vendredi 10 août 2012

Le faire peut se décrire comme le malléable, l'adaptable, le flexible. Si le faire devient l'extensible, c'est que cette malléabilité n'est jamais initiale. Le faire est en phase avec l'être, et le divin devient la somme chronologiquement postérieure au réel, en réalité concomitante. J'entends les critiques fuser : il faut produire une origine du monde. Cette vision réductrice est chronologicocentriste. Si on la corrige, par la question inspirée de l'ontologie moderne : pourquoi quelque chose se développe-t-il? Si l'on tente de sortir du causalisme, on se rend compte qu'on ne peut penser l'acausalisme sans l'associer au quelque chose. 
Il ne peut y avoir rien, au sens où rien est une appréciation relative à autre chose. L'erreur de Platon est d'intégrer le non-être dans l'Etre indéfini, alors que le non-être définit ce qui n'est pas compris et, quand il se trouve compris, revoie au faire. L'autre est relatif : le non-être renvoie à une réalité plus fondamentale que le dérivé de l'Etre. La caractéristique principale du réel est d'associer exclusivement l'être au quelque chose. Si on entend par divin l'idée qu'il n'y a que du quelque chose, que la possibilité qu'il y ait rien est contredite par la propriété recouvrante du réel, la question n'est pas de savoir si le divin existe, mais en quoi il consiste. 
Le quelque chose ne peut non-être ou absenter, au sens où la négation est inférieure à la positivité. La négativité pure est déjà du quelque chose et accouche de la situation de stabilité nécessaire : les contradictions en s'affrontant donnent lieu à l'être. L'être est le complément concomitant et disjonctif du faire, abusivement pris pour du non-être par les nihilistes de tous bords. On ne peut imaginer qu'il y ait pas autre chose que du quelque chose, qui serait non pas de l'être, mais du rien : le propre du réel est de produire une texture adaptable qui lie entre eux tous les éléments. Impossible de penser l'absence : le réel existe, ce qui en fait un contenu sans cadre. On estime, victime de l'influence spatio-temporelle, qu'il faudrait un cadre préexistant pour que le contenu s'y adapte. Mais cette idée se révèle victime du causalisme. 
Si l'on prétend que le contenu précède le cadre, on avance un paradoxe. Il y a un contenu sans cadre, un cadre aussi extensible que le contenu : le contenu forme le tout et englobe le cadre. Le propre du réel est de recouvrir toutes les situations, de s'y adapter et d'être infini : partout du réel, mais pas de panthéisme. Le schéma en enversion découle du transcendantalisme, mais le modifie : de l'homogénéité, on passe à l'hétérogénéité, avec le reflet en enversion. L'on peut définir ainsi le divin : le point qui découle de la résolution de la contradiction et qui finit en adaptation totale et progressive, fort du schéma en enversion. Si le réel croît pour s'adapter, il est inévitable que le réel surgisse d'un point et qu'il s'empare de l'intégralité. En ce sens, le réel soit un point en constante adaptation; Ce que l'on nomme infini n'est pas l'étendue infinie, mais le point en constante mutation.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire