mercredi 1 août 2012

La réputation de réalisme et de concrétude, que l'on attribue d'ordinaire aux métaphysiciens contre les ontologues réputés idéalistes, abstraits, dans les nuages, s'explique par l'opération que réussit le nihiliste : isoler le dense à condition de l'entourer de contradictoires. C'est la conception de Héraclite : le réel ne perdure qu'à cause de l'opposition des contraires. Le métaphysicien y ajoute la possibilité de théoriser l'être fini, soit de rendre non contradictoire le fini entouré de contradictoires. Le mimétisme se trouve lié à la contradiction, de même que l'exigence de non-contradiction environnée de contradictions ramène au chaos. L'imitation se trouve rivée à la contradiction. La création consiste à sortir de la contradiction et à générer de la pérennité par la production de nouveau. Le réalisme désigne ici le physique comme l'état de réel le plus immédiat et le moins durable. Le réalisme est une appellation lucide à court terme; sur le plus long terme, ce réel-là se dissout. Il est le réel le plus aisé à appréhender pour l'homme, pas le réel le plus large ou profond. Il ne peut pas se définir : les métaphysiciens ne parviennent pas à définir le fini une fois qu'il est confronté à li'nfini. Les nominalistes au Moyen-Age peinent également à s'opposer aux réalistes, qui sont les idéalistes. Rosset n'y parvient pas non plus. Son succès témoigne de la tentative onctemporaine de privilégier le courant le plus dur de l'immanentisme, au moment où toutes ces conceptions voisines tournant autour du nihilisme s'effondre. Le réalisme, comme le courant médiéval l'indique, consiste à privilégier le possible, dont on ne peut comprendre la forme dans l'idéalisme. Le possible n'est pas homogène. Il est le malléable et le faire qui donne lieu par l'enversion à l'être.

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