dimanche 12 août 2012

Quand on énonce que le réel est X, quand on utilise la référence à la copule être, on se meut dans l'être, qui est une partie du réel, mais qui n'est pas le réel. C'est la résolution du domaine de contradiction - le faire. L'être renvoie à des relations où la contradiction a déjà été résolue, par la croissance, le meilleur moyen de résoudre le contradictoire. Causalité, finalisme, toutes les catégories logiques qu'Aristote met en place après Platon, seraient justes. L'échec d'Aristote, c'est que le domaine de non-contradiction est fini et qu'il ne définit jamais positivement le non-contradictoire - sans quoi il parviendrait à la croissance comme définition positive réunissant le faire et l'être dans un même élan. 
Peut-on éviter d'employer le verbe être quand on vit dans l'être? Soit l'on recourt à des synonymes, qui peuvent préciser le sens, mais qui relèvent de la même démarche; soit l'on utilise implicitement la copule, mais l'on ne peut jamais s'en passer par le recours à une alternative sémantique qui lui serait supérieure. Face à l'usage incontournable de la référence être dans le langage, on se trouve face à deux approches historiques : 
1) selon le nihilisme, la copule est limitée à un objet, pouvant entraîner une action (de ce point de vue, la métaphysique joue comme une extension du nihilisme à tout le réel, quand l'immanentisme prétend instaurer le retour puriste au désir);
2) selon le traition de l'infini. 
La copule est-elle coupée de ce qui n'est pas fini, ce qui réhabilite le dogme du non-être; ou est-elle liée à une réalité différente (au sens de ce qui diffère de l'être)? Ce serait le point de vue transcendantaliste. Sa limite consiste à ne pas réussir à définir le réel, tout en prétendant le définir à partir de la copule. La limite de la copule, c'est l'être. Et la limite de l'être est contenue dans la copule : être, c'est relever du domaine de non-contradiction.
La création, centre de la copule, indique qu'elle est liée à un domaine différent que l'être, mais que l'infini n'existe pas en tant qu'hypothèse indéfinie présentée depuis les origines par le transcendantalisme. La copule nie le nihilisme. Raison pour laquelle les nihilistes et leurs dérivés philosophes les métaphysiciens travaillent tant sur le langage, comme les rhéteurs, dont les sophistes : il s'agit de façonner l'être comme le fini, de couper la relation entre ce qui est fini et ce qui est au-delà du fini. 
Le langage selon les nihilistes est clivé en-deçà du monde de l'homme. Impossible pour le langage d'aller au-delà de son Rubicon. Etre, c'est avoir. Au-delà, être devient non-être.

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