que la création divine est une création mécaniste et programmée, à tel point qu'elle soit nécessaire et figée. Au contraire, la notion de création implique l'incomplétude comme seul vecteur et le fait que la complétude n'existe que dans l'incomplétude, comme l'infini n'existe que dans le fini.
La grande erreur est de nier la création et l'incomplétude et de décréter soit que la complétude n'existe pas, comme l'immanentisme; soit que de toute manière, la création n'existe pas.
C'est le parti nihiliste, qui possède des divergences internes, mais dont le point commun est de nier la création au profit de l'incréé. Dans cette optique, la grande question est la liberté. Selon les tenants du parti religieux classique, c'est la liberté qui régit le monde. Selon les tenants du religieux antithétique et minoritaire, le phénomène nihiliste, c'est la nécessité qui régit le monde. Il est remarquable de noter que la création va de pair avec la liberté, quand la nécessité postule l'incréation (dont l'immanentisme qui s'appuie sur l'ontologie spinoziste).
La création est le seul schéma théorique pour la liberté parce que la création est continue. Elle implique que tout soit ouvert à l'avance et que l'ordonnation se fasse à partir du principe d'incomplétude constant et continuel. L'incomplétude implique que la seule nécessité du réel est que le réel soit, soit qu'il y ait toujours de la présence.
Le débat entre nécessité et liberté ne serait pas possible si l'option de la nécessité était totalement aberrante. En fait, la nécessité existe, mais à l'état de nécessité de quelque chose. Par contre, la nécessité d'un réel unique, qui est l'option nihiliste, est totalement fausse, en ce que le donné nie l'incomplétude et affirme la complétude. C'est à ce niveau que l'erreur apparaît, car le problème du transcendantalisme est de déduire l'incomplétude sensible de la complétude englobante idéale; alors que le
néanthéisme grâce au reflet rend l'ancien Être complet - une puissance créatrice et incomplète.
De ce fait, il est plausible que l'incomplétude engendre la liberté créatrice continue, alors qu'il était difficile d'imaginer que la complétude parfaite engendre l'incomplétude libre. Objection qui sous-tend l'ensemble du monothéisme et que l'on retrouve notamment dans l'Islam, qui oscille entre le destin et la liberté.

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