mercredi 6 février 2013

Quand on voit un enfant croître, on constate que le principe du malléable est présent dans le donné et qu'il pousse l'homme à se développer physiquement et intellectuellement. En même temps, l'arrêt de la croissance rappelle que le donné finit par primer sur le malléable. C'est la raison du constat nihiliste, qui considère que le donné prime sur le principe que Platon nommait dynamique
Dans le système en prolongement et en homogénéité de Platon, l'ontologie, la dynamique devrait mettre sous l'éteignoir le donné. Si c'est l'inverse qui subsiste, si le nihilisme se mâtine d'ontologie faute de pouvoir subsister seul, par manque de cohérence, c'est parce que le réel ne se façonne pas, ne se constitue pas de manière homogène et linéaire, comme le voudrait l'ontologie; mais que la dynamique fonctionne selon l'enversion, par disjonction et par palier/plateforme. 
Le réel se constitue sur le mode du donné, mais ce donné est malléable : il évolue pour croître et il contient en son sein, non dans son extérieur, le principe de son développement. De ce fait, la croissance interne est limitée aux bornes du donné, tandis que le donné croît par palier, empêchant la croissance externe d'exister indépendamment de son principe interne. Il n'existe pas d'externalité dans un principe qui croît par malléabilité. 
La notion d'extérieur n'est valable que par rapport à la linéarité plus encore que la fixité. La linéarité n'est que le correctif qui reprend la même erreur que la fixité : si le réel n'est pas davantage définissable que le non-être, c'est que tous deux postulent que le réel est homogène et irrationnel. Le réel est incomplet, insuffisant. Il est mû par le dualisme Etre/être ou être/non-être (dont la dyade étants/non-étant constituerait la variante avoisinante). 
Le réel est contradictoire en tant que donné et cette contradiction finit par réapparaître derrière son vernis de stabilité partielle et parcellaire, se présentant comme définitive et totale, à l'image de ce que propose Héraclite. Dans la contradiction comme dans les autres propositions de réconciliation identiques (premier sens de l'identité), le réel se tient sur le même plan. Il est autant identique que borné, ainsi que le suggère Mach avec sa définition saisissante de saturation polysémique : "Être unilatéral dont le complément en miroir n'existe pas".

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