samedi 23 février 2013

La violence touche en premier lieu sa victime, souvent quand cette dernière se comporte (ironiquement) en bourreau. Elle est l'élément circulaire qui caractérise le donné et qui fait que la croissance devient violence. Le mouvement circulaire promeut la contradiction. Il se retourne contre lui-même, dans un processus de reflet fini, qui instaure la fixité symétrique.
Pourtant, la violence contient en elle-même les ferments de la croissance. Non de sa croissance, mais de la croissance : elle porte en elle un dépassement qui la dépasse. C'est le signe qu'elle ne peut finir en anéantissement de soi, qu'elle repart si elle se trouve confrontée à l'anéantissement comme stade ultime de la contradiction - la contradiction ne peut aboutir à l'autodestruction qu'elle suggère
Toute crise implique le renouveau, non pas au même plan, tel le Phénix renaissant à l'identique de ses cendres, mais de manière croissante - croissance en disjonction de formes différentes et asymétriques. Cette faculté se comporte comme si la contradiction était constituée d'un noyau irréductible, monades selon l'hypothèse de Leibniz, avec cette précision qu'il s'agirait de monades constituées en reflet par enversion, pas en reflet monoplan. 
Il ne s'agirait pas d'éléments infimes et indivisibles, mais d'éléments qui créent l'enversion pour sortir de la violence qui les environne. L'enversion casse le moule fini, qui est le modèle de la violence. L'enversion est le moyen de sortir de la spirale de la violence, qui instigue les conditions pour sortir de son propre anéantissement. Quand on dit de quelqu'un qu'il sort de ses problèmes, on énonce une vérité profonde : sortir de. L'image est originelle.

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